Vos textes libres

19 Janvier 2014
128
184
1 094
Je suis colère, colère froide. De celle qui te glace sur place en un seul regard. Un regard si perçant qui te pétrifie de l’intérieur, toute chaleur de ton corps s’en va. Pas besoin de parler, pas besoin de crier, aucune émotion, un simple regard qui en dit long. Ce regard si glaçant peut devenir si pétillant s’il s’accompagne du sourire. Le sourire si charmeur qui réchauffera ton cœur gelé. Le sourire qui fera apparaître le tiens en toute circonstance. Ce sourire si beau qu’il pourra émerveiller tes yeux blessés.
Je suis colère et je suis tristesse mélancolique. De celle qui t’assomme d’un seul coup. Une larme qui coule et qui tente vainement d’évacuer le trop plein. Une larme qui cherche son chemin le long de ma joue, s’écoule et finit par mourir à mes pieds pour laisser place à un vide total. Pas d’émotions, pas d’envie, pas de pensées, plus rien. Cette larme qui pourra être recueillie au creux d’une main, cette main qui effacera ces larmes, cette main qui se serrera et deviendra un poing afin de réaffronter la vie. Cette main si forte et si douce à la fois, qu’elle pourra se tendre en toute circonstance. La main qui pourra te soulever et te guider hors de tes propres pensées.
Je suis colère, tristesse mélancolique et souffrance latente. De celle qui t’empêche de respirer. Une douleur si profonde qu’elle semble te briser de l’intérieur. Une douleur sourde qui peut frapper à tous moments et te courber en deux jusqu’à qu’elle se remette à sommeiller. Une douleur qui prend fin lorsque j’arrive à reprendre mon souffle et à crier, crier, crier et encore crier. Crier de colère, crier de désespoir mais surtout … Crier de joie. Tellement fort que ça réveille ta propre voix, voix qui se mêlent et s’emmêlent et se répètent en chacun de nous.
Je suis colère froide, tristesse mélancolique et souffrance latente. Jusqu’à ce que je me mette à exprimer.

P.S : @Violeen j'ai lu aussi tes petites nouvelles, j'ai bien aimé. Par contre, je trouve que les trajets en bus sont tout aussi inspirant, peut-être pas de la même façon. J'ai longtemps pris (et prends toujours mais moins) les transports en commun et j'ai toujours adoré observer les gens qui m'entouraient (bon il y avait quand même des jours sans .... n_n)
 
19 Janvier 2014
1 930
6 099
2 074
27
selindeseyes.wordpress.com
La solitude, l'abandon, l'oubli, on est tous passé par là. On est pris au dépourvu, on ne sait pas comment réagir. On ne voit plus les choses comme avant, après être passé par là. La solitude des adolescents, l'abandon des morts, d'un lieu, d'une personne, l'oubli d'un amour perdu, d'une personne disparu. La liste est encore longue. Se sentir seul est en sentiment terrible, on a l'impression d'être laissé de côtés, d'être invisible, d'être une minuscule fourmis dans ce monde si grand. Oublier quelqu'un est dur, très dur. Surtout si on aimait cette personne, si on s'était attaché à elle. Oublier, prend du temps, pardonner encore plus.

Un texte un peu foufou :

Je touche les étoiles. Elles sont à portés de main. Je suis dans une fusée. La plus belle et la plus grande de toute l'histoire de l'humanité. Avant les étoiles, il y a les nuages. J'ai dansé sur les nuages. Mes rires retentissent toujours là-bas. Je voyais les maisons, les champs comme une immense miniature. C'était tellement petit. Et moi, j'étais la reine du monde sur les nuages. Un avion est passé près de moi, les personnes qui étaient à l'intérieur m'ont aperçues, m'ont dévisagés. Je crois qu'elles m'ont prises pour un ange. Un joli ange, qui retourne au ciel après avoir accompli sa mission. Cet ange, va retrouver le paradis après avoir aidé des personnes en détresse, sauvé des vies ; accomplis sa mission. Les anges sont toujours admirés pour leurs actes mais, jamais pour ce qu'ils sont. Maintenant, je ne suis plus un ange, je suis seulement une cosmonaute dans l'univers. J'explore le cosmos. Je m'approche de la Lune et j'aperçois la planète Terre. La planète bleue, oui, car d'ici on ne voit presque que du bleu. Un spectacle magnifique s'offre à mes yeux. Combien de personnes auront eu la chance comme moi de voir ce que je suis en train de voir ? Pas beaucoup, bien trop peu. Les images ne sont rien à côtés de ce que je vois. Je m'apprête à marcher sur la lune. Enfin ce n'est pas vraiment marcher. Ici il n'y a pas d'atmosphère et donc pas de gravité ; je suis en apesanteur. Je suis tellement légère. Je ne sent pas mon corps, je suis libre. Comme quand j'ai volé et survolé la cime des arbres. Spectacle magnifique, ce fût. Cela y est, je viens de toucher le sol caillouteux de la Lune. La Terre est minuscule au loin. Je contemple ce spectacle merveilleux. J'aurais tellement envie de mourir ici, mais non, la Terre m'appelle. Elle me nargue, si petite qu'elle est. Le paysage autour de moi défile à toute vitesse. Sans avoir eu le temps de dire « Ouf », je me retrouve dans l'atmosphère terrestre. Le paysage s'est arrêté, je suis une statue, figé dans le temps. Je contemple la Terre, qui est si belle d'ici. Et puis d'un coup, je sens le vide autour de moi. Je me rapproche du sol, bien trop vite. J'ai envie de hurler de peur ou de joie, je ne sais pas, mais aucun son ne sort de ma bouche. La dernière chose que je vois c'est un champ sur lequel je vais m'écraser si rien ne se passe. Mes yeux s'ouvrent. Je ne vois rien au début, puis ma vue s'adapte au fur et à mesure. J'aperçois le contour d'une silhouette. Cette silhouette devient plus net et je vois ma sœur devant moi. Elle me demande : « - D'où viens-tu ?

