Je ne sais pas si je partage la même vision des choses
@Mama Sara - peut-être qu'un élément de ma réponse réside aussi dans la définition du désir et de l'intensité du désir?
Je suis d'accord pour dire que les raisons qui mènent à vouloir un enfant (ou ne pas en vouloir) ne sont pas entièrement rationnelles, et même que, souvent ces raisons rationnelles sont en fait des justifications d'un désir irrationnel. Cela me semble faire sens, et c'est aussi un schéma, un fonctionnement humain qu'on retrouve dans d'autres situations.
Mais, euh, enfin une fois encore je ne sais pas bien comment formuler ce que je veux dire. Je me suis toujours sentie "pas à ma place" dans le sujet envie d'un bébé, entre autres raisons parce que j'avais l'impression que beaucoup de gens désiraient ardemment avoir un enfant, et souffraient presque littéralement de cette attente - ce qui n'est pas mon cas. Mais je suis en couple avec quelqu'un qui est comme ça, et ça m'a posé (de façon assez intense) la question d'avoir un enfant: est-ce que moi, j'ai envie d'avoir un enfant? La réponse est qu'en soi, oui, je ne suis pas contre... mais, est-ce que cette envie "fade", qui n'est pas aussi intense que celle de mae partenaire et de l'écrasante majorité des madz qui postent sur le sujet envie d'un bébé, est-ce que cette envie est suffisante? Je n'ai pas envie d'être une mauvaise mère, et d'embarquer un autre être humain dans une histoire juste pour répondre à un désir de mae partenaire (et du coup j'ai même un peu freiné comme j'ai pu, au début); du coup, j'ai lu, je me suis renseignée autant que possible, et maintenant j'estime que nous sommes dans une situation assez stable et assez informée pour accueillir un enfant chez nous. Mais je n'ai toujours pas d'envie aussi intense que mae partenaire ou les madz qui sont tristes à chaque cycle - si on doit attendre, pour moi c'est pas grave (alors que c'est a big deal pour mae partenaire, sans être inacceptable pour iel c'est quand même un gros sujet émotionnel), et si pour une raison X mae partenaire décide que non, iel ne veut plus d'enfant, je ne serai pas émotionnellement effondrée non plus. Mais je veux un enfant - ça reste un projet que j'imagine et dans lequel je me projette volontiers, pour lequel je me renseigne (afin de bien faire et de ne pas vivre dans une idée irréaliste de ce que c'est d'être parent), et qui me fait rêver pour le futur aussi (j'ai assez hâte de pouvoir jouer avec des peluches avec iel, de pouvoir l'emmener en vacances à la campagne avec le reste de la famille étendue, de voir sa tête la première fois qu'iel mettra un bout de pastèque dans sa bouche, tout ça).
Du coup je n'ai pas l'impression d'être dans une situation tranchée telle que tu les décris. J'ai l'impression que je m'apprête à devenir parent parce que j'ai envie de l'être, mais surtout parce que j'ai été lancée dans cette dynamique par les circonstances de la vie - c'est un mouvement que je suis plutôt qu'un mouvement que j'impulse, c'est quelque chose que je jardine plus que quelque chose que je plante, je me dis? Et surtout si jamais tout venait à être déraciné (parce que plus de partenaire, parce que X raison) je ne suis pas sûre que de moi-même j'essaierai de recréer les conditions nécessaires au bon accueil de la venue au monde d'un enfant.
Du coup, est-ce que ça qualifie comme un désir fort? Est-ce que ça qualifie comme un désir "fade" ou neutre? J'ai l'impression d'avoir une attitude assez atypique par rapport au désir d'enfant
(ce qui me fait douter de moi-même parfois - vais-je être une mauvaise maman? - et en même temps j'en parle pas, par défense, et aussi parce que j'ai envie d'un enfant quand même, et j'ai pas envie qu'on me dise "non, surtout pas, ne fais pas ça" du coup) et enfin bref, ça me fait questionner ton schéma, qui ne me semble pas forcément faux, juste pas complet, ou un peu simpliste, peut-être, je ne sais pas. Je sais que j'avais osé en parler, une fois, et que quelques autres madz avaient dit avoir un un parcours similaire, j'ai donc l'impression que c'est minoritaire mais pas forcément exceptionnel (ou unique, ou enfin "unique" pas dans le sens "super cool, meilleur du groupe" mais plutôt dans le sens "statistiquement négligeable").
Enfin voilà je trouve ça effectivement intéressant de questionner le désir d'enfant et les parcours menant au désir d'enfant et les raisons émotionnelles et autres du désir d'enfant.
Je suis désolée si mon post semble n'avoir pas un but précis, s'il n'a pas l'air de vraiment formuler quelque chose de cohérent ou de compréhensible - je ne suis pas sûre d'avoir réussi à bien exprimer ce que je voulais dire.