Ce qu'a dit Axel - un de mes ami - est vrai Maman !!!
Ce n'est pas que tu n'aimes pas les gros, tu les hais au plus profond de toi-même. Ils te dégoûtent. Ils sont immondes, moches au possible, obèses.
Mon homme - que tu trouves "insipide" - te dégoûte parce qu'il aime sa peau et ses rondeurs. Mais le pire, c'est qu'il m'aime comme je suis Maman ! Avec mes rondeurs, mes formes, mes plis, mes fragilités, mes jambes "dégueulasses" (comme tu me les as désignées cet été, quand je portais ce mini-short que j'aime tant).
Quand je tentais d'expliquer à une amie ce que tu n'aimes pas : les gros, les rondeurs, etc. Axel a trouvé les mots justes ! Aussi frappants soient-ils : "Le problème de ta mère, c'est pas qu'elle n'aime pas les gros. C'est qu'elle n'aime pas sa fille."
Aussi impactantes et tristes soient ses paroles, elles sont véridiques !
Tu ne m'aimes pas Maman. Pas comme je suis. Tu ne m'aimes plus depuis que je suis ronde, depuis que j'ai 8 ans. Et ce non-amour a augmenté à mes 14 ans, quand j'ai eu ma dépression de trois longues années. Quand tu m'as dit - il y a peu - "Regarde la vérité en face !!! TU ES GROSSE !!!" si tu savais comme je t'ai détesté pour cela !! Si tu savais combien il m'as fallu de colère et de courage pour te rétorquer "Je la vois en face de moi la réalité... eh ben franchement, ça fait pas envie !" si tu savais à quel point lire la surprise sur ton visage m'a fait du bien ! Enfin j'ai pu - pour une fois - te clouer le bec !
Depuis que tu as estimé que je raconte des histoires "pour faire mon cinéma". Chaque fois que je raconte qqchose, d'emblée je suis une menteuse, une manipulatrice, une narcissique. J'ai tellement hâte du jour où qqun de la famille me soutiendra, soutiendra mes dires en face de toi ! Et qu'ENFIN tu te rendes compte que je dis toujours la vérité !
Je ne fais jamais assez à tes yeux Maman ! Pourquoi tu me détestes à ce point ???
Ce n'est jamais assez ! Pas assez d'efforts ; pas assez de travail ; pas assez de volonté ! Je finis toujours par te décevoir ! Encore et toujours, malgré tout mes efforts pour te plaire ne serait-ce qu'un peu, ça n'a jamais été assez !
J'ai eu beau faire tout les efforts pour avoir de bonnes notes au collège, tu étais toujours déçue. C'était toujours la même rengaine "quoi c'est tout ? T'aurais pu faire mieux quand même !" et toujours sur le ton du "oh mince.. il pleut dehors...". Malgré des 16 voire des 18/20, c'était toujours la même histoire.
Alors oui, au bout d'un moment, j'ai cessé de faire des efforts Maman. À quoi bon ??? Puisque je finissais inlassablement punie dans ma chambre à "réfléchir à mes notes déplorables", pourquoi crois-tu que mon niveau a baissé ? J'en ai eu assez de me battre pour rien. Tant qu'à être une fille décevante, autant l'être pour de bon !
Bientôt je vais partir de la maison Maman ! Je vais partir du foyer familial, enfin ! Je vais former mon propre nid, Jean et moi allons former notre famille. Et elle sera bienveillante, aimante.
Je te promet une chose Maman : si tu veux encore faire partie de ma vie (après toutes les horreurs que tu m'as infligée : les insultes ; les dégâts psychologiques ; le fait qu'à cause de toi, je ne parvienne pas à me défaire de ce satané syndrome de l'imposteur ; le fait que je sois toujours aussi "obèse morbide" après tant d'années ; et encore tant de choses méchantes que tu as faite avec tant de volonté), tu as plus qu'intérêt à demander pardon bien bas !
Mais bien sûr que tu ne le fera pas.
Ou si tu le fais, ces excuses seront caduques, comme les rares que tu as faite au cours de ma vie.
Après les horreurs que tu m'as dite la veille de mes examens - que j'ai eu au rattrapage finalement - alors que nous fêtions tous Noël, tu as rétorqué à Papa et à mon frère "des excuses ?? Pourquoi je devrais m'excuser ?! C'est elle la ratée, pas moi !" dès cet instant-là, j'ai su que je ne pourrais plus te supporter encore longtemps trop près de moi. Comme ta mère, tu manipules ton monde et tu blâmes ton mouton noir quand celui-ci se brise.
Mais comme elle, tu finiras seule. Et ce sera ton œuvre Maman !
Ah oui, une dernière chose : j'aime mieux mon corps depuis quelques mois. Parce que je me suis faite tatouée ! J'en suis fière et grâce à ça, je me sens plus moi. Comme une personne qui compte pour qqun : pour moi. Et ça, tu ne pourras plus jamais me l'enlever !