- Du ciel, de l'espace. J'ai vu les étoiles, la Lune et la Terre comme peu de personnes l'ont vu. J'ai marché sur les nuages et sur la Lune. Tu entendras mes éclats de rire, si un jour tu vas dans les nuages. Les éclats de rire d'un ange, qui s'en va quérir le bonheur. »

Voilà, les derniers moments de ma vie. Après ces mots, mes paupières se sont fermées et mon coeur s'est arrêté de battre. Voici, la mort la plus belle qu'un être humain peut espérer. Qui sait, peut-être qu'à chaque fois que quelqu'un meurt c'est comme cela. Je suis au Paradis maintenant, je peux reposer en paix, après avoir volé, rêvé et vécu.
 
18 Juin 2014
2 048
12 465
1 704
Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

En souvenir de Dario, grand-pere de tout un quartier, qui a bercer mon enfance de violettes et d'histoires de son Italie natale, et est décédé il y a peu. Il n'etait pas enseignant, il a eu des enfants, une femme, un chien... Ce n'est peut être pas le vieil homme de l'histoire, mais a travers ce personnage, je veux remercier tous les vieilles personnes, merveilleuses, qui font de notre enfance un aventure.
 
18 Juin 2014
2 048
12 465
1 704
J'aimerais me passer des images, j'aimerais écrire juste, écrire fort, écrire bien. Pourquoi ? Pourquoi ne puis-je hurler que dans le vide, avec un support pour bien amortir les sons ? Pourquoi ne puis-je pas créer librement ?!

Pourquoi ces images, pourquoi cette rage ? Pourquoi cette angoisse qui s'enroule autour de ma gorge ? Pourquoi ce découragement qui s'infiltre ? Pourquoi la force quitte-t-elle mes bras ?

Pourquoi les histoires finissent si vite ? Pourquoi ne se déroulent-elles pas sous mes doigts, pourquoi restent-elles des ébauches ?

J'aimerais écrire, juste écrire, sans contraintes, sans honte, sans larmes. Comment ? Comment faire tenir ces silhouettes de papier vides, comment leur dessiner des visages, comme les faire s'aimer, se haïr, se blesser ? Comment m'aimer, sans me haïr ni me blesser ? Comment dessiner avec les mots cet univers sans fin qui ne désire rien tant que de marteler la cage de mes cotes pour voir le jour a travers moi ?! Comment ?!

J'essaye, j'essaye vraiment.

J'essaye de les écrire, mais toujours, ils se lassent de moi et s'en vont, ne laissant que des regrets et des désirs inachevés sur ma page.
 
25 Septembre 2014
938
1 298
304
shellyhearse.tumblr.com
Je préviens d'avance: ceci est un texte datant d'avant la chute de ma prose dans un puits. C'était également la grande époque de ma Burtonmania (que j'aime toujours, en passant!). Et si vous comptez lire les bouquins de Malzieu, attendez vous a quelques spoilers! ^^
Jusqu’à présent mon texte le plus réussi, personnel et fini (ENFIN!). Dédié a l'une des personnes qui m'avait le plus inspiré (et continue toujours de m'inspirer, d'ailleurs! :shifty:) :

Cher Mathias,

Par où commencer cette lettre?
Tout d'abord, comme vous vous y attendez, je suis fan de vous, je vais vous dire que je vous aime, que je vous admire, etc.....
Mais attention! Ne vous attendez pas a des jérémiades, a des ragots et des choses comme ça, ce n'est pas mon style!

Commençons par le commencement:

Je m'appelle Delphine *****. Si! Si! Delphine! Un prénom peut-être jolie, mais banale et triste a pleuré. De plus, quand on a un prénom comme ça, on ne s'attend pas a une vie passionnante ou fantasmagorique:

Si je m'appelais Alice Liddell, par exemple, j'aurais pu vous parler du mécanisme d'une montre de lapin, du thé goût pudding du Chapelier Fou, des braillements d'un bébé qui se transforme en cochon ou de la recette d'une tarte façon Reine de Coeur. Ou encore, si je m'appelais Mercredi Addams, je vous aurais sans doute raconter la délectation d'un décapitage de poupée a l'ancienne, des phrases bien cinglantes a lancer a torts et a travers, de ma collection de cafards dans des bocaux de formols et des milles et unes façon de tuer le dernier né.

Hélas, trois fois hélas, je m'appelle Delphine et ma vie ne se résume qu'a huit choses: les ronronnements de mon chat, les robes a froufrous, les films de Tim Burton, les opérations aux pied gauche (chose assez difficile a expliquer et a présent, celui ci a des airs de pied de zombie), les collections biscornues (a base de pseudo potions magiques et engrenages mécaniques (quelques part entre le laboratoire de l'apprentie sorcière et de l'inventeur fou), les muffins au chocolats, ces fées que je qualifie d'amies et qui porte toutes un prénom en A (Clara, Victoria et Olivia (oui, oui, comme votre femme!) et les livres.


Ces derniers y ont une place fort importante et d'honneur, car j'adore lire depuis toute petite! …. Non, lire est un bien petit mot: je les dévorais, je les croquais, je les engloutissais.... au sens figurer bien sûr! Certains étaient plutôt indigestes lorsqu'ils parlaient de choses durs et effrayantes crûment et sans poésies ou qu'on nous obligeaient a les lires pour l'école (j'ai toujours eu horreur de lire un conte de fée pour en rédiger ensuite une analyse!). En revanche, ceux qui parlaient de mondes imaginaires farfelues, d'histoires d'amours/ d'amitié d'outres tombes (avec de préférence une bonne dose d'humour pour ne pas sombrer dans le glauque totale (mais pas guimauves pour autant), des aventures d'un être différent (généralement au handicap hors du commun (Merci Edward!) rejeté de tous (a part de quelques rares personnes) qui se cherche une identité, je les avalais en trois temps, trois mouvements : les premiers avaient un goût de barbes a papa sucrée qui cotonnais le cerveau de rêves, les second étaient aussi sombres et doux amer que de la réglisse. Quand a la troisième catégorie, elle laissait tout simplement un goût de larmes sur la langue.

