Les plus optimistes pensaient qu'on avait touché le fond durant l'été 2010, quand Nicolas Sarkozy n'avait pas hésité à désigner à la vindicte populaire une fraction de la population en déclarant vouloir "mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms".
Une éruption de xénophobie qui avait frappé les esprits en Europe et dans le monde, comme en témoigne, entre autre, cet édito du New York Times.
Malheureusement, on n'avait pas tout vu...
Cette fois, ce sont les étudiants étrangers diplômés de nos universités et de nos grandes écoles qui sont poussés à faire leur valise.
Explications : dans le cadre de la politique de réduction de l'immigration légale voulue par le gouvernement, Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, et Xavier Bertrand, le ministre du Travail ont adressé le 31 mai dernier à tous les préfets une circulaire qui vise à limiter drastiquement les possibilités pour les diplômés étrangers d'obtenir une autorisation de travail en France.
Avant cette mesure, les nouveaux diplômés étrangers disposaient de six mois pour s'insérer sur le marché du travail, avant que l'employeur ne soit obligé de donner la priorité à un candidat français.
Ces six mois de tolérance sont abolis par la circulaire du 31 mai. Du coup, ce qu'on appelle l'« opposabilité » s'en trouve durcie : les étrangers ne sont désormais acceptés que dans les métiers « en tension ».
Nous voilà donc dans une situation inouïe : notre pays consacre des sommes considérables à la formation d'étudiants étrangers à l'université (25 000 diplômés chaque année) et dans nos grandes écoles (8 000 diplômés chaque année) et quand ceux ci décident de mettre leur talent au service du développement de notre économie, on leur oppose une forme administrative et kafkaïenne du "casse-toi pov' con".
Après une phase de flottement, la résistance s'organise.
Première à bouger dès cet été, la Conférence des Grandes Ecoles (CGE). "Ce dispositif nuit au rayonnement scientifique et universitaire de la France dans le monde", déplore Pascal Codron, président de la commission Relations internationales de la CGE et directeur de l'Institut supérieur d'agriculture de Lille. "Il ne faut pas que l'image d'une France fermée se répande à l'étranger", renchérit Pierre Tapie, président de la CGE et par ailleurs patron de l'Essec.
Mercredi, la Conférence des Présidents d'Université (CPU) est monté à son tour au créneau contre la circulaire qu'elle juge "très très grave, car elle peut avoir des conséquences importantes pour notre enseignement supérieur", parmi lesquelles "la destruction de nos conventions" passées avec des universités étrangères.
Les étudiants ont eux créé le "Collectif des Diplômés Etrangers des Grandes Ecoles et Universités de France contre la circulaire du 31 mai de Claude Guéant" dont la page facebook affiche déjà 5600 membres. Vous y trouverez tous les liens qui vous éclairerons sur les situations ubuesques vécues par les victimes de cette politique xénophobe et les ressentiments qu'elle génère.
Les politiques ne sont pas en reste. Le Parti Socialiste demande l'abrogation pur et simple de la circulaire sur la base d'un constat de bon sens : "après les avoir formés, refuser à ces diplômés la possibilité de faire profiter notre pays de leurs talents est proprement aberrant".
Guéant et Bertrand sont aussi (et heureusement) contestés dans leur propre camp, l'UMP.
Valéry Pécresse, ministre du Budget, par ailleurs diplômée de HEC, a écrit à Guéant pour lui rappeler que ces jeunes diplômés étrangers "représentent des atouts importants pour les entreprises qui souhaitent les recruter et donc pour notre pays". Elle alerte le ministre de l'Intérieur sur le fait que "si une telle situation devait perdurer, elle ne serait pas non plus sans conséquence sur l'attrait de nos grandes écoles et de nos universités à l'étranger."
Sur son blog, Arnaud Robinet, député UMP de la Marne, interpelle Guéant "sur les conséquences de l'application de ce texte, qui risque d'affaiblir la compétitivité de nos entreprises et de notre système universitaire, de nuire à la sécurité juridique des personnes visées et plus encore, de dégrader inutilement l'image de la France dans le monde".
Pour l'instant, Guéant et Bertrand font la sourde oreille. Lancés aveuglément dans la course à l'échalotte qui les oppose à Marine Le Pen pour déterminer çui-qui-sera-le-plus-couillu-pour-virer-les-zétrangers, ils n'ont visiblement pas perçu à quel point cette circulaire piétine à la fois le bon sens et nos valeurs fondamentales.
