Pour: http://www.madmoizelle.com/forums/forum-ecriture/51051-theme-decriture-la-chanson.html
Avril 2006 (woa déjà!), texte écrit sur Popplagið de l'album ( ) de Sigur Ros.
Calme. Une forêt.
Un forêt calme. Un lac, éclairé par un rayon de soleil, te renvoie des éclats lumineux. Tu détournes un peu les yeux pour ne pas être ébloui. Tu commences à marcher, doucement, tu passes entre les arbres, caressant les troncs du bout des doigts, enjambant quelques branches au sol, les brindilles et les feuilles craquent sous tes pas, tu lèves les yeux, autour de toi des arbres immenses, tout est clair, tu ne distingues pas les feuillages de certains d'entre eux. Tu sens une onde sous tes pieds, quelque chose qui passe dans le sol, quelque chose d'immense et de puissant, quelque chose qui te dépasserait si tu en saisissais l'existence. Ca te trouble un peu, tu continues à marcher, des feuilles virevoltent jusqu'au sol, portées par une brise que tu ne sens pas. La lumière entre les arbres se fait plus intense, leurs contours commencent à se brouiller légèrement. La température chute brusquement. Tu te rends compte qu'il n'y a pas un bruit autour de toi. Une lègère angoisse se love dans ton ventre, une sensation d'égarement.
Froid. Ce n'était pas le cas au début. Tu arrives à l'orée de la forêt. Sous tes pieds une falaise descend à pic. Mais tes yeux sont captivés par le paysage qui s'offre à eux. Un paysage montagneux, endormi par la brume légère qui serpente entre les sommets peu élevés. Tu as l'impression de tout surplomber, que tu pourrais refermer la main sur tout ceci et le mettre dans une boîte. Mais en même temps ce calme te domine, tu as un peu de mal à respirer mais tu ne t'en inquiète pas. Tu fermes les yeux un instant, tu cherches à saisir l'emotion qui te transcende. Echec. Tu les rouvres brusquement, presque en sursaut. Une légère brise tournoie autour de toi, comme si elle voulait t'envelopper, t'emporter. Comme elle n'y parvient pas elle soulève les feuilles au sol, fait frémir l'herbe. Froid. Tu t'assoies dans l'herbe. Tu arraches quelques brins que tu disperses dans le vent. Tu les regardes partir au loin, tu les suis du regard jusqu'à ce qu'ils te soient invisibles. Tu refermes les yeux, tu sens le vent dans tes cheveux. Tu es calme, très calme, alors qu'autour de toi le vent se fait plus violent, se glisse sous tes vêtements, te fait frissoner. Tu respire profondément. Tu ouvres les yeux.
RIEN. Rien n'est plus pareil. SOMBRE. Le paysage devant toi a disparu. Autour de toi, les parois d'une grotte où chaque son résonne à l'infini. Tu entends à peine une plainte lancinante au loin, quelque part dans les tréfonds de la grotte. Des gouttes d'eau s'écoulent du plafond, en faisant leur petit bruit caractéristique. Plip. Plop. Plip. Plop. Peur.
Une angoisse monte en toi, sourde. Elle s'infiltre dans chacun de tes membres, jusqu'à te paralyser. Tu te sens opprimé, tu as du mal à respirer, quelque chose te comprime la cage thoracique. Tu ne peux pas te calmer. Ton souffle se fait plus précipité. NOIR. Total. Tu ne comprends rien, tu ne comprends même pas ce que tu es. POURQUOI. Calme...
Tu respires. Une faible lumière apparaît. Tu essaye d'avance jusqu'à elle... ne cours pas... ne cours pas... tu cours. Tu accélère encore, te cogne la tête quelque part, mur plafond, aucune importance, quelque chose est derrière toi, ça te rattrape, c'est quoi, tu cours, tu accélère encore, ta gorge te brûle, tes poumons vont exploser, ton coeur bat à la limite de la vibration, fort, toujours plus fort, tes yeux te piquent, tu as envie de pleurer, quelques larmes s'échappent, tu étouffes, AU SECOURS, tu cries, tu sais que c'est inutile, tu ne sais plus pourquoi tu cours, il te semble que tu es poursuivi, tu ne sais qu'une chose, c'est que tu ne dois pas t'arrêter, tute pose une question, la grotte, est-elle, sans fond ??? une évidence, tu dois affronter ce qui est derrière toi, tu t'arrêtes, te retourne, une ombre, semble être faite, de vide, immense, énergie du désespoir, tu n'as rien à gagner, rien à perdre, l'ombre, elle hurle, tu ne sais pas ce que tu lui as fait, peut-être simplement, la regarder, LUMIERE.
La grotte s'éclaire progressivement comme une renaissance après une longue période de glaciation. Des tons vert-bleu apparaissent dans les recoins. Tu laisses l'ombre se faire peu à peu grignoter par les couleurs, tu marches droit devant toi, vers la sortie, tu la voies, elle a toujours été là...
