Je ne dirais pas que je suis éco-anxieuse, plutôt éco-déprimée !
Et puis j'avoue que j'ai du mal avec ce terme d'éco-anxiété, comme si c'était une angoisse irrationnelle, comme si on était des petites choses fragiles, comme si c'était une phobie comme une autre, équivalent à une peur des araignées. Surtout que j'ai l'impression que les médias abordent surtout le sujet sous l'angle des "jeunes", comme si c'était une nouvelle mode ou qu'on serait les seuls à subir les conséquences du changement climatique.
Je me sens plus fataliste qu'angoissée : on fera avec, on fera sans. Et puis oui, déprimée parce qu'on aurait pu ne pas avoir à faire avec, ou du moins pas autant. On pourrait avoir au moins le soulagement de se dire qu'on est sur le bon chemin, mais même pas.
C'est rageant de voir les occasions manquées, les occasions gâchées pour des broutilles. De voir Macron se pavaner en jet ski pendant qu'il nous enfonce depuis 2017.
Je crois que j'aborde le changement climatique avec le même état d'esprit que j'aborde la protection animale dont je suis proche depuis l'enfance : c'est un tonneau percé, tout les ans les mêmes problèmes, c'est impossible de répondre aux besoins, on voit des horreurs, on enrage, on a envie de s'arracher les cheveux mais faire
un petit peu vaut mieux que rien. C'est une goutte d'eau dans la mer, mais si ça peut faire la différence pour quelques individus, c'est déjà ça de bien. Même si, au fond, on pense toujours à tout ce qu'on a pas pu sauver.