Je suis pour la GPA. A condition qu'elle soit volontaire (ça paraît évident mais autant enfoncer des portes ouvertes), bénévole et très encadrée. Il me semble normal que ce soit à la mère porteuse de décider d'une IMG ou même d'une IVG si elle change d'avis. Les "parents d'intention" (je hais cette expression, ce sont des parents tout court) ont le droit et le devoir de repartir avec l'éventuel bébé et c'est tout.
Ça va aussi avec un engagement des mères porteuses : on sait depuis longtemps quels dégâts font l'alcool et le tabac sur les foetus (bon, sauf la rédac de Madmoizelle, qui nous dit que respirer c'est plus dangereux, mais on va laisser les co... âneries de côté pour s'appuyer sur le consensus scientifique), ça suppose donc un engagement d'abstinence totale dans ces domaines. Et franchement, pour avoir eu dans mes classes des élèves victimes du syndrome d'alcoolisation foetale, le massacre se voit sur leur visage (littéralement, ça fait partie des critères de diagnostic), dans leur tête et dans leur psyché. Et ça c'est clairement pas un risque acceptable pour ces enfants et pour la société. Je ne parle pas de handicap dûs au hasard (trisomies diverses, fentes palatines, spina bifida etc), je parle d'un dommage volontairement infligé à l'enfant à naître.
Ça suppose un engagement de l'état aussi, qui permettra à ces femmes de vivre leur grossesse sereinement, sans le risque permanent d'être condamnée par la justice.
Combien de souffrances on pourrait éviter ? Celle des parent, même s'il n'y a pas de droit à l'enfant, il y a des gens pour qui c'est un projet de vie et une souffrance très vive de ne pas pouvoir le réaliser. Celle des mères porteuses actuelles, qui existent (et dont j'ai failli faire partie parce que mon meilleur ami, la personne que j'ai le plus aimé au monde, voulait un enfant mais était homosexuel - il est mort avant qu'on ait pu discuter et formaliser plus avant notre projet) et qui risquent à tout instant l'inculpation pour trafic d'être humain, ce qui est totalement ridicule et indigne de la part de la justice dans ce contexte.
Et puis merde, n'importe qui qui en a les moyens biologiques peut faire autant d'enfants qu'il veut, et l'état accepte de payer pour ça (sans même parler du fait que le PMA sont prises en charge et ouvrent des droits à absences au travail pour des rendez-vous multiples, pour les femmes ET POUR LEUR CONJOINT-E, ce qui n'a aucune justification médicale ou juridique dans le cas des conjoint-e-s) via les allocations familiales, le quotient familial, les parts d'impôts supplémentaires et j'en passe. Vous voulez une politique nataliste ? Ouvrez-en la possibilité à tout le monde, sans discrimination.