En voyant ce sujet, je me suis dit "tiens, @
Shield va probablement s'interroger sur l'idée de perfection là"
Bingo ! Et une fois n'est pas coutume, je me retrouve pas mal dans ce que tu as dit. Je fais toujours en sorte de ne pas employer le mot "parfait" quand je parle de quelqu'un, comme si c'était un principe que je m'étais donné de ne jamais parler en termes de perfection (parce que, désolée de ma vérité générale au ras des pâquerettes, mais je pense que la perfection n'existe pas).
Donc bon, pareil, en théorie et si je pense rationnellement, je trouve que la perfection n'existe pas et tout.
Mais dans les faits, c'est vrai qu'il m'arrive parfois (pas souvent), de façon ponctuelle, à un moment précis, de trouver qu'on ne peut déceler aucun défaut chez la personne en face, qu'on ne peut rien lui reprocher. Et comme l'a dit @
April Wheeler, du coup je trouve aussi que notre vision de la perfection est relative, que ce qu'on appelle "perfection" n'existe pas en soi, mais n'existe justement qu'en comparaison avec autre chose (donc par définition ne peut pas être appelé perfection
).
Une de mes meilleures amies me fait souvent cet effet-là par exemple. Mais c'est comme Shield, en fait les moments où je la trouve vraiment exemplaire, c'est parce que je la vois comme la correction d'un de mes défauts, à moi. Comme si elle était un version améliorée de moi, qu'elle avait mes qualités, et qu'en plus, mes défauts lui avaient été gommés. (quelle sale égocentrique j'ai l'impression d'être
).
Parfois, j'ai cette impression qu'elle n'a rien qui fait qu'elle ne peut pas être aimée. Par exemple, quand je vois à quel point elle arrive à passer au dessus des choses, la distance qu'elle arrive à prendre avec ce qui la fait souffrir, la capacité qu'elle a à ne pas rester dans la léthargie mais à toujours rebondir. Là je la trouve exemplaire, et si quand elle agit de la sorte, elle ne fait rien d'énervant, je crois qu'inconsciemment, à ce moment-là, je la trouve un peu "parfaite" puisque je n'ai rien à lui reprocher.
Et puis je l'admire aussi beaucoup quand je m'attarde sur sa simplicité. J'ai l'impression qu'elle est transparente aux autres, qu'elle dit ce qu'elle a sur le coeur quand ça lui devient trop pesant, qu'elle vit au lieu de cogiter, qu'elle est dans le présent et non dans le passé. Pareil pour son humour très spontané, pas forcément intellectualisé. J'adore, elle me fait rire tout en restant simple. Et je me dis que tout le monde doit aimer cet aspect de la personnalité, je n'arrive pas à imaginer que l'on puisse trouver sa simplicité dérangeante pour quelque raison que ce soit. Donc pareil, dans ce moments-là je l'admire énormément.
J'aime aussi son ouverture d'esprit. C'est une fille qui ne se prend pas la tête, passe peu de temps à cogiter ou à remettre en question les choses, mais par contre, quand on lui soumet des réflexions, elle arrive à s'y intéresser même si ce n'est pas dans son fonctionnement "normal" de le faire. Je trouve ça super d'être à la fois simple et à la fois capable de sortir de sa simplicité quand quelqu'un en face est demandeur. En fait, je trouve qu'elle ne se regarde pas le nombril (chose que j'ai souvent l'impression de faire quand je poste ici) mais qu'elle est capable de regarder son nombril quand on l'y incite.
Et puis physiquement, je ne la trouve pas parfaite (je ne serais pas sensible à sa beauté si ce n'était pas ma meilleure amie je crois), mais il y a des fois où, pareil, je regarde tout ce qu'elle a et que je n'ai pas (des gros seins par exemple
), et où je me dis "mais en fait elle n'a pas mes défauts, et elle a en plus mes qualités, donc comment quelqu'un pourrait me préférer physiquement à elle ?". Mon raisonnement dans ces moments-là est d'ailleurs très bête et une nouvelle fois égocentrique, puisque même s'il y a une beauté qui serait quantifiable (la fameuse "beauté mathématique" des grecs ou je ne sais quoi là), et des critères de beauté qui reviennent plus souvent, trouver quelqu'un beau est quand même quelque chose d'extrêmement subjectif. Et je sais que ce que je vois comme un défaut chez moi pourra être vu comme une qualité par quelqu'un d'autre. Je sais tout ça, mais j'ai du mal à relativiser quant à ses qualités : j'ai l'impression que tout le monde doit bien reconnaitre que ce que je considère comme des qualités chez elle en sont bel et bien.
En fait, je crois que j'ai tendance à me comparer (physiquement, intellectuellement) à elle parce que l'on a quand même des points communs. Et ça m'a longtemps valu un petit complexe d'inféririté, mais il suffit que je me raisonne pour réaliser que c'est bête. Il y a des choses que j'ai et qu'elle n'a pas, c'est juste que forcément, je ne les vois pas clairement, puisqu'il s'agit de moi.
Et, autre chose (putain désolée du pavé, je ne pensais que ce topic me donnerait autant envie de jacquetter), je crois qu'il est "plus facile" d'admirer quelqu'un qui est extrêmement différent de soi. Par exemple, physiquement, je pense qu'il est plus doux, plus agréable, de contempler la beauté d'une fille très ronde quand on est très mince. Parce que dans tous les cas, nos physiques sont tellement différents qu'il n'y a même pas cette impression d'être face à une "version améliorée de soi-même". C'est juste une personne complètement différente, quelque chose que l'on ne sera jamais, et alors il n'y a pas de frustration, juste une admiration "pure" et désintéressée (je trouve).