Je suis désolé si je réveille un sujet délicat, et il est possible que je ne réponde pas car c'est assez délicat pour moi (avec tout le tintouin autour de J K Rowling j'ai tendance à réagir au quart de tour et je veux pas pourrir le débat avec ce que ça pouvait engendrer, ça n'a pas sa place ici même si en soit c'est légitime).
J'ai pas tout lu (je devrais dormir plutôt ^^'), mais j'ai vu quelques personnes dire qu'on ne leur avait pas répondu alors que en fait si, juste que les réponses ne leur semblait pas acceptables, et ça je sais pas si ça a été prit en compte. Accepter ou non une réponse pour ensuite dire que les questions ont été évitées peut être source d'énervement - impression d'être ignoré - surtout que je n'ai pas l'impression d'avoir vu de réaction aux dites réponses ignorées au final (je précise que je pense surtout à toi
@gingerfish , si c'est bien toi qui a parlé de socialisation primaire et d'un autre sujet que j'ai oublié - la définition de l'identité de genre je crois? - mais je t'avoue que j'ai la flemme de tout relire, tu es peut-être passé à côté en cours de route ^^')
Sur les éventuelles accusations de transphobie "inexactes" (je trouve pas le bon mot mais je pense que l'idée y est), il faut se rappeler que, entre alliés, gens pas très renseignés et concernés, et même au sein d'un seul de ces trois groupes grossiers, on peut trouver de nombreuses définitions. C'est sûr que ne pas expliquer ce qui était transphobe n'aide pas, mais n'oubliez pas que, comme d'autres personnes l'ont souligné, la transphobie est tellement intégrés dans nos sociétés qu'on peut l'être de plein de façons sans le réaliser, ça ne se limite pas aux formes les plus graves à base de mégenrage, d'insultes & cie (je fais redite, mais comme je m'en souviens encore maintenant je me dis que ça fait pas de mal de le rappeler avec mes mots). Je sais que c'est complexe, mais soyez pas trop prompts à vous vexer quand on vous le dit sous prétexte que "on se fait insulter de transphobe pour un rien de nos jours". Comme évoquer la transphobie peut donner l'impression de silencier, dans l'autre sens ça peut donner l'impression de minimiser. Je vise personne en particulier, c'est juste une sensation générale que j'ai eu en lisant.
Par contre
@Tu as raison. j'avoue que je trouve en effet tes propos problématiques et transphobes, un peu à la manière de J K Rowling puisque tu la mentionnes aussi. Après j'ai peut-être pas compris tout ton raisonnement (je sais que tu as développé ça précédemment, mais j'avoue ne pas me souvenir de tout donc je vais me baser sur ton dernier message).
Je n'arrive pas à voir le problème dans le fait de parler de "personne à utérus" dans un contexte où on parle de choses liées à l'utérus. Comme dit dans de précédentes pages, si on parles santé, l'essentiel est là. On peut utiliser une formulation plus ouverte "femmes et personnes à utérus" à côté si on veut parler de biologie ET oppression par ex, mais nier l'utilité de l'expression en bloc et dire que tu es silenciée pour cela, j'avoue avoir beaucoup de mal.
Comme déjà dit aussi, le mot "femme" recoupe trop de sens aujourd'hui, et fait vraiment se sentir mal des personnes. Je ne sais pas si la solution de dire "femme et personnes à utérus" te convient mieux, je ne crois pas t'avoir vu le préciser, ou j'ai oublié, mais j'ai du mal avec la rhétorique de "les personnes trans et nb sont moins nombreuses donc allez, c'est nous qu'on a raison".
Je suis pas sûr de la pertinence de ma comparaison car je ne sais pas si différence sera faite entre "échelle des oppressions" et "concours de qui souffre le plus" (et je parle autant de ce que j'en dis que de l'interprétation qui peut en être faite), mais l'identité de genre est quelque chose de d'avantage propre aux personnes trans car c'est un sujet bien plus douloureux et de questionnements. Des personnes cis peuvent se questionner sur leur genre et en conclure qu'elles sont cis, ça arrive de plus en plus, et c'est ok. Il y a aussi les rares cas de détransition, qu'il ne faut pas négliger, mais qui semblent répondre à des contextes particuliers.
Pour moi, se plaindre en tant que femme cis d'être exclu de la discussion sur l'identité de genre a autant de sens que si un homme cis s'en plaignait. J'ai peut-être tord, mais perso je le vois comme ça, et ça me gêne. Et attention, je ne nie absolument pas qu'une femme cis subit l'oppression du partiarcat, donc des hommes cis. Juste, je crois que ça a déjà été dit aussi, c'est pas l'identité de genre qui entre en jeux, ou plutôt pas de la même façon. C'est pour ça que ça me dérange de te voir dénoncer la silenciation des femmes cis par des trans : entre les deux groupes, les femmes cis ont tendance à être privilégiées dans le lot. De plus, au vu du rapport de force, c'est plutôt l'inverse qui a lieu.
