Bonjour !
J'ai hésité un bout de temps avant de mettre un titre ironique, parce que je veux aujourd'hui vous parler d'un sujet sérieux ! J'ai l'impression qu'aujourd'hui, il est devenu courant de s'insulter entre ami•e•s, de se traiter de « salope », « biatch », etc. sans que cela n'ait l'air de choquer personne. Quand j'ai fait ma petite recherche Google, je suis bien tombé sur quelques articles* traitants de la « banalisation de la violence chez les jeunes », mais plus rarement de ce phénomène qui est de s'insulter entre amis. Mais j'en ai trouvé quand même quelques-uns : http://www.madmoizelle.com/arret-insulter-30204. C'est donc un article de Madmoizelle, ça fait quelques années qu'il a été publié, mais je trouve qu'il est encore très d'actualité. Et un autre qui remonte encore plus : http://www.scienceshumaines.com/les-insultes-amicales_fr_5601.html (Vous en conviendrez, son contenu est très limité, à moins qu'il ne s'agisse d'un résumé).
Dans le dernier article que j'ai cité, on peut lire : « Tout d'abord, l'usage fréquent d'un juron le vide en partie de son contenu. » et plus loin « l'insulte a un usage ludique, qui suppose une connivence (« entre copine, "sale arabe "peut être affectueux »), voire une admiration (« t'a vu comment il joue au foot, ce fils de pute »). »
Certes, l'usage fréquent peut effectivement vider l'insulte de son sens, au point que même la personne qui la reçoit pourra n'y prêter aucune attention, ou encore en rigoler, mais en aucun cas s'offusquer de l'attaque verbale. Mais le mot utilisé est lui toujours le même. Je pense notamment aux « bâtards », « enculés » ou encore « pédé » employés presque comme s'il s'agissait d'un surnom affectueux. Alors je ne sais pas si je suis vieux jeu ou quoi, mais je continue à être choqué lorsque c'est dit sans contrôle, sans que ça ait l'air d'avoir la moindre importance.
Dans mon entourage, j'ai une amie qui est du genre à lâcher des insultes pour pas grand chose. D'après ses propos « [elle] ne pense pas ce qu'[elle dit] », et il est vrai que de toute façon quand elle m'insulte, je ne me sens pas offensé, parce que je ne me sens pas concerné par l'insulte, je ne le prends pas personnellement. Mais à mon avis, ce n'est pas pour autant qu'il faille accepter ce comportement. Pour prendre une métaphore peut-être un peu extrême, certes : Ce n'est pas parce qu'une personne ne ressent pas les effets du poison qu'on lui donne que le poison n'est pas dangereux.
Et vous, que pensez-vous de cette « mode » de l'insulte gratuite entre amis ? Suis-je la seule un peu trop sensible et qui « me prend la tête pour rien » ? Ou est-ce un phénomène contre lequel vous voulez aussi lutter ? Pensez-vous que c'est sans conséquence ?
* Les articles en question :
J'ai hésité un bout de temps avant de mettre un titre ironique, parce que je veux aujourd'hui vous parler d'un sujet sérieux ! J'ai l'impression qu'aujourd'hui, il est devenu courant de s'insulter entre ami•e•s, de se traiter de « salope », « biatch », etc. sans que cela n'ait l'air de choquer personne. Quand j'ai fait ma petite recherche Google, je suis bien tombé sur quelques articles* traitants de la « banalisation de la violence chez les jeunes », mais plus rarement de ce phénomène qui est de s'insulter entre amis. Mais j'en ai trouvé quand même quelques-uns : http://www.madmoizelle.com/arret-insulter-30204. C'est donc un article de Madmoizelle, ça fait quelques années qu'il a été publié, mais je trouve qu'il est encore très d'actualité. Et un autre qui remonte encore plus : http://www.scienceshumaines.com/les-insultes-amicales_fr_5601.html (Vous en conviendrez, son contenu est très limité, à moins qu'il ne s'agisse d'un résumé).
Dans le dernier article que j'ai cité, on peut lire : « Tout d'abord, l'usage fréquent d'un juron le vide en partie de son contenu. » et plus loin « l'insulte a un usage ludique, qui suppose une connivence (« entre copine, "sale arabe "peut être affectueux »), voire une admiration (« t'a vu comment il joue au foot, ce fils de pute »). »
Certes, l'usage fréquent peut effectivement vider l'insulte de son sens, au point que même la personne qui la reçoit pourra n'y prêter aucune attention, ou encore en rigoler, mais en aucun cas s'offusquer de l'attaque verbale. Mais le mot utilisé est lui toujours le même. Je pense notamment aux « bâtards », « enculés » ou encore « pédé » employés presque comme s'il s'agissait d'un surnom affectueux. Alors je ne sais pas si je suis vieux jeu ou quoi, mais je continue à être choqué lorsque c'est dit sans contrôle, sans que ça ait l'air d'avoir la moindre importance.
Dans mon entourage, j'ai une amie qui est du genre à lâcher des insultes pour pas grand chose. D'après ses propos « [elle] ne pense pas ce qu'[elle dit] », et il est vrai que de toute façon quand elle m'insulte, je ne me sens pas offensé, parce que je ne me sens pas concerné par l'insulte, je ne le prends pas personnellement. Mais à mon avis, ce n'est pas pour autant qu'il faille accepter ce comportement. Pour prendre une métaphore peut-être un peu extrême, certes : Ce n'est pas parce qu'une personne ne ressent pas les effets du poison qu'on lui donne que le poison n'est pas dangereux.
Et vous, que pensez-vous de cette « mode » de l'insulte gratuite entre amis ? Suis-je la seule un peu trop sensible et qui « me prend la tête pour rien » ? Ou est-ce un phénomène contre lequel vous voulez aussi lutter ? Pensez-vous que c'est sans conséquence ?
* Les articles en question :
- Durif-Varembont, J. P., & Weber, R. (2014). Insultes en tous genres: construction identitaire et socialisation des adolescents à l'école. Nouvelle revue de psychosociologie, 17(1), 151-165.
- Biget, D. (2010). De la fronde au téléphone portable. Le marchandisage de la reconnaissance identitaire et la banalisation de la violence chez les jeunes.ARPES, np. En ligne : http://www.arpes.fr/docannexe/file/190/2010_biget.pdf
- Durif-Varembont, J. P., Mercader, P., & Durif-Varembont, C. (2013). Violences en milieu scolaire et banalisation du langage: L'ouverture des médiations de la parole. Adolescence, (83). En ligne : http://mixite-violence.sciencesconf.org/file/41133