Je viens de voir Kingsman Services secrets. Ça se regarde, mais mon plaisir à le regarder a grave déchanté à la fin à cause des séquences avec la princesse suédoise
...C’est loin d’être la première fois qu’un perso féminin sert de trophée au héros, mais bordel ! Quel imbécile a pensé que passer du « je t’embrasse si tu me sors d’ici » à « tu pourras me la mettre dans le cul si tu sauve le monde » était une bonne idée. C’est là qu’on se rend compte que, ça a l’air de rien, mais 2014, c’était une autre époque.
Après recherche, j’ai trouvé que c’est le réalisateur lui-même qui a pensé que son gag était hilarant et empowering pour les femmes. En clin d’œil à James Bond et ses insinuations sexuelles de la part de personnages masculins, il a pensé que c’était une bonne idée de renverser la situation pour que ce soit la femme qui propose et de façon crue. Les féministes auraient dû comprendre que c’est pas de la soumission, mais de la prise de pouvoir. Ouais, mais non, s’il avait vraiment voulu faire ça, la perso féminin aurait juste pu faire comprendre au protagoniste principal que le corps des femmes n’existe pas pour servir de récompense. Il y aurait eu 1000 façons d’en faire quelque chose de drôle quand même, et ce, sans faire de gros plan sur un cul - seule chose qui est restée dans l’esprit de bon nombre d’hommes et qui n’ont pas plus compris que n’importe qui le doit-disant gag en référence à James Bond. Oh et puis, il se défend, devant les gens offensé par cette scène, que ce n’est pas normal d’être offensé par ça, et pas par la violence graphique du film... Bien, donc selon cette logique, on pourrait faire des gags sexistes, homophobes, racistes et j’en passe au sein de n’importe quel film violent, parce qu’un petit gag insinuant la moindre valeur d’un groupe social tout entier ne sera jamais pire que ça.
Et puis, faut pas se foutre de la gueule du monde, le public sait faire la différence : la violence est généralement perçue comme négative, c’est pas parce qu’on a vu une séquence de baston stylée qu’on va avoir envie de faire pareil, parce qu’on sait que ça fait mal et que c’est punissable par la loi. Alors qu’à l’inverse, une séquence où une femme s’offre au mec qui a sauvé tout le monde, sera perçue, par la gente masculine hétéro surtout, comme positive en tous points et donc reproductible sans conséquence : où est le mal, c’est elle qui l’a demandé et en plus, il a sauvé le monde, il le mérite, de quoi penser qu’au moindre effort, eux aussi vont le mériter forcément.