@Valentina-
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Et je reprends le HS pour la fac, je m'excuse puisque ça n'a rien à voir avec la choucroute... Mais tu te rends compte que c'est exactement ce genre de discours qui crée ce que tu dénonces ? La fac n'est pas l'endroit où on récolte les moins bien lotis de la société ni où ne peut faire montre de réussite
Ça me tue de lire ça, parce que ça légitime l'idée que si tu n'as pas fait une école à 10000€ t'es une merde
Et donc ça légitime qu'on puisse mépriser les gens qui n'ont pas les moyens de s'offrir de telles formations.
Moi aussi ça m'énerve au plus haut point de voir les universités publiques dénigrées par rapport aux écoles de commerce à 15000 euros l'année type ESSEC ou HEC
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Je ne pense pas que les universités soient plus mauvaises que les écoles privées, et je ne pense pas que les parcours en sciences humaines, en littérature, en arts ou en sciences sociales ne soient pas intéressants, utiles à la société, et encadrés par des personnes qui sont réellement qualifiées pour le faire (et en tout cas plus qualifiées que beaucoup d'enseignants d'écoles de commerce à mes yeux).
Mais par contre, le fait que les "moins bien lotis de la société" (ceux/celles qui arrivent quand même à faire des études supérieures) se trouvent plutôt dans les universités publiques, bah c'est complètement vrai.
Le taux de boursiers était énorme quand j'étais en licence de sociologie à la fac (on était largement plus nombreu.x.se.s que les non boursiers), et en master je suis partie en "grande école", toujours en sciences humaines, et on était il me semble deux boursières pour une promo de plus de 45 personnes. Et le profil social des étudiant.e.s était complètement différent à la fac et en "grande école", pourtant toujours dans la même discipline : la sociologie.
Je suis complètement persuadée qu'on peut trouver des études qui confirment ça à une échelle plus large.
Les grandes écoles restent super élitistes, je veux dire, même quand on y est c'est hallucinant de classisme et de personnes qui cherchent à tout prix à se distinguer dans une sorte de compétition entre nantis (surtout les mecs hein, comme d'habitude) (je suis désolée mais c'est la vérité), alors que les universités publiques en France ne font absolument pas preuve d'élitisme de mon point de vue et elles sont ouvertes à tous (et ça ne les empêche pas de dispenser des enseignements de qualité).
En fait, il faut voir la réalité des choses: en France, on a une chance, quasiment unique au monde, de pouvoir accéder à des formations de très très grandes qualités gratuitement (peu ou prou).
Oui c'est super vrai (pour l'instant en tout cas). Malheureusement il y a encore les barrières sociales qui font que certaines personnes n'oseront pas tenter certaines écoles ou certaines universités en pensant qu'elles n'auront pas le niveau et que ça ne leur sera pas accessible, alors même que ces personnes ont autant de capacités à réussir ces formations que celles qui sont issues de milieux favorisés et qui elles oseront les tenter.
Le taux d'abandon n'est pas corrélé au niveau social, mais aux erreurs d'orientation.
Je pense que c'est complètement faux, ou en tout cas que ça ne représente pas la totalité ni la majorité des cas.
Je t'avoue que là je n'ai pas d'étude sous la main pour appuyer ce que je dis, mais je suis sûre que comme à toutes les étapes de la scolarité, les personnes qui décrochent sont celles qui sont les moins bien loties socialement et qui doivent travailler en plus de leurs études (entre autres raisons).
Et sinon pour ce qui est du "troll", je ne trouve pas que son propos soit banal, sachant qu'énormément de personnes - les plus chanceuses la plupart du temps - continuent de nier les inégalités sociales qu'il/elle dénonce, et tiennent des discours hyper violents de type "avec de la volonté et du talent on peut tout faire", "si tu étais intelligent.e tu n'en serais pas là aujourd'hui".
Donc je ne trouve pas du tout ça banal comme discussion pour ma part, je pense même qu'on n'en parle pas assez.