Je suis d'accord avec toi,
@Amaryllis Polynomiale, j'ai aussi du mal à voir quelles mesures sécuritaires permettent d'empêcher que n'importe qui décide de commettre des meurtres au nom d'ISIL.
Cela a commencé avec l'annulation d'événements comme le festival ciné en plein air de la Villette à Paris.
Il y a eu débat sur le maintien de la braderie de Lille.
Il doit y avoir des tas d'autres exemples.
Si on regarde les derniers attentats (donc pas l'attaque de Nice), il me semble que ce ne sont presque jamais des évènements publics qui ont été visés (un journal, un supermarché, une église, des terrasses de café)¹. C'est d'ailleurs cohérent avec ce type de terrorisme nécessitant peu de logistique, où l'important n'est pas que l'attaque en elle-même soit impressionnante, par le nombre de morts ou par le symbole (comme le 11 septembre), mais plutôt la multitude de petits acte, qui créent un sentiment d'insécurité. C'est une forme de guerilla urbaine, où on ne peut identifier la menace qu'au dernier moment. A moins bien sûr de tomber dans l'arbitraire et le préjugé, en surveillant ou en incarcérant tout ce qui ressemble d'un peu trop près à un terroriste, ce qui ressemble un peu trop à ce qui se passe depuis le début de l'Etat d'Urgence.
C'est d'ailleurs bien en ça que la question est biaisée, comme tu disais
@Mrs.spock : les française-e-s souhaiteraient davantage de contrôles et une limitate de leur liberté, mais en réalité de qui va-t-on limiter les libertés ? On a bien vu pour les assignations à résidence et les perquisitions : tant que ce sont des noir-e-s, des arabes, des musulman-e-s qui sont touché-e-s,
on ne peut pas dire qu'il y ait eu une indignation populaire, et ce malgré les nombreux témoignages d'abus (qu'on a d'ailleurs signalé à Madmoizelle assez tôt). En revanche, quand on commence à assigner à résidence des militant-e-s écolos blanches, on a commencé à parler dans les journaux d'arbitraire, de dérives, etc etc. Et ça ne s'arrête pas à l'Etat d'Urgence. Par exemple si
tou-te-s les Français-e-s subissaient des contrôles abusifs et répétitifs, ça ferait à mons avis longtemps qu'on aurait un récépissé de contrôle d'identité. Donc politiquement on voit bien que si limitation de liberté il y a, elle ne se fera pas sur tout le monde, et probablement moins sur les blancs, parce que c'est plus risqué.
@Pinceau_ pour moi Hollande et son gouvernement continuent et intensifient les frappes en Syrie parce que 1. c'est une solution de facilité pour montrer que c'est un homme de poigne, qu'il en a, qu'il n'a pas peur d'agir militairement, 2. d'après ce que j'ai compris, la politique étrangère des USA sous le règne Obama exigeait de leurs allié-e-s qu'ils ne soient pas spectateurs des guerres que les USA menaient (free-loaders), 3. à mon avis plus profondément ça renvoie à l'image que la France a d'elle-même, c'est à dire une puissance mondiale, qui tient à montrer qu'elle existe encore militairement (à défaut d'exister autrement). Bref beaucoup de virilisme et de question d'image là dedans je pense et aussi des intérêts géo-politiques, mais je ne pense pas que le fait qu'il y ait de nouveaux attentats sera un point positif de son bilan, qu'il s'agisse de son bilan pour les prochaines élections ou pour sa carrière post-présidentielle.
¹ A la limite, limiter le nombre d'évènements publics permet de limiter la fatigue des forces de police, mais à nouveau, on ne va pas mettre un-e flic devant chaque église, chaque synagogue, chaque mosquée, chaque supermarché, chaque journal, chaque terrasse de café.