(Vous n'avez jamais goûter de larme? Eh bien, c'est quelque chose de très doux et pourtant empreint d'une certaine mélancolie (le genre qui étreint le cœur jusqu'à l'éclater), de sorte que vous ne pouvez résister a l'envie de pleurer aussi (je ne bois pas de larmes, mais j'ai connu, dans ma petite enfance, une jeune fille qui se nourrissait uniquement de ça: elle se penchais sur les gens ou les enfants qui pleuraient sans bruit, puis avalais leur larmes avec sa longue langue aussi râpeuse que celle d'un chat. )

Vos livres fessaient partie des trois a la fois. Je ne savais pas dans quelles catégories les placé, car en les lisant, j'y décelais tantôt de la barbe a papa cotonneuse (peut être trop (dans cette catégorie, vous êtes exequo avec « Alice au pays des Merveilles » (je sais que se partager la vedette avec Carroll fait gonfler les chevilles, mais ne vous arrêtez pas là dans votre lecture, je vous prie), tantôt de la réglisse (là, vous raflez la première place aux livres fantastiques d'Eva Ibbosson ( si vous ne connaissais pas cette auteur anglaise, je vous conseille « Bienvenue a Griffstone » qui est mon favori d'entre tous (même si c'est pour les enfants), parfois (et surtout) des grosses larmes (vous êtes a la première place rapidos, puisque que je n'avais pas eu d'aussi gros coup de cœur dans ce domaine là).

Bref, autant vous dire que, lorsque je vous ait découvert, mon cerveau était en ébullition.

J'aime votre groupe aussi, cela va de soi. J'adore surtout « Monster in Love » : la moitié des chansons de cet album me font rêver et me prouve que vous êtes un grand romantique (en particulier « Miss Acacia » dont le refrain est ancré dans ma mémoire) : j'aurais bien envie d'un homme me dise que « j'ai la poitrine goûts vanille » plutôt que toutes les tentatives de dragues de nos jours que je trouve tout simplement... pitoyable (enfin, quand je dis ça, je parle des garçons qui s'y croient trop et qui aborde les filles en commençant immédiatement par parler du dessous de la ceinture avec des sous entendus graveleux et pas super recherché). Vous avez une voix très envoûtante et rien qu'a cause de ça, je pense que vous aurez dû être un jackalope dans une autre vie. (vous savez, ces lièvres a cornes de cerfs insaisissables (dans les légendes américaines, on raconte que les chants des veillées de cow-boys étaient souvent repris par ces petites créatures qui avaient une voix hypnotique et qui imitait les humains a la perfection.)

Vous devez aussi vous demandez ce que je fais quand je ne lis pas?

Ba, j'invente des histoires, qui parlent un peu de tout et n'importe quoi. Dans mes roman(ce)s, entres autres, vous croiserez:

- un vendeur de fantômes toujours de noir vêtu au sourire de requin assez inquiétant qui triballe sa « cage a ectoplasmes » a travers les rues sombres d'un Londres oublié. Comme d'habitude, il est a la recherche d'un acheteur (qu'il ne trouve pas) et se nourrie de sangsues grillés.

- une princesse blanche qui a fuit son royaume pour rapporter un élixir a son peuple, qui a été touché par un étrange sommeil destructeur. La potion se compose des premiers flocons de neiges de décembre et de rêves d'enfants.

  • une famille de cannibales dans les années 50 américaines. Une mère qui tue les voisines avec une tasse de thé fatale, un père qui raffole de Nancy Dream (présentatrice T.V stupide) pour ses cuisses appétissantes, une fille qui ne jure que par le paranormale et l'occulte et qui appelle ses camarades « cloportes visqueux » et un fils tueur de chihuahua, bichons et autres caniches.
  • Mademoiselle Mortelle, une chanteuse de cabaret décédée qui continue de faire chavirer les cœurs : elle s'infiltre tout simplement dans les appartements des hommes célibataires pour leur faire un strip tease et leur voler leur âme grâce a un baiser empoissonné. Ainsi, elle a sa cour, même au Royaume des Morts.
- Mademoiselle Oiselle, la lointaine cousine de Mademoiselle Mortelle. Son truc a elle, c'est de jouer a la funambule sur les fils électriques de Paris en chantant du Edith Piaf a tout va. Elle rêve secrètement de devenir danseuse dans un cabaret et de rencontrer l'amour en la présence d'un fou.


- une poupée mécanique qui fût crée par un inventeur afin qu'elle fasse comprendre aux hommes leurs méfaits. Mais la demoiselle préfère mille fois le violon et les étoiles a la brutalité humaine (en même temps, ça se comprend).
Etc.....


Mais malheureusement, ces histoires ne vivent pour l'instant que dans ma tête: il fut un temps ou j'écrivais énormément : depuis toute petite, j'ai été possédée par ce démon. (a l'époque, c'était surtout des histoires d'animaux, certes mignonnes, mais un peu trop gnangnan. ) Étrangement, « Écriture » était un démon bien sympathique et je n'avais aucune envie qu'on l'exorcise. Ce fût mon collège, puis ma première année de lycée qui le fit partir (pour de bon? Je ne l'espère pas!) . Pourquoi? (oui, quand on y pense, c'est une bonne question. C'est même la question que je me pose tout le temps.)

Parce que..... hem....

D'abord qu'est ce qui m'assure que vous êtes une oreille attentive? Et vous êtes pas du genre a raconter des ragots a gauche et a droite? (je sais, vous êtes un homme, mais ça doit bien exister les « Messieurs Potins », non?)



Vous.... vous êtes sûr? Je peux vous faire confiance? Dans ce cas, je vais vous raconter une infime partie de ma vie :


Depuis ma naissance, je suis atteinte d'un mal mystérieux. Enfin, pas si mystérieux que ça, des médecins lui ont trouvé un nom :« dyspraxie », mais sa formation reste encore obscure.

Une chose est sûre, ce handicap n'est pas mortelle, ni ultra tragique. Le seul soucis, c'est que je ne peux pas écrire a la main. Je suis obligée de me servir de l'ordinateur. Vous allez me dire « mais l'ordinateur, c'est génial! Je vois pas pourquoi tu te plains! ». Pourtant, ma seule volonté, c'est d'écrire sur du bon vieux papier, écouter le crissement du crayon, gribouiller des p'tits mots d'amitié a deux francs, six sous a mes camarades de classe (bien que j'en ai très peu, soits), pouvoir sentir la douce odeur du papier neuf... le genre de choses que vous devez ressentir lorsque vous écrivez. Parce que, sincèrement, les touches rugueuses du clavier commencent a m'exaspérer!