Aidons les à ouvrir les yeux en rejoignant le collectif du 31 mai et/ou en adhérant à la page fb "Tous contre la circulaire discriminatoire de Claude Guéant".
Une éruption de xénophobie qui avait frappé les esprits en Europe et dans le monde, comme en témoigne, entre autre, cet édito du New York Times.
Malheureusement, on n'avait pas tout vu...
Cette fois, ce sont les étudiants étrangers diplômés de nos universités et de nos grandes écoles qui sont poussés à faire leur valise.
Explications : dans le cadre de la politique de réduction de l'immigration légale voulue par le gouvernement, Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, et Xavier Bertrand, le ministre du Travail ont adressé le 31 mai dernier à tous les préfets une circulaire qui vise à limiter drastiquement les possibilités pour les diplômés étrangers d'obtenir une autorisation de travail en France.
Avant cette mesure, les nouveaux diplômés étrangers disposaient de six mois pour s'insérer sur le marché du travail, avant que l'employeur ne soit obligé de donner la priorité à un candidat français.
Ces six mois de tolérance sont abolis par la circulaire du 31 mai. Du coup, ce qu'on appelle l'« opposabilité » s'en trouve durcie : les étrangers ne sont désormais acceptés que dans les métiers « en tension ».
Nous voilà donc dans une situation inouïe : notre pays consacre des sommes considérables à la formation d'étudiants étrangers à l'université (25 000 diplômés chaque année) et dans nos grandes écoles (8 000 diplômés chaque année) et quand ceux ci décident de mettre leur talent au service du développement de notre économie, on leur oppose une forme administrative et kafkaïenne du "casse-toi pov' con".
Après une phase de flottement, la résistance s'organise.
Première à bouger dès cet été, la Conférence des Grandes Ecoles (CGE). "Ce dispositif nuit au rayonnement scientifique et universitaire de la France dans le monde", déplore Pascal Codron, président de la commission Relations internationales de la CGE et directeur de l'Institut supérieur d'agriculture de Lille. "Il ne faut pas que l'image d'une France fermée se répande à l'étranger", renchérit Pierre Tapie, président de la CGE et par ailleurs patron de l'Essec.
Mercredi, la Conférence des Présidents d'Université (CPU) est monté à son tour au créneau contre la circulaire qu'elle juge "très très grave, car elle peut avoir des conséquences importantes pour notre enseignement supérieur", parmi lesquelles "la destruction de nos conventions" passées avec des universités étrangères.
Les étudiants ont eux créé le "Collectif des Diplômés Etrangers des Grandes Ecoles et Universités de France contre la circulaire du 31 mai de Claude Guéant" dont la page facebook affiche déjà 5600 membres. Vous y trouverez tous les liens qui vous éclairerons sur les situations ubuesques vécues par les victimes de cette politique xénophobe et les ressentiments qu'elle génère.
Les politiques ne sont pas en reste. Le Parti Socialiste demande l'abrogation pur et simple de la circulaire sur la base d'un constat de bon sens : "après les avoir formés, refuser à ces diplômés la possibilité de faire profiter notre pays de leurs talents est proprement aberrant".
Guéant et Bertrand sont aussi (et heureusement) contestés dans leur propre camp, l'UMP.
Valéry Pécresse, ministre du Budget, par ailleurs diplômée de HEC, a écrit à Guéant pour lui rappeler que ces jeunes diplômés étrangers "représentent des atouts importants pour les entreprises qui souhaitent les recruter et donc pour notre pays". Elle alerte le ministre de l'Intérieur sur le fait que "si une telle situation devait perdurer, elle ne serait pas non plus sans conséquence sur l'attrait de nos grandes écoles et de nos universités à l'étranger."
Sur son blog, Arnaud Robinet, député UMP de la Marne, interpelle Guéant "sur les conséquences de l'application de ce texte, qui risque d'affaiblir la compétitivité de nos entreprises et de notre système universitaire, de nuire à la sécurité juridique des personnes visées et plus encore, de dégrader inutilement l'image de la France dans le monde".
Pour l'instant, Guéant et Bertrand font la sourde oreille. Lancés aveuglément dans la course à l'échalotte qui les oppose à Marine Le Pen pour déterminer çui-qui-sera-le-plus-couillu-pour-virer-les-zétrangers, ils n'ont visiblement pas perçu à quel point cette circulaire piétine à la fois le bon sens et nos valeurs fondamentales.
Aidons les à ouvrir les yeux en rejoignant le collectif du 31 mai et/ou en adhérant à la page fb "Tous contre la circulaire discriminatoire de Claude Guéant".