Je ne suis pas vraiment expatriée, car je fais mes études à l'étranger et je ne travaille pas, mais peut-être que mon expérience pourrait intéresser quelques-unes d'entre vous
J'ai vécu 10 mois en Suède, j'étais partie avec Erasmus.
J'enchaîne maintenant avec 2 ans à Shanghai en Chine, je suis arrivée il y a un mois.
Le projet de partir étudier à l'étranger était de longue date (depuis le lycée), mais le plus profitable dans mon cas était de partir faire une L3 à l'étranger après mon BTS.
Alors, j'ai attendu mon heure! Je suis partie pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, un ras-le-bol général du système scolaire à la française. J'étouffais, je ne supportais plus. J'étais complètement dégoûtée de mon domaine d'études après le BTS, et pourtant c'est ma passion! Les filles, si vous êtes dans ce cas-là, que vous n'en pouvez plus et que vous avez la possibilité de le faire, n'hésitez pas, partez!
La deuxième raison, c'est que j'ai toujours voulu vivre à l'étranger, et mon copain est sur la même longueur d'onde (une chance!). Profitons de notre jeunesse!
Comme la Suède nous tentait bien tous les deux, je suis partie en période d'essai!
La vie là-bas m'a été
grandement facilitée:
- on débarque sans formalités: pas de visa quand on est européen.
- je n'ai pas eu à chercher d'appartement car on m'en avait réservé un.
- environnement scolaire au top: les universités ont des moyens et ça se ressent.
- c'est hyper-sécurisé: personne t'emmerde et confiance réciproque absolue.
- tout le monde, absolument tout le monde parle anglais (même les pépés). Beaucoup de choses sont traduites en anglais dans l'environnement quotidien.
- et la vie quotienne ressemble beaucoup à celle en France pour tout ce qui est pratique: les transports, aller faire ses courses, etc.
Je m'y suis sentie bien.
J'étais dans un environnement très international, j'ai adoré la vie que j'avais là-bas: parler en anglais non-stop, rencontrer des gens des 4 coins du monde...d'ailleurs quelques amis étrangers qui étaient venus pour un an sont finalement restés poursuivre leurs études.
Scolairement parlant, malgré des problèmes administratifs qui m'ont gâché l'année, c'est que du positif. J'ai retrouvé la passion que j'avais perdue, j'ai repris un peu de confiance en moi, j'ai eu de belles opportunités pour mes projets (ce qui n'était pas le cas en France, où c'était au point mort.). C'est le climat général, beaucoup plus optimiste qu'en France, qui m'a fait du bien aussi.
Le seul regret que j'ai, c'est les coups de mous plus ou moins longs que j'ai pu avoir à cause de la relation à distance avec mon copain. Il était à Barcelone pendant ce temps-là, plus de 2000km et presqu'aucune liaison aérienne directe, pas facile à gérer tous les jours, mais on s'est accroché en se disant que c'était temporaire.
Pour celles qui veulent partir en Suède, je n'émettrais qu'un seul bémol: le niveau de vie!
Les salaires sont
beaucoup plus élevés qu'en France, et le coût de la vie aussi. Sans faire de folies et en étant très raisonnable, j'y ai laissé toutes mes économies! Mais ça valait le coup!
Aujourd'hui, la Suède me manque, j'ai l'intuition que je vais y retourner y vivre. Mon seul gros questionnement c'est comment ça se passe là-bas quand on veut
travailler et non étudier. Je suppose que l'intégration doit être beaucoup moins facile et qu'on doit plus se heurter à des différences culturelles dans un environnement professionnel (il faut parler suédois, et oui , j'ai eu l'impression que beaucoup de suédois sont distants au début...à confirmer ou pas!)