A une époque, j'avais aussi un problème au pieds: ils dérapaient souvent et je collectionnais les opérations : une a 9 ans, un a 14 ans, et une a 16ans. Lors de celle de mes 16 ans, je rappelle que dans ma chambre d'hôpital fermée a clé, je lisais « la mécanique du cœur » en pleurnichant. Jack me rappelais moi a ces heures là: je n'avais pas d'horloge a la place du cœur, mais des gros trucs en métal qui me sortaient des orteils (j'essayais de m'en réjouir en me disant « ah, je suis « Edward aux Pieds d'Argent »! A moi, les belles topiaires en forme de danseuse étoile! ». Mais, au bout d'un moment, j'étais désespérée).

(et je comprend parfaitement ce pauvre Tom Cloudman: ma chambre était des plus banales et des plus chiantes. Les infirmières passaient leur temps a causer de leur gamins et du nouveau film dans lequel jouait George Clooney : c'est bien simple, c'était des perruches a forme humaines, voilà tout. (de plus, mon docteur n'avait rien de sexy ( bon a savoir: ma vision du mignon masculin s'arrête a Victor Van Dort (maigrichon, pâlot, yeux cernés, maladroit, bégailent souvent et pourtant, parfait gentlemen (avec les femmes mortes comme les vivantes), il ressemblait davantage a un cochon a la grosse bedaine qu'a un médecin. Entre nous, il m'arrivait de le surnommer « Docteur Porc ». )

Mon handicap est si sombre et ne pouvant guère comprendre les mots savants qui l'entourait, je décida de faire comme un autre Edward que Burton a mis dans sa filmographie: Edward Bloom.

J'embellissais les choses, je disais que j'avais un fantôme dans le cœur qui me fessait souffrir quand il mugissait trop fort. Je m'inventais une vie rêver qui se déroulais dans mes rêves: je tombais dans un quartier inconnu d'une grande ville la nuit et je rencontrais plein de personnages étranges: il y' avait Amy la pinup vampire qui fessait ses show dans un bar pour monstres au fin fond d'une ruelle victorienne de Londres ou on trouvais aussi des boutiques magiques tenus par de veilles sorcières, Edgar, un pigeon qui parlais et qui était S.T.F (Sans Toits Fixes) a Moscou, Socrate, un type maigrichon qui dessinais des nuages sur les murs dans une banlieue de New York en prétextant qu'il « ne pleuvait pas assez ici », Imothep, un chat sphinx momifié qui se plaignait sans cesse du nouveau Caire où personne ne l'adulait comme avant,.....

Cependant, il y avait un endroit imaginaire que j'adorais plus que tout: la bibliothèque magique.

J'y accédais en tombant brusquement dans une forêt enneigée, puis, soudainement, je découvre un escalier fait de livres: il me suffisait de poser mon pied gauche sur la première marche (« Les Quatre Filles du Docteur Martch »), puis mon pied droit sur la deuxième (« Blanche Neige ») et ainsi de suite. Après la dernière marche (« le magicien d'Oz »), un spectacle inouïe s'offrit a mes yeux émerveillés: une grande bâtisse peinte en noir et blanc qui flottait dans l'air, comme si c'était la chose la plus normal du monde. A l'intérieur, on trouvait des étagères qui épousaient la forme d'un labyrinthe.

Sans réfléchir, je l'emprunte et je m'y perds.


Une fois a l'intérieur, le décor se fit de plus en plus bizarre: le mur du labyrinthe était recouvert de tapisserie victorienne et de lierre. La seule source de lumière venait de pieuvres aux tentacules-lampions installées a chaque tournant. De chaque coté des parois, quelques arbres tordus qui servaient d'étagères soupiraient : « quelqu'un a oublié de me rendre mon livre! Il a dû sûrement l'oublier! Je vais mourir! » (Elles se stressaient toujours a ce sujet.), tandis que les rocking-chairs se moquaient d'elles avec leurs grincement cyniques. Dans l'une d'entre elles était assise une jeune fille rousse a taches de rousseurs et lunettes de secrétaires, visiblement plongée dans un livre.

Mais un détail cassait la douceur du tableau : d'étranges petites bestioles grouillaient sur sa jambe droite.

La jeune demoiselle releva la tête de son ouvrage et croisa mon regard, (Mon dieu! Comment peut t'on avoir des yeux aussi bleus ? D'un bleu lagon intense!) avant de me rétorquer d'un ton sarcastique:

« Mon élevage de sangsues vous gêne?

-Euh..... non bien sûr, mais...
  • Mais quoi? Arrêtez de me regardez de cette façon: je ne suis pas un monstre de cirque!
  • Je peux comprendre, je ressens ça aussi! Mais....
-Vous ressentez quoi?

  • Eh bien, disons que j'ai le sentiment que ceux qu'on appelle « mes camarades » en cours me jugent en tant que telle. Ils me parlent comme si j'étais un singe savant privé de raison: « Tu sais lire? Tu sais compter? ». Parfois, je me demande ou va le monde... Mais dites moi, depuis quand avez vous votre « élevage de sangsues » ? »
Elle soupira:

« Oh! C'est une si longue histoire! Cela fait depuis que j'ai 8ans environs. Et si vous êtes pressée, je ne peux pas vous la raconter.


  • J'ai tout mon temps.. enfin, si je ne me réveille pas avant.

  • Soit....: »

Soudain, sa voix se fit plus criarde et elle entonnait laconiquement un vieux poème entrecoupé de sanglots:


« Suzy était encore p'tite!

Suzy était encore jeune !

Mais Suzy était seule, TROP seule!

Suzy avait une sœur, Adélaïde.

Lequel s'intéressait uniquement

a la parure, ou aux bijoux resplendissants.

Suzy avait un frère, Boris.

Mais, lui préférait les voitures

et autres jouets de gros durs.


Évidement, p'tite Suzy avait des parents,

Gregor et Elinor,

Mais ceux ci étaient toujours occupés:

soirées mondaines,

Réunions privées,

autant de trucs,

auquel la p'tite Suzy n'était pas invitée.


