Je termine ma deuxième année en langues et littératures françaises et romanes (il n'y a pas d'équivalent en France). Comme toutes les études universitaires en Belgique depuis le décret de Bologne, ça se fait en 5 ans : 3 ans de bachelier et 2 ans de master. Ca devient plus concret en master, puisqu'on doit s'orienter (à l'ULB en tout cas) soit vers la didactique (pour être prof (français langue maternelle, français langue étrangère, français-latin)) soit vers l'édition. En gros, mes études sont basées sur le français et la langue à tous les points de vue (évolution de la langue, ancien français, morphologie et syntaxe, linguistique, littérature) d'une part, et l'étude d'une langue romane (choix entre l'espagnol, l'italien et le portugais : grammaire, littérature, histoire de la langue). Il y a aussi une grosse part de latin, mais l'importance de cette partie varie très fort (comme le reste, en fait...) selon l'université. J'adore tout ce qui concerne le français, mais je me serais très volontiers passée de tout ce qui concerne la deuxième langue romane. En ce qui concerne le latin, c'est évidemment primordial quand on étudie le français, mais je trouve qu'on le fait (toujours en particulier dans mon unif) de manière beaucoup trop poussée, on a des cours qui devraient être réservés uniquement aux étudiants de classiques (latin-grec).
La première année, il y avait d'un côté les cours à options (histoire, histoire de l'art et philo : pour chaque, on devait choisir une période) et de l'autre, les cours qui servaient à filtrer : des cours liés à nos études, mais d'un rythme très hard, histoire d'éliminer une bonne partie des étudiants. C'est réussi : sur 120 au départ, nous sommes une vingtaine à avoir réussi en juin, les autres avaient tous des examens à repasser en août/septembre, et au final, on s'est retrouvés à +- 50 en deuxième. Là, on a abordé les cours de linguistique et autres. Nécessaires mais pas du tout "épanouissants". En gros, la deuxième est la plus chiante, elle rassemble les cours pénibles qu'on est bien obligés de se coltiner. Rythme encore plus soutenu dans le sens où on a plus de cours, mais qui nécessitent toujours autant de travail chacun.
J'adore la culture que m'apportent mes études, mais je déplore que le fait de devoir lire tellement de bouquins en peu de temps (et du coup ne pas y prendre goût, tellement il faut jouer sur la performance) m'a dégoûtée temporairement de la lecture. Et tous les autres romanistes sont dans le même cas que moi.
EDIT : Et puis c'est tellement enrichissant de côtoyer des gens comme mes profs, qui sont vraiment des experts dans leur domaine. Pour la plupart, les résultats qu'on obtient en tapant leur nom dans google sont fascinants. J'ai par exemple un prof expert dans l'opéra de je ne sais plus quoi, une prof spécialiste de la littérature culinaire en ancien français, un prof président d'honneur de la ligue des droits de l'homme, etc. Et ce qui est génial, c'est qu'on les connaît "individuellement", on n'est pas un numéro dans la masse d'étudiants (enfin, il y en a quand même, mais bon...). Voilà, quand tu vois qu'un type qu'on voit au JT parce qu'il traverse le monde pour défendre les droits de l'homme, qui a un CV de 104 pages, etc, t'appelle par ton prénom et vient te voir/t'envoie un mail pcq il s'inquiète de ton état de santé, waouw quoi.