fenotte;4914258 a dit :
sharon-stone;4914229 a dit :
ça a tendance à m'irriter un peu la complainte des filles minces. Je sais que tout le monde peut avoir des complexes et se sentir mal dans sa peau, mais dans la société les minces sont clairement favorisées.
Quand une fille mince dit : "moi aussi j'ai des complexes et c'est trop dur la vie",ça me fait penser aux mecs qui disent : "moi aussi je suis victime du sexisme". Ben ouais mais je suis désolée c'est qd même pas pareil.
Quand je lis ça, j'ai l'impression qu'on prend les 29 premières années de ma vie, qu'on me les fout devant la gueule et qu'on me dit "ben non, t'as pas vécu ça, c'est faux, parce que c'est pas ce que la majorité de la populasse vit".
Je me répète, mais tu ne trouveras jamais d'homme qui vit toute sa vie sous les brimades des femmes, par contre tu trouveras sans souci des femmes (et des hommes d'ailleurs) qui se font humilier continuellement à cause de leur maigreur. Ne pas nier les souffrances des autres parce qu'on ne les partage pas, je trouve que c'est quand-même un minimum.
Et crois-moi je n'ai absolument pas eu l'impression d'être favorisée à chaque fois que je ne trouvais rien pour m'habiller dans les magasins. Ni à chaque fois qu'on m'a répété que je devrais grossir parce que je faisais peur. Ni quand on me traitait d'anorexique. Bizarrement ça ne m'empêche pas d'avoir de la sympathie pour les nanas qui se retrouvent de l'autre côté et qui souffrent d'un surpoids. Mais j'ai l'impression de devoir justice à la gamine qui s'est cachée sous des gilets trop larges de 15 à 23 ans parce qu'on l'avait persuadée qu'elle était monstrueuse.
Je veux pas du tout nier ce que tu as vécu, désolée si j'ai donné cette impression. Je voulais dire que je pense que ce sont des problèmes différents que le tien et celui des filles en surpoids.
Enfin, c'est similaire dans le sens où dans les deux cas c'est un problème d'injonction à une sorte de "perfection" intouchable qu'ont les femmes; mais je crois que dans la société actuelle les personnes grosses sont quand même plus largement stigmatisées que les autres.
Du coup ce qui me gène, c'est qu'on en revienne très souvent au débat : "les minces aussi elles souffrent" (ce qui est vrai je dis pas le contraire) quand on aborde le fatshaming etc. Alors que je pense que de façon plus étendue, les grosses sont d'avantage discriminées (ce qui n'enlève rien au fait que les minces puissent l'être, mais selon moi on peut pas loger le truc exactement à la même enseigne puisque c'est moins rependu) , donc faire dévier le sujet/ la conversation à chaque fois sur : "toutes les femmes ont des complexes et sont victimes de discriminations" (bien que ce soit vrai), ne fera pas avancer la question au sujet de la grossophobie.
Je dis pas ça dans le but de hiérarchiser les souffrances, parce que je sais qu'on peut être mal dans sa peau pour des raisons très différentes et ce même si on correspond aux canons actuels, mais encore une fois, les personnes grosses sont généralement plus exposées aux discriminations, c'est un fait.
En tout cas pardon si je t'ai vexée avec mon premier message. J'avais peut-être pas bien exprimé mon idée.
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Impromptue si on raisonne en terme de classes de sexe, (c'est à dire que comme il y a des classes sociales avec des dominants et des dominés, il existe la même chose du point de vue du genre : les femmes sont les dominées du système patriarcal et les hommes sont les dominants) ben selon ce principe les hommes ne peuvent pas être victimes de sexisme. Les problèmes auxquels ils ont affaire et que tu cites dans ton message ne sont que des effets pervers du système. cet article en parlait :
http://www.madmoizelle.com/sexisme-anti-hommes-242205
ça veut pas dire qu'ils en souffrent pas, mais c'est pas exactement pareil du tout puisqu'ils n'appartiennent pas à la classe opprimée. Tout comme un blanc ne pourra pas souffrir de racisme, un homme ne peut pas souffrir de sexisme et un riche peut pas souffrir de classisme.
D'ailleurs ça rejoint mon idée quand je disais plus haut que pour moi les discriminations que subissent les filles minces ne peuvent pas être logées à la même enseigne que celles que subissent les filles grosses puisque la minceur est désirable alors que la grosseur est stigmatisée.