Un jour, la gamine,

haute comme trois pommes,

vit devant sa rue un attirant spectacle,

qui changeait son paysage monotone.


C'était une foire qui venait de s'installer,

déployant ses lumières sur le monde entier.

Demain, c'est sûr,

la p'tite Suzy ira la visiter.


Le lendemain, elle y alla de bonne heure.

La p'tite resta a humer la barbe a papa,

puis soudain, sa vue se détacha,

Un roulotte couleur caca d'oie

trônait sur le pavé

avec pour écriteau

« Madame Irma,

sorcière professionnel

propose a ses clients une simple vision de leur avenir,

tout est garantie vrai,

sans vous menez en bateau. »


L'intérieur était crasseux,

et les fauteuils noirâtres,

avec deux fauteuils en albâtres,

pour simples décorations.


« Alors, mignonne,

on se sent trop seule?

la solitude ne fait pas de cadeau, hein?

Regarde moi bien,

j'en suis la preuve! »


Ainsi parla la vieille,

a qui il manquait quelques quenelles.

Elle était habillée,

d'une vielle robe de soie,

qui la fessait ressembler a un fantôme,

cela va de soi!


« Tu recherche un animal de compagnie?, demanda la sorcière.

Un qui sera ton ami,

et que tu devra aimer toute ta vie? »


« Oh oui, oh oui, s'écria p'tite Suzy

c'est jurée,

je m'occuperais toujours de lui! »


« Bien, lui dit la grand mère!

Alors, compte jusqu'à trois,

et ton souhait se réalisera! »


La p'tite Suzy compta et attendis,

mais ne trouva rien!

Sûr que la vielle se moquait d'elle, elle sortie brusquement en pleurant,

et découvrit devant la porte de son appartement

un bocal sur un plateau d'argent.


A l'intérieur,

d'étranges petits bêtes grouillaient,

rampant dans le bocal.

L'air affamées et assoiffées,

attentant leur quatre heure .


Un petit mot,

accompagnait le funeste cadeau:

« Mademoiselle Suzy,

Voici les animaux qui vous tiendront compagnie.

Mais, cependant,

Si vous ne voulez pas les voir mourir,

ils vous faut les nourrir:

six gouttes de votre sang,

(car voyez vous, ces petites bestioles aiment le saignant)

pas une de plus, pas une de moins,

suffiront a les faire tenir en vie touts les matins.


Ces adorables sangsues comptent sur vous

(et votre liquide vitale)

alors, mettez vous a la tâche, voulez vous?

Ou leur mort sera fatal!


Une amie. »


(L' « amie » en question,

ma chère,

vous vous en doutez,

n'était rien que l'ignoble sorcière.)


P'tite Suzy ne perdit pas un instant,

et prit immédiatement un grand couteau tranchant,

se coupa un doigt,

et vit comme je vous vois,

les sangsues boirent aux abois.


De jour en jour, les bestioles furent plus voraces,

Mais p'tite Suzy prie son travail a cœur,

et lorsqu'ils ne lui restait presque plus de sang dans les veines,

tua le chien du voisin et le voisin lui même,

pour donner a ses petites amies

la boisson qui les maintenaient en vie.


Boris et Adélaïde,

virent son comportement bizarroïde,

ne tardèrent pas a lier ses cicatrises,

soit disant faite en jouant a la poupée,

aux meurtres du quartier.


Un soir,

sa mère tomba sur P'tite Suzy,

couchée, exsangue et meurtrie.

« Appelons l'hôpital, chéri, hurla t'elle a son mari!! »


Un perfusion plantée dans le bras,

et quelques douleurs de plus,

P'tite Suzy suffoquait,

la peur l'étouffait.


Parents et médecins se mirent d'accord,

ils falaient a l'infortunée gamine

une haute dose de transfusion sanguine. »



Au fur et a mesure des couplets, la jeune bibliothécaire avait une voix de plus en plus faible et devenait d'une pâleur extrême.


« Une fois l'affaire faite, ils étaient bien heureux,

« Notre fille va enfin guérir! » soupiraient les parents au ange,

mais c'était sans compter sur les bestioles vampires,

qui lui vidaient le sang jusqu'au phalanges.


Après de nombreuses années de traitements ,

P'tite Suzy était grande,

et a quinze ans,

on souhaite sortir de sa prison.


Un soir de pleine lune,

elle fugat, ses sangsues collées sur la jambe

et trouva la bibliothèque magique,

dans un paysage neigeux.


Les corbeaux, maîtres des lieux,

décidèrent de l'embaucher,

pour qu'elle coure dans le labyrinthe en toute sécurité. »




A peine avait t'elle finit sa chanson, qu'elle s'écroula dans son fauteuil, morte.

Enfin, ça, c'est ce que j'ai cru, car elle s'est mise a hurler:

« J'ai besoin d'une nouvelle transfusion! INFIMIERE! »



La porte a battant s'ouvrit brusquement et laissa entrer non pas une, mais deux infirmières.

Deux jumelles siamoises, dirons nous, vu qu'elles se partageaient la même robe noir a tablier blanc froufroutée ornée d'une croix rouge et avaient toute deux des cheveux noirs corbeaux coupé au carré, des petits yeux bridés et une bouche teinte en violet. Sur leur blouse était brodé en lettre d'or « Caroline et Émeline, infirmières professionnelles. Ne peuvent pas être séparées. »


La première tête demanda:

« Alors, patronne, vos bestioles vous ont encore fait une anémie de classe A ?

- Taisez vous! Et aidez moi!


  • - Dites, patronne, c'est qui, cette jeune personne? Dit la deuxième tête en se tournant dans ma direction.
  • Ah ça, j'en sais rien! Une gosse de pacotille a qui j'ai raconté mon histoire et qui m'a interrompu plusieurs fois!
  • Comment ça? Mais je vous ait écouté tout du long, me suis-je écriée. Je n'ai même pas posé une seule question, c'est dire! (et d'habitude, cher Malzieu, je peut vous assurer que je suis une fille affreusement curieuse, qui n'hésiterais pas a enjamber un mur mystérieux pour savoir ce qu'il cache (un pays enchanteur? Un jardin de fées?...) ou a questionner quelqu'un jusqu'à plus soif.)

