@Gringo
Je suis assez d'accord avec toi de façon générale, mais dans le cas du témoignage, là le bébé a 4 mois et si la Madz pose la question maintenant, on peut penser que c'est parce que son conjoint lui a récemment demandé d'arrêter, donc on n'est plus du tout au cours du premier mois de vie.
De même, le conjoint n'a jamais dit à la Madz d'arrêter son allaitement pour gérer tout le reste : c'est la Madz qui dit qu'elle pense que le nœud du problème doit être le fait que son compagnon se sent délaissé, mais peut-être que pas du tout et qu'elle interprète trop.
Dans son témoignage la demande du compagnon est motivée par "En gros, l’allaitement le saoule : j’y passe trop de temps, on doit attendre que ma fille ait fini pour partir de la maison ou reprendre la voiture, etc. Du coup, il veut qu’on passe aux biberons pour qu’elle ait plus un rythme. Ça le gêne aussi que j’allaite devant sa famille."
On n'a pas les mots exacts de son conjoint mais qu'un homme dise qu'il veut passer aux biberons "pour que le bébé ait plus de rythme", ben ça peut se comprendre, parce qu'effectivement l'allaitement ça prend potentiellement plus de temps. De plus, l'allaitement c'est normalement à la demande, alors que le biberon c'est plus "calé", donc c'est potentiellement plus facile de s'organiser autour.
De plus, quand je lis que la Madz indique "il n’est pas encore né celui qui me fera renoncer à ces moments partagés avec ma fille" je me dis qu'elle va un peu loin : son conjoint ne lui a JAMAIS demandé d'arrêter de s'occuper de son enfant ou de le nourrir, juste de passer au biberon, et on peut avoir de très beaux moments partagés en donnant un biberon.
C'est pour ça que je me demande dans quelle mesure on a affaire à une femme dont les enfants prennent beaucoup de place dans sa vie, et que le compagnon aimerait bien qu'on revienne à des limites plus "raisonnables".
Tout ça pour dire que je pense que le nœud du problème n'est pas forcément celui que la Madz suppose, et que pour moi on est plus sur une question de "curseur" et d'équilibre "vie parentale / vie de couple-d'adulte" que sur un homme "Ouin ouin ma femme n'est plus H24 dispo pour moi".
Je dis pas que ces hommes n'existent pas : je dis que ça ne semble pas être le cas de celui du témoignage.
Mais dans tous les cas, oui il y a aussi une manière de dire les choses, surtout pendant le post partum, et là il a l'air d'avoir été un peu trop "tranché", mais on ne sait pas non plus depuis combien de temps il ronge son frein.
@vassilena
Perso je pense que c'est possible.
Oui avoir un enfant ça change la vie, évidemment, mais on n'est pas non plus obligé de se transformer en excroissance de son enfant.
Je vois ma sœur qui a accouché il y a un an d'un bébé moyen/grand prématuré (32 semaines), ok pendant les 4 premiers mois c'était très sportif, mais dès 6 mois ça allait quand même beaucoup mieux, et il a été nourri 100% au biberon.
Aujourd'hui, ça fait déjà 2 mois qu'ils refont des WE ensembles avec ou sans le bébé, des vacances sans le bébé, on a des nouvelles à chaque rdv médical et 2 à 3 photos chaque semaine, mais le bébé et les sujets connexes n'occupent pas 100% de leur temps ni 100% des discussions.
Par exemple elle parle aussi de son boulot, de la promotion qu'elle espère avoir, de ses placements, des travaux dans leur maison, de leurs projets de vacances, des spectacles qu'elle voudrait aller voir etc etc...
C'est ce que je voulais dire quand je parlais de "tout ne tourne pas autour des enfants et de la parentalité" : ils ont encore une vie d'adulte avec des préoccupations qui n'ont rien à voir avec les enfants.
A l'inverse j'ai des amies, une fois qu'elles sont devenues mère, c'est comme si tout ce qu'elles étaient avant vient subitement de disparaitre : elles ne parle QUE du bébé, des meilleures théories éducatrices et des bouquins qu'elles ont lu, des jouets, des perturbateurs endocriniens, de la diversification alimentaire, de ce qui est le mieux pour le bébé, des meilleurs dessins animés éducatifs etc...
En vrai même moi je trouve ça pénible parfois, et je ne vis pas avec, donc je peux tout à fait comprendre qu'un homme puisse aussi trouver ça pénible et propose des changements qui, même s'ils ne permettent pas de récupérer la vie d'avant (ce qui est impossible), peuvent faire espérer de réduire un peu la place prise par les enfants, afin de pourvoir à nouveau exister pour soi.