Forêt. Un calme.
Avril 2006 (woa déjà!), texte écrit sur Popplagið de l'album ( ) de Sigur Ros.
Calme. Une forêt.
Un forêt calme. Un lac, éclairé par un rayon de soleil, te renvoie des éclats lumineux. Tu détournes un peu les yeux pour ne pas être ébloui. Tu commences à marcher, doucement, tu passes entre les arbres, caressant les troncs du bout des doigts, enjambant quelques branches au sol, les brindilles et les feuilles craquent sous tes pas, tu lèves les yeux, autour de toi des arbres immenses, tout est clair, tu ne distingues pas les feuillages de certains d'entre eux. Tu sens une onde sous tes pieds, quelque chose qui passe dans le sol, quelque chose d'immense et de puissant, quelque chose qui te dépasserait si tu en saisissais l'existence. Ca te trouble un peu, tu continues à marcher, des feuilles virevoltent jusqu'au sol, portées par une brise que tu ne sens pas. La lumière entre les arbres se fait plus intense, leurs contours commencent à se brouiller légèrement. La température chute brusquement. Tu te rends compte qu'il n'y a pas un bruit autour de toi. Une lègère angoisse se love dans ton ventre, une sensation d'égarement.
Froid. Ce n'était pas le cas au début. Tu arrives à l'orée de la forêt. Sous tes pieds une falaise descend à pic. Mais tes yeux sont captivés par le paysage qui s'offre à eux. Un paysage montagneux, endormi par la brume légère qui serpente entre les sommets peu élevés. Tu as l'impression de tout surplomber, que tu pourrais refermer la main sur tout ceci et le mettre dans une boîte. Mais en même temps ce calme te domine, tu as un peu de mal à respirer mais tu ne t'en inquiète pas. Tu fermes les yeux un instant, tu cherches à saisir l'emotion qui te transcende. Echec. Tu les rouvres brusquement, presque en sursaut. Une légère brise tournoie autour de toi, comme si elle voulait t'envelopper, t'emporter. Comme elle n'y parvient pas elle soulève les feuilles au sol, fait frémir l'herbe. Froid. Tu t'assoies dans l'herbe. Tu arraches quelques brins que tu disperses dans le vent. Tu les regardes partir au loin, tu les suis du regard jusqu'à ce qu'ils te soient invisibles. Tu refermes les yeux, tu sens le vent dans tes cheveux. Tu es calme, très calme, alors qu'autour de toi le vent se fait plus violent, se glisse sous tes vêtements, te fait frissoner. Tu respire profondément. Tu ouvres les yeux.
RIEN. Rien n'est plus pareil. SOMBRE. Le paysage devant toi a disparu. Autour de toi, les parois d'une grotte où chaque son résonne à l'infini. Tu entends à peine une plainte lancinante au loin, quelque part dans les tréfonds de la grotte. Des gouttes d'eau s'écoulent du plafond, en faisant leur petit bruit caractéristique. Plip. Plop. Plip. Plop. Peur.
Une angoisse monte en toi, sourde. Elle s'infiltre dans chacun de tes membres, jusqu'à te paralyser. Tu te sens opprimé, tu as du mal à respirer, quelque chose te comprime la cage thoracique. Tu ne peux pas te calmer. Ton souffle se fait plus précipité. NOIR. Total. Tu ne comprends rien, tu ne comprends même pas ce que tu es. POURQUOI. Calme...
Tu respires. Une faible lumière apparaît. Tu essaye d'avance jusqu'à elle... ne cours pas... ne cours pas... tu cours. Tu accélère encore, te cogne la tête quelque part, mur plafond, aucune importance, quelque chose est derrière toi, ça te rattrape, c'est quoi, tu cours, tu accélère encore, ta gorge te brûle, tes poumons vont exploser, ton coeur bat à la limite de la vibration, fort, toujours plus fort, tes yeux te piquent, tu as envie de pleurer, quelques larmes s'échappent, tu étouffes, AU SECOURS, tu cries, tu sais que c'est inutile, tu ne sais plus pourquoi tu cours, il te semble que tu es poursuivi, tu ne sais qu'une chose, c'est que tu ne dois pas t'arrêter, tute pose une question, la grotte, est-elle, sans fond ??? une évidence, tu dois affronter ce qui est derrière toi, tu t'arrêtes, te retourne, une ombre, semble être faite, de vide, immense, énergie du désespoir, tu n'as rien à gagner, rien à perdre, l'ombre, elle hurle, tu ne sais pas ce que tu lui as fait, peut-être simplement, la regarder, LUMIERE.
La grotte s'éclaire progressivement comme une renaissance après une longue période de glaciation. Des tons vert-bleu apparaissent dans les recoins. Tu laisses l'ombre se faire peu à peu grignoter par les couleurs, tu marches droit devant toi, vers la sortie, tu la voies, elle a toujours été là...
Forêt. Un calme.