  • - Si! A t'elle rétorquée, c'est votre respiration qui a tranchée mes métaphores, petite sotte ! »


  • Ses yeux bleus, jadis si doux, lançaient des éclairs de fureurs (souvenez vous en! Il ne faut jamais contredire une bibliothécaire aux sangsues.).

  • « - Mais c'est absurde! Donc, pour être votre « écouteuse », il faut être mort, c'est ça?
  • Exact, je me confis qu'a des fantômes ou des marionnettes chaussettes! Eux, au moins, ils m'entendent!
  • Eh bien, dans ce cas, je peut avoir eu l'honneur de vous avoir ouïs : j'ai un ectoplasme dans le cœur. Mais je crois qu'en ce moment même, il a très peur de vous! »
C'était vrai: au plus profond de mes entrailles, le petit spectre se blottissait contre ma poitrine en poussant des minuscules gémissements affolés.

« - Vous mentez! Les vrais fantômes n'ont pas peur de moi, aboya t'elle! Et de toute façon... »

Sa faiblesse sanguine reprit le dessus et les jumelles lui prirent le bras.

« Allez, patronne, ce n'est pas le moment de vous disputer avec cette jeune fille. C'est l'heure de votre transfusion!

- Lâchez moi, vous deux! Je veux régler mes comptes avec cette sale gamine!

  • Une autre fois, une autre fois.. »

Les deux infirmières partirent (non sans mal) avec la furie qui vociférait a qui mieux mieux.

J'ai pu cependant voir l'une d'entre elles me faire un petit clin d'œil signifiant sans doute « Ne vous inquiétez pas, elle fait souvent des crises de ce genre! ».

Après le départ de la troupe, le silence plomba la pièce comme un violent coup de massue.
En revanche, un nouvel élément s'est installé dans le décor déjà bien surchargé: une photo en noir et blanc représentant une femme araignée au cache œil et avec un perroquet squelette sur l'épaule....

Épisode a suivre..... (mais je pense qu'avec votre imagination, vous n'aurez aucun mal a l'imaginer!Si jamais ce début d'histoire vous inspire et que vous vous en serviez pour un futur roman (ou que vous vous voulez tout simplement écrire une suite (ou jouer au cadavre exquis avec moi), veuillez, je vous implore, je vous en supplie a genoux, envoyer la suite a l'adresse suivante:

«****** » )


En bref, je me plongeais dans cette univers rassurant (bien qu'étrange) pour oublier l'handicap et ses contraintes trop embarrassantes. Même en cours! J'avais (et j'ai toujours) besoin d'un cocon pour me protéger de ce monde de brutes, comme un bébé au sein de sa mère.

Mais ça, les professeurs ne l'ont jamais compris! Pour tout vous dire, le collège et le lycée furent pour moi des lieux semblables a l'Enfer (et je n'exagère pas!).

Je ne vais pas non plus me plaindre : j'avais quelques (rares) amis dans ces endroits ( au collège, la première « vrai » fut Victoria. Au lycée, je bavardais souvent avec Mme Rhododendron (faux nom), la seule prof qui ne me regardais pas bizarrement lorsque je fessais des crises d'agitations ou d'angoisses et que je chantais des chansons de comédies musicales a tue-tête. Elle était douce et compréhensive, cela me suffisait. ) et j'ai même trouvé un muse (un jeune garçon autiste que je surnomme l' « Oiseau Muet » et a qui j'écris souvent des lettres d'amour philosophiques et passionnées (en lui disant par exemple que « Cupidon, derrière son image de bambin prêt a faire valser les cœurs, se cache un dangereux serial killer, encore pire que ceux des thrillers. Sa méthode est efficace: chaque matin, il met sur chacune de ses flèches un étrange liquide cotonneux, un peu comme de la barbe a papa. Du coup, lorsqu'il plantent ses flèches sur nous, on ne sent rien, à part une grosse dose de folie pour l'être en question. Mais..... au fur et a mesure, ce goût doux et sucré se transforme en poison mortel, capable de nous faire mourir si la personne que l'on aime nous ignore ou pire, nous haït en retour. ») Et c'est ce même joli salaud qui est la cause de mon premier chagrin d'amour).


Et pourtant.... et pourtant! Certaines personnes qu'on appellent des professeurs étaient a mon égard tout aussi gentils et bienveillants que l'étaient des pneus de quatre-quatre face a un chat qui traverse la route sans regarder.

L'exemple le plus frappant est sans doute Miss Big-Brother (ou « Big-Sister » dans son cas (ce n'est pas son vrai nom, mais je trouve que ce surnom lui va comme un gant (vous allez comprendre pourquoi....) qui me jetait souvent des regards perçant d'aigles a l'affût. Lorsque que je fessais quelque chose qui sort du commun ou que je n'allais pas assez vite pour les autres, elle me lançait souvent des phrases piquantes et mordantes. Ses mots s'enfonçaient comme des aiguilles dans mon cœur de petite poupée vaudou (je l'imagine parfois en train de ricaner et dire a sa famille de psychopathes le soir : « … Mes mots poignards rentrent dans son corps comme dans du beurre. C'est décidément trop facile... »). J'étais a sa merci et elle me le fessait bien comprendre. (Le pire, c'est que c'était la prof principale et également la prof de français. A elle seule, elle a réussi a me dégoûter de l'écriture. Heureusement que Burton, vous et votre femme étaient là, sinon, je ne sais pas ou j'en serais a l'heure actuelle...... peut être en train de pourrir dans un cercueil après un saut libre du 6éme étage. (et contrairement a Tom, ce n'était pas par goût du vol.)

Je pourrais aussi nommer Mme Buffle (ce n'est pas son vrai nom également), avec sa tronche a faire peur et ses meuglements censés nous avertir d'une punition prochaine. Elle balançait dangereusement les sabots, quand l'un d'entre nous avaient un comportement suspect.

Si elle avait repérer une manigance quelque conque, elle chargeait avant d'écraser ses reproches et ses menaces sur le brigand bavardeur.

