Elles étaient toutes les deux côté à côté dans cette voiture depuis au moins 4 heures. 4 heures de route, et pas un mot. La fille regardait par la fenêtre, à s'en faire mal aux yeux.
Et puis d'un coup, la mère l'a entourée du regard, comme on dépose une couverture sur les épaules de quelqu'un qui a froid.
"Tout passe, tu sais", a-t-elle lancé en cherchant la main de sa fille.
Elle refuserait cette main comme elle dirait non à tout pour toujours. C'était le dernier trajet, la dernière fois. Elle ne serait pas libérée, elle le savait mais il fallait le faire. Il faut toujours faire les choses. Laisser pourrir n'arrange jamais rien. Rien ne passe, il faut prendre le problème à bras le corps, trouver la solution, l'appliquer et repartir sans se retourner, comme un bon petit soldat. Non, rien ne passe.
Les tours avaient remplacés les champs, la voiture sentait le tabac froid et la mère gardait le silence. Elle gardait toujours le silence en attendant que « Tout passe ». Tout ne passe pas. Rien n?est grave mais tout ne passe pas sauf le temps.
La mère s'est garée. Pas de chair de poule, l'estomac ne se serre pas, elle ne tremble pas. Maintenant ou jamais. Descendre, attraper le sac, entrer dans l'immeuble puis dans sa chambre à lui. Il était là allongé dans le blanc de sa clinique pour riches. Il était là, souriant, les yeux qui brillent de voir sa "petite chérie". La mère l'embrasse sur la joue. Poser le sac, éteindre la télé, s?approcher d?eux, attraper le visage de la mère comme pour l?embrasser. Le métal froid et lourd dans la main qui ne tremble toujours pas. "Regarde-moi le tuer comme tu l'as regardé me tuer sans rien dire" L'effroi dans le regard du père et de la mère. La mort dans ses yeux à elle. Boum et puis s'en va. Non rien ne passe.
Et puis d'un coup, la mère l'a entourée du regard, comme on dépose une couverture sur les épaules de quelqu'un qui a froid.
"Tout passe, tu sais", a-t-elle lancé en cherchant la main de sa fille.
Elle refuserait cette main comme elle dirait non à tout pour toujours. C'était le dernier trajet, la dernière fois. Elle ne serait pas libérée, elle le savait mais il fallait le faire. Il faut toujours faire les choses. Laisser pourrir n'arrange jamais rien. Rien ne passe, il faut prendre le problème à bras le corps, trouver la solution, l'appliquer et repartir sans se retourner, comme un bon petit soldat. Non, rien ne passe.
Les tours avaient remplacés les champs, la voiture sentait le tabac froid et la mère gardait le silence. Elle gardait toujours le silence en attendant que « Tout passe ». Tout ne passe pas. Rien n?est grave mais tout ne passe pas sauf le temps.
La mère s'est garée. Pas de chair de poule, l'estomac ne se serre pas, elle ne tremble pas. Maintenant ou jamais. Descendre, attraper le sac, entrer dans l'immeuble puis dans sa chambre à lui. Il était là allongé dans le blanc de sa clinique pour riches. Il était là, souriant, les yeux qui brillent de voir sa "petite chérie". La mère l'embrasse sur la joue. Poser le sac, éteindre la télé, s?approcher d?eux, attraper le visage de la mère comme pour l?embrasser. Le métal froid et lourd dans la main qui ne tremble toujours pas. "Regarde-moi le tuer comme tu l'as regardé me tuer sans rien dire" L'effroi dans le regard du père et de la mère. La mort dans ses yeux à elle. Boum et puis s'en va. Non rien ne passe.