Ces derniers jours, une blague, diffusée sous le nom de «pensée du jour» sur la page Facebook d'un humoriste québécois ne cesse de faire parler d'elle. Voici la blague en question :
L'humoriste est Jean-François Mercier qui s'est fait connaître au début de sa carrière sous le surnom du «Gros cave» (son premier spectacle se nommant «Le show du gros cave»). Ah oui, un «cave», dans le langage vulgaire québécois est un abruti. Mais on sait, au Québec, que Jean-François Mercier n'est pas un abruti, c'est un humoriste un peu grinçant qui aime jouer sur la manière crue de dire les choses, qu'on définit, après coup, comme très bien pensé. Sa blague a fait l'objet d'un tas de critiques de la part de féministes, l'accusant de participer à la culture du viol, ce qui, bien entendu, n'a pas manqué de faire réagir des hommes et des femmes contre ces «féministes extrémistes». Et ce que qui en découle pour l'instant, c'est que la définition de «culture du viol» est bien mal connue et comprise, et que si on réagit de manière virulente à un propos, on n'a vraiment pas fini de se battre.
Pour ceux et celles que ça intéresse, voici deux articles qui pourront donner le pouls de cette histoire, les deux auteurs se positionnent en défaveur de cette blague, mais l'un est une journaliste du journal Métro et l'autre un rappeur (si vous n'avez qu'à lire un des deux, je vous conseille ce dernier).
http://journalmetro.com/opinions/prochaine-station/804801/pardonnez-notre-susceptibilite/
http://urbania.ca/210104/je-connais-une-fille/
Quant à moi, la première fois que j'ai entendu la blague, à la première phrase, comme je m'attendais à entendre «S’habiller sexy et se déhancher de manière suggestive dans une discothèque pour ensuite se plaindre de s'être fait prendre les fesses...» ou quelque chose du genre, quand j'ai entendu que ça parlait des regards des hommes, je me suis dit que c'était beaucoup moins pire que je pensais (et du coup été un peu soulagée). Mais encore là, je ne sais pas quoi en penser. Je me dis que quand tu t'habille sexy et que tu de déhanche de manière suggestive, tu peux attirer l'attention comme tu attirerais l'attention en entrant dans un bar vêtue d'une robe victorienne. Mais il est question d'arrières-pensées sexuelles ici... voilà ce qui pêche, mais encore, l'univers de la discothèque suinte, pour moi l'envie de séduire et de plaire, qu'on soit homme ou femme. Je présume que les femmes vont aussi regarder les hommes (je ne fréquente pas tellement les discothèques)... Mais voilà encore que les hommes ne feront jamais l'objet de se genre de blague, parce qu'on ne les considère pas d'emblée comme des morceaux de viande et qu'il ne se font jamais dire de ne pas s'habiller trop sexy, de ne pas trop se déhancher pour ne pas «donner des idées», de ne pas sortir seuls le soir... Alors je dirais simplement que je suis d'accord avec Koriass (voir le deuxième lien), que la blague de Jean-François Mercier était maladroite, et j'espère sincèrement qu'il prendra le temps de s'informer correctement sur la culture du viol, ce qui pourrait lui donner du matériel susceptible d'être fort plus intéressant que cette blague facile (en tant qu'auteur et humoriste, j'espère qu'il sait au moins qu'elle était effectivement peu recherchée), lui qui aime souvent provoquer pour dénoncer certaines injustices dans ses numéros.
*référez-vous aux mots entre parenthèses pour vous épargner le parler québécois«S’habiller sexy et se déhancher de manière suggestive dans une discothèque pour ensuite se plaindre des regards insistants des hommes, c’est un peu comme manger de la crème glacée (glace) dans un village éthiopien et de dire: « Coudonc (Voyons) calice (putain), pas moyen de manger un cornet icitte (ici) sans se faire regarder! »»
L'humoriste est Jean-François Mercier qui s'est fait connaître au début de sa carrière sous le surnom du «Gros cave» (son premier spectacle se nommant «Le show du gros cave»). Ah oui, un «cave», dans le langage vulgaire québécois est un abruti. Mais on sait, au Québec, que Jean-François Mercier n'est pas un abruti, c'est un humoriste un peu grinçant qui aime jouer sur la manière crue de dire les choses, qu'on définit, après coup, comme très bien pensé. Sa blague a fait l'objet d'un tas de critiques de la part de féministes, l'accusant de participer à la culture du viol, ce qui, bien entendu, n'a pas manqué de faire réagir des hommes et des femmes contre ces «féministes extrémistes». Et ce que qui en découle pour l'instant, c'est que la définition de «culture du viol» est bien mal connue et comprise, et que si on réagit de manière virulente à un propos, on n'a vraiment pas fini de se battre.
Pour ceux et celles que ça intéresse, voici deux articles qui pourront donner le pouls de cette histoire, les deux auteurs se positionnent en défaveur de cette blague, mais l'un est une journaliste du journal Métro et l'autre un rappeur (si vous n'avez qu'à lire un des deux, je vous conseille ce dernier).
http://journalmetro.com/opinions/prochaine-station/804801/pardonnez-notre-susceptibilite/
http://urbania.ca/210104/je-connais-une-fille/
Quant à moi, la première fois que j'ai entendu la blague, à la première phrase, comme je m'attendais à entendre «S’habiller sexy et se déhancher de manière suggestive dans une discothèque pour ensuite se plaindre de s'être fait prendre les fesses...» ou quelque chose du genre, quand j'ai entendu que ça parlait des regards des hommes, je me suis dit que c'était beaucoup moins pire que je pensais (et du coup été un peu soulagée). Mais encore là, je ne sais pas quoi en penser. Je me dis que quand tu t'habille sexy et que tu de déhanche de manière suggestive, tu peux attirer l'attention comme tu attirerais l'attention en entrant dans un bar vêtue d'une robe victorienne. Mais il est question d'arrières-pensées sexuelles ici... voilà ce qui pêche, mais encore, l'univers de la discothèque suinte, pour moi l'envie de séduire et de plaire, qu'on soit homme ou femme. Je présume que les femmes vont aussi regarder les hommes (je ne fréquente pas tellement les discothèques)... Mais voilà encore que les hommes ne feront jamais l'objet de se genre de blague, parce qu'on ne les considère pas d'emblée comme des morceaux de viande et qu'il ne se font jamais dire de ne pas s'habiller trop sexy, de ne pas trop se déhancher pour ne pas «donner des idées», de ne pas sortir seuls le soir... Alors je dirais simplement que je suis d'accord avec Koriass (voir le deuxième lien), que la blague de Jean-François Mercier était maladroite, et j'espère sincèrement qu'il prendra le temps de s'informer correctement sur la culture du viol, ce qui pourrait lui donner du matériel susceptible d'être fort plus intéressant que cette blague facile (en tant qu'auteur et humoriste, j'espère qu'il sait au moins qu'elle était effectivement peu recherchée), lui qui aime souvent provoquer pour dénoncer certaines injustices dans ses numéros.