Celle-là encore, ça allait. Elle fessait ça avec tout le monde et toute la classe la détestait.


Pour le reste, c'était plus « normal » et moins brutal : Mme Invisible (la prof d'anglais qui n'était jamais là), M. Chester (le prof de math blagueur et au grand sourire qui me rappelais un chat bien célèbre), M. Paon (le prof d'S.V.T que toutes les filles trouvaient craquant et qui se vantait sans cesse), etc....


La seule prof qui attirait mon attention en bien, c'était Mme Rhododendron. Je l'appelais ainsi a cause de ses longs cheveux qui formait autour de sa tête quelques pétales d'une ravissante couleur dorée. De plus, elle sentait la même odeur que ces fleurs, de sorte que, si elle s'arrêtait près d'un jardin remplie de « Rhododendron austrinum », « Rhododendron mucronulatum » et autre « Rhododendron tomentosum », je suis sûre qu'ils la prendrait pour reine!

Ce n'était pas tout: elle délassait de temps en temps sa peau de professeur de communication pour devenir une excellente confidente. Je lui parlais de tout et n'importe quoi, que ça soit imaginaire ou réelle : un jour, c'était la dispute fraternelle avec mon grand frère qui éclatait, l'autre, mes conversations avec Amy sur la gente masculine. Mme R. riait des propos d'Edgar sur les humains (qui se résumait a « font trop de boucans » ou « ça nous dit sale, mais ça crache par terre! C'est la volière qui se fout de la maison aux graines! »), s'attachait a Socrate et ses réflexions sur la vie et plaignait Imothep de sa solitude brutale:

« En même temps, quand on est un fantôme et qu'on revient dans le monde des vivants 12000 ans après sa mort, ça doit faire un peu bizarre, tu ne trouve pas? Avait t'elle remarqué. Les chats de notre époque sont tellement feignants! »


Elle veillait sur moi comme un ange gardien, mais était pourtant obligée de collaborer a contrecœur (enfin, je crois) avec Mme Buffle pour des cours a deux voix. Elle se fessait toutes petite devant Miss Big Brother.


Un an plus tard, j'ai quitté le lycée pour prendre des cours a la maison. Les chaînes lourdes tenus par Miss B-B se sont cassées, mais une petit fil délicat me retenais a la présence de Mme R (professeur en temps normal, confidente en heure de récrée) : avec « L'Oiseau Muet », elle était ma seule raison de rester. Peu après mon départ vers la liberté, je lui ais promis de la voir régulièrement, promesse que j'ai tenue !


Je suis quand même loin de vous avoir racontez les péripéties de ma vie réelle (il y'en a eu énormément, mais j'ai tendance a préférée les imaginaires: elles sont plus inattendus, plus surréalistes......), je le ferais peut être en détail dans une prochaine lettre (si toutefois, vous avez la possibilité de me lire et de m'écrire (a part si vous vous êtes fracturé un bras, ou que vous soyez devenu un oiseau entre temps, dans ce cas, je comprendrais).



Un de ces quatre, j'aimerais bien vous rencontrer: seul a seul (ou avec votre femme, c'est comme vous voulez), adossés a la table d'un salon de thé. Je vous raconterais mes histoires de jackalope barman, de bibliothécaires aux sangsues, de pirates fantômes, de famille de cannibales, de vendeurs de fantômes, de voleuse de rêves, de jumelles siamoises musiciennes (j'en connais deux, mais elles ne sont pas siamoises! Néanmoins, elles existent! Si, si!), de pin-up décédée et de p'tite fille lugubre paumée dans son manoir victorien au dessus d'une colline endormi. Et vous, de votre coté, vous me parlerez de toutes vos histoires de doux dingue sentimental. Le tout devant un thé aux fruits rouges (a moins qu'il ne soit aux fleurs d'acacia?). (a noter: mes amis me surnomme « la Chapelière Folle », car je bois du thé a toutes heures de la journée (rater un « tea time » serait un véritable crime!) , j'aime inventer des devinettes sans réponses, des jeux de mots foireux ou des comptines farfelus, et surtout, a cause de mon rire de démente ( qui a tendance a effrayer bon nombres de personnes qui croient sans doute a une possédée)!) J'imagine même la tenue que je mettrais ce jour là: ma blouse a froufrous noir et ma jolie jupe rouge en cloche imprimé de tableaux... assez spéciaux. Sans oublier, mon collier montre a gousset porte bonheur! (On ne sait jamais...)



Sur ces petits mots soyeux, je clore cette lettre. Mais cependant, n'oubliez pas : si un jour, vous êtes triste et vous vous dites que tout va mal, pensez que, quelques années auparavant, vous et un réalisateur un peu barjo ont remis de la magie dans la vie d'une gamine de 16ans qui n'y croyait plus.

(dit comme ça, c'est très culcul. Mais c'est vraiment ce que je pense, c'est grâce a vous que je le dois.)


Votre dévouée,

Delphine

(Chapelière folle, exploratrice de mondes imaginaires perdu, écrivaine et dévoreuse de livres a ses heures )"
 
  • Big up !
Réactions : Cantor Métrique
20 Avril 2015
33
74
34
28
@petitegazelle , j'aime beaucoup tes textes, ils sont très bien écris. Ton deuxième texte transmet vraiment l'émotion du "personnage".

