Finalement je vais tout faire en un seul message c'est plus propre:
La dépendance à internet et aux mobiles, l'ère du divertissement, de la paresse d'esprit, Wikipédia, la télé-réalité. La superficialisation de la culture, l'accès instantané au glaçage des connaissances, à la justification d'opinions prémâchées, l'engourdissement du mécanisme de curiosité, d'analyse et d'esprit critique.
L'émergence d'un monde où la consommation passive côtoie une profusion de productions narcissiques home-made témoignant d'un rêve de gloire, accessible, bradée à en devenir répugnante, l'ère de la célébrité injustifiée, du culte des personnes connues pour être connues. La concrétisation du quart-d'heure de gloire warholien, minable et déprimante.
Les prises de conscience globales, l'explosion des arguments écologiques et équitables, la lutte contre la mondialisation, la sensibilisation aux problématiques environnementales, la prise de parti du public dans les conflits et évènements à l'étranger découlant d'un fort sentiment que tout est lié, il n'est plus possible de se retirer derrière ses frontières artificielles, d'autant plus qu'on peut savoir à tout instant ce qui se passe à n'importe quel endroit du monde.
La nostalgie omniprésente. Au début de la décennie, des trentenaires corporate se regroupaient pour régresser le temps d'une réunion Casimir. Bernard Minet n'a jamais eu un agenda aussi rempli depuis l'âge d'or du Club Dorothée. Aujourd'hui, à à peine 18 ans on clame son amour pour une décennie qu'on a passée en couches culottes. On pleure nos chanteurs morts qu'on lynchait sur la place public quelques heures auparavant. Des retraités cassent leurs PER pour s'offrir une croisière avec les chanteurs fripés de leur enfance.
Le sentiment dérangeant que cette recherche du passé témoigne d'une absence de créativité.
L'emballement du système économique et les conséquences qu'on peut en connaître aujourd'hui.
La lente mort du parti socialiste et l'étiolement de la gauche en général.
Le déclin de l'industrie cinématographique, focalisée sur la production perpétuelle de films calibrés, basée plus que jamais sur la rentabilité, au profit de celle des séries télévisées, diversifiée, de qualité inégalée.
La gratuité des produits culturels via internet, imposée comme norme difficile à remettre en question. Toujours via internet, l'accès aux médias internationaux. Avant, il fallait qu'un cousin distant ramène des cassettes vidéos du Japon pour connaître tel animé obscure. Dans les années 2000, il suffit d'en connaître le nom et on y a accès presque instantanément.
La médiatisation du phénomène des délocalisations, l'émergence des services à la personne, le glissement des emplois vers le tertiaire.
L'Europe concrète, le passage à l'Euro, les sacrifices locaux pour le bien de la communauté dans l'incompréhension et le mécontentement général.
Le bling bling, le mauvais goût, la vulgarisation des signes extérieurs de richesse.
Beyoncé, Chirac, Obama, Paris Hilton, la mort de Sadam Hussein, Ben Laden, le jean taille basse, la littérature poubelle, la nouvelle chanson française valium, les plans vigipirate, le reggaeton, 5 fruits et légumes par jour, le stand up, Starbucks, les sex toys, le porno amateur, la pop culture japonaise, la revanche des geeks et l'attitude poseuse généralisée qui s'ensuit, Bush, la guerre en Irak, l'accélération du rythme de tendances, les blogs, l'ouverture à la concurrence des opérateurs téléphoniques et fournisseurs d'énergie, les sonneries de portable, la reconnaissance du mal être au travail, les JT pourris, les produits allégés, le bio, le politiquement correct, les théories du complot, les reprises et rééditions.