@guerredesmiroirs C'est le même problème que plus ou moins toutes les grêves. Les politicards se sont arrangés pour que les méthodes réellement efficaces -telles que les méthodes que tu cites- soient illégales, du coup les grévistes en sont réduits à prendre pour cible des gens qui non seulement ne leur ont rien fait, mais qui en plus ne peuvent rien faire pour eux.
Un piquet de grève qui bloque une fac n'est pas plus légal, il me semble :
L'article Piquet de grève de Wikipédia a dit :
L'article 431-1 du Code pénal dispose que « Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la liberté d'expression, du travail, d'association, de réunion ou de manifestation est puni d'un an d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende. » Ainsi, selon l'analyse du syndicat CFE-CGC, « le comportement des membres d’un piquet de grève, dès lors que la violence des propos tenus est de nature à provoquer une modification du comportement initial des non-grévistes », est illégale. Par ailleurs, la chambre sociale de la Cour de cassation française, interprétant le code pénal, a considéré dans un arrêt du 16 mai 1989 que les piquets de grève étaient légaux tant qu'ils ne nuisaient pas à la liberté du travail et ne s'accompagnaient pas de voies de fait à l'égard des non-grévistes.
(Oui, j'ai cité Wikipédia
)
Même si les sanctions doivent plus facilement être appliquées dans le cas où on bloque l'un des lieux où vont les politiciens. Du moins, je le présume, n'étant pas tout à fait certaine de ce que j'avance...
Quant à justifier les dégâts matériels en parlant de l'état déplorable antérieurs de certaines facs, comme quelques unes semblent le dire (à moins que je n'ai pas compris ?)... Euh, en quoi le fait que ça soit déjà en mauvaises conditions rend-t-il moins condamnable la
détérioration d'un lieu public ? Le lieu n'en sera que plus dégradé, et l'argent nécessaire pour le restaurer ne fera qu'augmenter. Je trouve cet argument absurde.
Sinon, mon avis global rejoint celui de
@Burial, que je résumerais en citant ce passage :
Ca ne signifie pas pour autant que je suis pour la loi, je trouve cependant le mouvement mal amené et ça lui est très dommageable.
Autrement, ma fac est également bloquée, et je n'ai pas la chance d'avoir les cours qui me sont envoyés par mail ou des vidéo-conférences.
Quelques-uns de mes cours ont pu avoir lieu dans les quelques bâtiments non encore occupés, mais la plupart ont juste été reportés (pour venir saturer ma semaine de rattrapage de cours et ma semaine de partiels).
Pour ce qui est des solutions envisagés pour les partiels :
- Donner une note sur la base d'aucune prestation, que ça soit un 10 ou un 20 (WTF!!), ça ne me semble pas juste du tout. Avoir 10 serait en deçà des réels résultats que je suis susceptible d'obtenir si les partiels ont réellement lieu, cela me déplairait donc énormément. D'autant que ça me stresse un peu pour mon avenir (puisque je voudrais intégrer des formations où on ne nous prend pas en dessous d'une certaine moyenne, bien supérieure à 10).
- Je n'ai rien contre la solution en ligne, je me demande cependant comment elle pourra avoir lieu dans des conditions d'équité.
- Très personnellement, la perspective qu'ils soient repoussés m'handicape dans ma recherche de stage/boulot. Je ne suis sans doute pas la seule. Cela peut sembler minime, mais pas forcément suivant les besoins de certains.
Un jour, alors que j'étais en cours dans l'un des derniers bâtiments encore libres, les grévistes nous ont forcé à sortir en déclenchant l'alarme incendie. Les couloirs étaient bloqués de troupeaux d'élèves obligés à sortir de cours ou venus bloquer le bâtiment, tout le monde chantait et hurlait autour de moi, en beuglant dans des hauts-parleurs près de mes oreilles. Je suis une angoissée chronique, agoraphobe, ochlophobe, donc je vis
TRÈS mal ce genre de situations. Je sais que ça peut sembler n'être pas grand-chose pour beaucoup, mais je l'ai personnellement vécu comme une
violence.
Donc non, si je peux comprendre (voire partager) les raisons derrière de telles actions, je ne peux pas les encourager. D'autant que je n'ai pas l'impression qu'elles mèneront à autre chose que cette gêne des étudiants non-grévistes, sans impact réel sur les mesures critiquées.