Du coup, je me lance (désolée ce n'est pas très gai) :
Ca fait deux semaines. Plus rien n'a d’intérêt pour moi. Je ne ressens rien. Ni joie, ni haine, ni colère, ni peur. Tout est plat. Comme mes sentiments, comme ma vie, comme mon quotidien. Tout est vide. Comme mon cœur. La vie n'est plus, le monde est sans couleur autour de moi. Leur rire je les entends mais je ne les partages pas. Pourquoi rient-ils tous alors que le monde n'a plus d'intérêt. Un néant noir et blanc où tout n'est qu'hypocrisie et trahison. Pourquoi m'a t-on offert ce privilège de vivre dans un monde fait de risque et de tentation. Des tentations qui nous mènent à cette vie en noir et blanc. Cette vie où l'ennuie prend le dessus. Où les souvenirs reviennent douloureusement. Ils te torturent. Ces souvenirs d'un passé heureux. Moi je ne veux pas être comme toutes ces personnes, esclaves de leurs vies. Persuadés d'avancer et de grandir. Ils avancent dans leurs vies tragiques, vers la fin, vers la mort. Soumis à leurs conditions humaines et à leurs innocence. Ils perdent leurs temps à l'école ou au travail. Le peu de temps qu'on possède. Des leçons de vie, j'en ai assez eu pour dire que vivre est aussi insupportable que de mourir. Pourquoi arrivent-ils tous à vivre comme si rien ne se passait. Ils ne savent pas. Pourquoi me regardent-ils tous ? Ils n'ont donc jamais vu un visage sans expression. Des yeux vides, sans sentiments. Un visage fermé, où la joie n'apparaît pas. Jamais. Je me protège psychologiquement d'eux, de toutes ces personnes autour de moi qui pourrait me détruire plus encore. Ils ne savent pas, à quel point tout est inutile. Futilités, innocences. Une barrière psychologique, une fine barrière, fragile. Tout comme mon esprit. Une barrière qui protège de tout sentiment. Sauf ceux que je ressens pour toi. Ceux qui ne sont jamais partis et qui stagne, emmêlés à de beaux souvenirs. Lointain passé. Parsemé de sourire, de regard, de tendresse. Tes si beaux yeux. Désespoir. Ne plus pouvoir les voir. Souffrance.Solitude. Plus personne ne m'écoutes, plus personne ne m'entend. Écoutes mes appelles au secours, mes cries, mes pleurs, mon cœur. Écoutes le te parler et t'avouer ce qu'il ressent. Écoutes le te raconter ses souffrances. Regardes le saigner. Il est mort, détruit. Un semblant d'espoir le réveille, de temps en temps. Il pleure à n'en plus pouvoir, il pleure la distance, il pleure le manque. Et puis il y en a qui rit, de cette situation, de cette séparation. Riez de ce que vous ne connaissez pas. Riez de ma vie alors que la votre n'en vaut pas plus. Perdre goût à tout, aux plaisirs de la vie. Ne plus pouvoir rire, ni aimer. Avoir des images qui reviennent, atroces images qui étaient enfouies. Oublier. Tout oublier. Ma perception de la vie a changé. Il y a comme une sorte d'indifférence qui s'installe entre nous. Ne plus vous entendre, je me coupe de votre monde, de votre réalité et de votre normalité. Je ne veux plus être avec vous, je n'y ai plus ma place. Viens me chercher, toi qui est parti si vite, si loin. Toi qui m'a lâché dans un univers que je ne comprend pas. Comment je fais si tu n'es pas la pour m'aider. Fais moi découvrir ce monde magique dont tout le monde parle. Je veux le découvrir avec toi. Viens. Et nous survolerons leurs paroles, leurs regards, leurs critiques. Faiblesse. Plus j'avance dans ce monde, plus l’énergie qu'il me reste part. Je faiblis de ne pouvoir revivre sa, juste une fois. Une seule fois.
 
10 Juin 2012
137
188
2 214
J'ai écrit ça il y a un petit moment, j'arrive pas vraiment à en être satisfaite, mais j'aime bien certains petits bouts, en même temps... C'est bizarre XD Je sais qu'il est bourré de défauts et de lourdeurs, pas très original, qu'il pourrait être amélioré, mais il est "sorti comme ça" et je l'ai laissé tel quel... pour l'instant ^^ Si vous avez des avis/conseils sur les passages trop lourds (j'en ai repéré beaucoup ^^'), je suis preneuse !

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.
 
Dernière édition :
10 Juin 2012
137
188
2 214
@Cantor Métrique merci ! Je suis d'accord avec toi, pour la fin, c'est la partie que je préfère, mais je trouve le début un peu trop lourd/scolaire... Je sais pas trop comment expliquer, mais je pense que je devrais essayer de l'alléger un peu/casser un peu le rythme, je sais pas... Y'a un truc qui me plait pas ^^'

@Tapioca j'aime beaucoup ton texte, et particulièrement la façon que tu as d'amener les choses, c'est très beau et touchant, j'ai eu un frisson en arrivant à "« De battre, son cœur s’est arrêté » ?"... :tears: Enfin vraiment bravo, c'est un très très beau texte sur la vie, je trouve !
 
Dernière édition :

Les Immanquables du forum

Participe au magazine !
Une info qu'on devrait traiter sur madmoiZelle ?
 
Nouvelle ou perdue ?
Pas de panique, on t'aime déjà !

La charte de respect du forum
Le guide technique &
le guide culturel du forum
Viens te présenter !
Un problème technique ?
Topic d'entraide sur l'orthographe et la grammaire
 
La chefferie vous informe
Les annonces de l'équipe concernant le forum et madmoiZelle
Rendre visite à madmoiZelle
Le médiateur du forum
Soutiens madmoiZelle financièrement
Topic dédié à la pub sur mad
Si vous aimez madmoiZelle, désactivez AdBlock !

Les immanquables
Les topics de blabla
En ce moment... !

Mode - Beauté - Ciné - Musique - Séries - Littérature - Jeux Vidéo - Etudes - Ecriture - Cuisine - People - Télévision

Envie de rencontrer des MadZ ?
Viens trouver le forum de ta ville !

Mode
Le pire de la mode
Ces vêtements qui te font envie
Ta tenue du jour
La tenue qui plaît
Tes derniers achats de fringues

Beauté
Astuces,bons plans économies & dupes
Le topic des vernis
Questions beauté en tout genre
 
Culture
Le meilleur des images du net
L'aide aux devoirs
Tu écoutes quoi ?
Quelle est ta série du moment ?
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Le dernier film que vous avez vu à la maison
Le topic philosophique
 
Société
Topic des gens qui cherchent du travail
Voyager seule : conseils et témoignages
Trucs nuls de la vie d'adulte : CAF, Banque, Mutuelle, Logement etc...
 
Les topics universels
Je ne supporte pas
Je ne comprends pas
Ca me perturbe
Je me demande
J'adore...
Je m'en veux de penser ça mais...

Cupidon
Le topic des amoureuses
Le topic des polyamoureuses
Les Célibattantes