Le retour a été, très, très difficile. Je ne m'y attendais pas. D'ailleurs, heureusement que ma soeur était avec moi (elle est venue passer quelques jours en Suède et on est rentrées en France ensemble), car je pense que laissée toute seule avec ma nostalgie, ça aurait pu faire beaucoup plus mal. En fait, j'ai réalisé tout ce qui m'était arrivée cette année-là au retour, et je me suis tout pris d'un coup dans la tronche. Ce qu'on avait vécu avec ma bande de potes de là-bas était tellement fort, que j'arrivais pas à m'en remettre et à passer à autre chose. Ca a été une surprise, car je suis plutôt du genre "on a vécu des bons moments, bonne continuation". J'ai saoulé tout le monde avec "La Suède ci, la suède ça" pendant un moment (et je continue encore...), et je pleure quand je vais chez IKEA (pathétique, mais c'est vrai!).
Heureusement, je savais déjà que j'allais repartir, ça a aidé à faire passer la pilule!
Cette fois-ci, c'est pas exactement le même délire que la Suède, je fais mon master dans une école française qui a une antenne en Chine. Je passe d'une ville de 60 000 habitants au milieu des lacs et des forêts, à LA mégalopole de plus de 20 millions d'habitants.
Là encore, je suis partie pour plusieurs raisons.
Premièrement, aucune envie de rentrer en France après une année passée à l'étranger, et le même sentiment pour mon copain qui était parti travailler 6 mois à Barcelone. Je regarde les informations tous les jours, j'en parle avec mes proches, mais je ne me sens plus du tout proche de le France, quelque chose s'est cassé en moi (scandales politiques à gogo, virement politique très très à droite, dégradation des conditions de vie...tout ça doit y être pour quelque chose). La Chine, c'est pas le paradis (le régime politique, humhum), mais ça permet de prendre de la distance par rapport à tout ça.
Deuxièmement, je fais cela pour ma future carrière, deux ans à Shanghai, ça ne peut m'apporter que du bon sur mon CV.
Troisièmement, niveau timing ça colle pile-poil pour mon copain, il peut me suivre.
Sinon, je ne suis pas sûre que je serais repartie. On en était à plus 3 ans de relation à distance cumulée, et on étaient plus aussi solides à ce niveau là qu'avant mon départ en Suède et son départ en Espagne.
Et paradoxalement, il a plus de chance de trouver du boulot à Shanghai qu'en Suède (j'ai envisagé d'y rester).
À l'arrivée pas du tout la même histoire qu'en Suède:
- formalités stressantes à rallonge: visa et sa liste de papiers à fournir longue comme le bras avant de partir, visites médicales où on vérifie TOUT, multiples enregistrements chez les flics, rdv administratifs en pagaille...il faut être relativement zen.
- logement à trouver par moi-même dans une ville gigantesque.
- barrière de la langue: plus trop possible de se débrouiller avec l'anglais. Je me suis mise au mandarin pour essayer de me dépatouiller.
- déboussolement total pour tout ce qui touche à la vie quotidienne (le supermarché...). J'ai l'impression de tout ré-apprendre à ce niveau là.
Et encore, je suis à Shanghai, qui, comme beaucoup le disent "N'est pas vraiment la Chine", c'est très occidentalisé! Mais par d'autres côtés, la vie est très facile ici: tu peux te faire livrer McDo sans bouger de chez toi, tout est ouvert tard le soir et tous les jours, les taxis coûtent rien comparé à la France...
Je suis aussi bien contente d'être allé en Inde à sac à dos avant, car même si l'Inde et la Chine sont deux pays très, très différents, ce voyage m'avait appris à me débrouiller dans des grosses, voire tres grosses villes, m'avait ouvert l'esprit et m'avait déjà donné une impression de la culture asiatique. Ca m'a peut-être évité un gros choc culturel, aussi.
Ici, je ne suis pas non plus dans le même environnement, puisque je suis en cours avec des français. Pour le moment, c'est ma seule déception, car je ne retrouve bien sûr pas l'esprit Erasmus que j'avais connu en Suède.
Voilà, pas grand-chose à dire sur cette expérience pour le moment, puisque je viens d'arriver!
En tout cas, super idée de topic, ça m'a permis d'écrire sur mon expérience, chose que je n'avais jamais faite! (et vlà, le pavé) Et si ça intéresse quelques madz au passage, tant mieux!