Le cas de Vivès me fait personnellement frissonner parce que ... ce n'est pas du tout un cas isolé.
On a parlé de Matzneff, on parle de Vivès. Vous noterez qu'ils ont presque autant d'admirateurs que de détracteurs. Ils sont publiés, adulés, respectés, primés, et quand quelques collectifs gueulent assez fort, ça fait profil bas quelques temps et puis ça ressort dès que ça peut. La remise en question ? Elle n'existe que pour faire joli.
J'ai fréquenté le milieu du jeu vidéo, de la BD, de l'animation.
Vivès me rappelle cruellement beaucoup de garçons que j'ai connus dans ces milieux.
Des gens qui vont dire haut et fort que NOOOOON ils sont pas sexistes (ni racistes), que Marsault c'est MARRANT ET SUPER BIEN DESSINE, que CA VA ON RIGOLE HOOOO.
Ce sont toujours des hommes, blancs, issus de milieux plutôt favorisés (pas forcément extrêmement riches, mais en général qui n'ont pas travaillé pour se payer leurs études. Papa et Maman avaient de quoi assurer au moins un studio en coloc, dont ils se rappelleront comme "les plus belles années de leur vie", à boire des coups avec leurs potes et à traiter toutes les nanas de la classe de salopes.)
En général, ce sont des "nice guys" qui rêvent tous de faire 20 cm et 30kg de + mais qui ne font jamais de sport. Et ils ont en commun la détestation profonde des femmes, des enfants, des gens en général, des "gens pour qui tout est facile" (on ne sait pas qui, mais une bonne grosse logique d'incel au fond).
Ils estiment très fort qu'ils en ont "chié" dans la vie parce que Théo leur a mis la tête dans les chiottes quand ils étaient en 5eB et que Julie n'a pas voulu sortir avec eux en 3e.
Ils n'ont aucune nuance, aucune ouverture d'esprit sur les problèmes des autres, aucune empathie ("car en vrai ils sont gentils mais ils en ont tellement pris dans la gueule qu'ils ont décidé de devenir des connards").
Ils rient très fort à des blagues sur le viol, sur le viol d'enfants, sur l'holocauste. Mais ils ne sont pas politisés NOOOOOON CA VA ON RIGOLE.
Problème ? Ils vieillissent.
Certains deviennent connus. Puis influents. Puis respectés, adulés, primés.
On voir le résultat. De la Ligue du Lol à Angoulême.
Je peux vous garantir que le boys club ne changera pas d'un iota dans les prochaines années. Voire qu'ils rêvent de représailles envers les "salopes" qui les empêchent de bien rigoler.