Elle court.
Ses petites jambe fines, ces jambes si blanches à la lueur des lampadaires, martèlent le sol.
Tac. Tac. Tac.
Le bruit de ses hauts talons rouges paniqués retentit dans mes oreilles. J'adore ce son, j'adore ces talons, j'adore ces jambes. Je veux les prendre, les mordre. Laisser ma trace sur ses cuisses immaculés. J'ai envie de la marquer à vie, je veux qu'on voit qu'elle m'appartient.
Elle court toujours sur les pavés. Dans ce coin glauque de Londres, personne n'est là pour l'aider. Son bassin bouge, ondule, au rythme de sa course. Si sensuel sous sa robe rouge, moulante, qui dévoile tout de ses petites fesses rondes et fermes. Je veux y laisser mon empreinte, que ma patte, tel un artiste, la caresse dans le moindre sens. Ce fessier ondule sensuellement, mais si frénétiquement, en ayant si peur... Pourquoi me fuit-elle ainsi ? Pourquoi ne pas me laisser faire, ne pas m'appartenir ? Mon sourire se fait carnassier. Quoi qu'elle décide, elle sera mienne de toute façon.
Je suis son Dieu, je la posséderais et la marquerais. Elle ne peut me fuir. Où qu'elle aille, où qu'elle soit, elle est chez moi.
Sa colonne vertébrale est visible sous le tissu - elle est si mince, si fragile, tout son corps est apparent, facile à briser. Ses petits seins ronds tressautent, au rythme de sa course effrénée et de sa respiration paniquée. Ces petits seins que je veux toucher, modeler à ma guise, caresser, embrasser. Je veux que cette partie sensible d'elle se rappelle de moi. Je veux la marquer.
Ma démarche se fait plus rapide encore. Mes yeux brillent de convoitise.
Je la vois se retourner. Je la vois se mordre la lèvre, qu'elle a de si rose et si charnue. Je vois ses grands yeux, si profonds, si naïfs, je les vois remuer dans tout les sens. Ses cheveux volent au vent, si froid.
Elle tire quelque chose de son sac. Ses doigts si fins tiennent un objets brillant, argenté. Elle se retourne, me fait face, le brandissant. Sa respiration est saccadée.
Je m'approche d'elle, doucement. Elle sait qu'elle est acculée. Elle sait qu'elle n'a plus aucune chance. Je la posséderais, je serais à elle. Et elle sera à moi.
La distance entre nous se rétrécie. Je dévoile ma dentition en un sourire victorieux.
Elle se retourne brusquement et ouvre une porte. Je me glisse dans l'entrebâillement. Trop tard.
Là ou elle est, je suis. Toujours.
Je me glisse sur ses jambes, alors qu'elle s'assoit. Elle se prend la tête dans les mains et soupire, avant de ma caresser, machinalement.
Je ronronne.