Il peut y avoir des exceptions à titre individuel (j'ai vu des exemples de gens qui se faisaient reprendre sur leur formulation pendant un repas), mais la majorité de la société a l'avis inverse. Pour revenir sur J K Rowling, la majorité des réactions "grand public" que je vois à ce sujet sont des réactions soit de transphobie crasse, soit de transphobie insidieuse (comme ce qu'elle fait d'ailleurs, ça peut avoir l'air cool et ouvert sur la forme - j'ai souvenir d'un billet de blog qu'elle avait écrit mais je ne saurais sans doute pas le retrouver - mais le fond, la vache). Et ça me touche car deux amies d'enfances l'ont défendue sans voir le problème le moins du monde.
En plus, tu soulèves la violence envers les femmes cis qui se plaignent de l'usage de "personnes à utérus", mais il y en a dans l'autre sens (de la violence). Je sais que tu le sais, mais que tu réagisses plus d'un côté que de l'autre me pose soucis, surtout vu la façon dont tu le fais. Car soyons honnête, les personnes trans n'ont sûrement pas le pouvoir de silencier les femmes cis, j'ai l'impression de voir de la victimisation (oui le fameux "ouin ouin" que tu mentionnais). C'est comme voir des gens refuser de voir en quoi leurs propos sont problématiques, un peu comme les gens gays qui pensent ne pas pouvoir être racistes ou transphobes car gay (j'ai pas dit que c'était tout pile pareil, j'essaie d'utiliser des comparaisons pour illustrer le truc).
Je ne sais pas si une femme cis peut être considérée comme privilégiée face à un mec trans (de manière générale, pas individuelle). C'est ouvert au débat, mais perso je pense que oui, et partant de là, alors une femme cis est privilégiée par rapport à toute personne trans, et ça tu sembles avoir du mal à le réaliser et à l'admettre.
Il n'est pas question de dire que les femmes cis prennent moins (encore une fois, c'est pas un concours de qui qui c'est qui souffre le plus), mais de là à dire que tu soutiendras pas le militantisme trans (donc la lutte pour les droits trans) sous prétexte que certaines personnes trans (parce que à bout? Parce que toxiques? D'autres raisons? J'en sais rien) ont été insultantes, ouais, ça fait privilégié qui se permet de fermer les yeux sur la lutte pour une partie des victimes du partiarcat pour une raison toute naze (tu m'aurais dit que tu n'as pas le temps ou l'énergie, j'aurais compris, chacun.e fait ce qu'iel peut, mais ça, ça me rappelle trop le "je soutiendrais les personnes trans si elles étaient victimes d'oppression" de J K Rowling, et juste, non. Des personnes trans sont assassinées parce que trans aussi hein, y'a pas que les féminicides, bref).
Je termine pêle mêle avec des redites et trucs que j'ai pas le temps de développer en te lisant, mais pourquoi l'identité de genre serait plus le propre du féminisme? Pourquoi ce serait propre aux femmes et les mecs cis seraient pas concernés?
En quoi les personnes trans s'approprient le féminisme et volent des droits aux femmes? Sérieux, comment déjà? Elles n'ont pas ce pouvoir et ont, pour la plupart, autre chose à faire.
J'ai pas envie de considérer ton malaise devant l'usage de "personne à utérus" à la place de "femme" comme un caprice, parce que j'ai conscience que tu as mentionné des revendications qui y sont liées - revendications que je comprends et trouve même plutôt légitimes dans l'ensemble - mais... Ces revendications sont-elles toujours pertinentes? Ne peuvent-elles pas causer du tord parfois? Est-ce que ça les empêche vraiment de rester pertinentes dans d'autres contextes?
C'est terrible parce que je sens qu'on est quasi d'accord, mais y'a juste deux trois points qui bloquent. Je saurais pas dire s'il s'agit d'un simple quiproquo ou de définitions différentes, mais voilà.
J'ai essayé d'être le plus calme et neutre possible. Si vous sentez du passif agressif, j'en suis désolé, ce n'était pas le but. J'ai pas dormi de la nuit, mais je voulais pas effacer mon pavé. Merci à celleux qui auront lu, c'est sûrement mal écrit et pas bien formulé de toute façon (j'ai relu mais il reste peut-être des coquilles, et j'ai pas tout développé par fatigue), je regretterais peut-être d'avoir posté ça demain, mais s'ils vous plaît, si ma réponse vous a énervé, prenez le temps de vous poser et de rédiger une réponse apaisée, c'est la meilleur façon de continuer un débat dans de bonnes conditions.
Ah, et dernier point... Vous pouvez me mentionner si vous voulez et me citer (encore une fois c'est pas dit que je réponde, encore plus dans l'immédiat car je serais occupé), mais j'ai vu plusieurs personnes mentionner et citer des gens qui ont bien dit ne plus vouloir l'être et eux... Bah c'est pas génial quoi ^^' Je suis personne pour donner des leçons mais ça m'a travaillé plusieurs fois donc je voulais le soulever.