Atsu;1092294 a dit :
J'ai vraiment besoin d'être seule de temps en temps, parce que j'ai très souvent besoin d'être entourée. J'aime bien aller me promener toute seule, boire un café en terrasse en lisant un journal, aller au cinéma toute seule. Ce sont des moments qui me donnent l'impression de me poser, de vraiment me "nourrir" en quelques sortes. Je ne suis pas une grande solitaire dans l'âme, ce sont juste quelques petits moments rien qu'à moi dont j'ai besoin. Et quand je n'ai pas pris le temps de me retrouver seule et de me recentrer sur moi (comme un gourou new age ouais) ça se ressent parce que je le fais lorsque les gens sont là par exemple en terrasse de café où je suis muette, je pense à autre chose etc. Je pense que ça se ressent aussi dans le sens où ça ne me dérange pas d'être avec quelqu'un sans rien faire, sans se parler, et j'aime beaucoup les gens avec qui je peux être seule tout en étant avec eux (très clair). De toute façon j'ai besoin d'être seule parfois pour ensuite être dans l'échange, si je n'ai pas de longs moments à moi j'ai du mal à être avec les autres. En gros.
(de la même façon je me retrouve énormément dans le second paragraphe de
Tristana)
Je crois que ça résume bien ce que j'aurais pu écrire. Mes moments de solitude intentionnelle me permettent de me recentrer sur moi, de revenir à moi, d'être moi, de faire le tri, le vide. Ils sont indispensables pour ma santé mentale et physique. En général quand je n'ai pas pu prendre du temps pour moi par l'intermédiaire de la pratique de la solitude intentionnelle, mon entourage le sent très vite : je deviens froide, hautaine, je ne parle plus, sauf pour répondre poliment par une phrase très courte ("ouais", "hinhin", "lol", "c'est sûr"), je suis ailleurs et mal dans ma peau. Physiquement, mon corps se fatigue, il s'épuise, ma peau se ternit, des petits boutons apparaissent, mes yeux s'assèchent.
Je suis quelqu'un d'hypersensible, et ces retours sur moi doivent être ULTRA fréquents. Je ne peux pas vivre plus de 48 heures sans avoir pris au moins trois heures pour moi dans une journée (c'est-à-dire sans les gens). Vivre dans le monde me demande beaucoup, je réagis à tout, alors je peux vite me perdre, m'éparpiller, me néantiser et ne plus exister. Pour le moment, ma sécurité intérieure s'avère infime. Elle commence à prendre sa place et à être réelle, néanmoins actuellement j'ai besoin de poser des actes dit "articifiels" pour partir et me reposer : par exemple, m'exiler deux jours entiers chez moi là où personne ne me reconnaîtra, ne passera, ou ne me contactera. Cela passe donc par une coupure physique, mentale, affective, spirituelle. Je rompts tout contact (durant ces journées le portable est à 90% du temps éteint - je le rallume pour voir l'heure et vérifier que je n'ai pas de message urgent). Ce sont des jours bénis. Du temps pour moi, pour me recontacter à ce que j'ai de plus profond, de plus essentiel, de plus "instinctif", de plus moi. Mes pratiques varient : j'écris, je lis, j'écris, je pleure, je ris, j'écris, je pleure, je hurle, je raconte des histoires, de mets de la musique, je chante, je danse, je crie, je pleure, je hurle, je raconte des histoires, je m'habille, je prends mon corps avec moi, je respire, je me lâche... En cinq mots : je reprends contact avec moi. (si ces moments n'existent pas, je peux devenir complètement barge et me mettre dans des situations d'abus vis-à-vis de moi, car déphasée je n'arrive plus à savoir où je m'arrête et où s'arrête l'autre, ou quand l'autre va trop loin et que je me mets en danger - je peux mettre en danger l'autre, aussi).