Je débarque en plein milieu de la conversation désolée
@just_in_case je te jure que je réfléchis et que j'ai des arguments même si je suis en désaccord avec toi. On peut avoir des divergences sans être assimilé à un mec de JVC je pense...
Pour moi il y a une inégalité biologique qu’il faut bien sûr prendre en compte. EVIDEMMENT que personne ne peut forcer une femme à continuer ou interrompre une grossesse, qui se joue dans son corps à elle. Mais cela implique (et c’est normal, il n’y a pas d’autre possibilité plus égalitaire) que des hommes qui auraient voulu un enfant se voient obligés d’accepter l’avortement de leur conjointe, ce qui peut être une souffrance pour eux (ou pas, bien sûr). Et que les hommes qui ne veulent surtout pas mettre d’enfants au monde se retrouvent obligés d’accepter que des enfants dont ils sont le géniteur existent dans le monde même s’ils sont pas obligés de s'en occuper. Pour moi qui suis plutôt childfree et qui craint fortement d’avoir un enfant et qu’il soit malheureux et que je m’en sente responsable, je me dis que j’aurais vraiment du mal à accepter l’idée qu’un enfant de moi puisse exister.
Bref, du coup cette inégalité-là, où c’est le choix de la femme qui l’emporte car ça se passe dans son corps, on ne peut rien faire contre, juste accepter que y’a pas d’autres solutions (à la limite dans le futur il y aura peut-être la possibilité d’extraire le fœtus du corps de la mère qui ne souhaite pas le garder et de le faire grandir dans un utérus artificiel mais cela me paraît une solution largement pire que le problème
).
Et donc, l’homme qui ne veut pas d’enfant, qui va quand même se retrouver géniteur d’un enfant parce qu’il n’a pas d’impact sur cette décision, même si c’est potentiellement quelque chose de désagréable pour lui, bah je ne vois pas pourquoi en plus il devrait payer une pension en fait… Il y a déjà une inégalité biologique, je ne vois pas pourquoi rajouter une inégalité légale en plus.
J’imagine que tu considères que l’homme a manifestement échoué à prendre la responsabilité de sa contraception et que donc il doit assumer les conséquences… J’entends un peu ce point mais il peut y avoir des accidents de capote ou simplement des échecs de contraception, dans ce cas l’homme n’a pas vraiment de responsabilité.
Et face à l’argument de l’intérêt supérieur de l’enfant, pour moi c’est l’état qui doit prendre en charge ces situations-là en donnant à la mère seule les allocations dont elle a besoin, pas un géniteur qui n’a jamais été impliqué dans un projet de grossesse avec la femme en question. Bien sûr que la précarité des mères seule est une réelle problématique mais pour moi le géniteur n’a pas à porter une quelconque responsabilité dans la vie d’un enfant non désiré.
Après c’est vrai que je me positionne dans le cas où l’homme a été clair sur le fait qu’il ne voulait pas d’enfant. L’homme qui change d’avis alors que sa compagne est déjà enceinte, là je trouve ça normal qu’il doive payer une pension. Je ne suis pas très informée sur le sujet mais on peut faire une déclaration de paternité anticipée, est-ce qu’il ne faudrait pas que cela se généralise dès le début de grossesse pour protéger les femmes enceintes d’un changement d’avis de leur conjoint en cours de grossesse ?
Autre « problématique », si une femme peut demander une reconnaissance de paternité dans tous les cas, même dans le cas de relations légères… est-ce que certains mecs qui ont une vie sexuelle bien remplie ne vont pas se retrouver avec beaucoup trop de pensions à payer pour une seule personne ? Et comment ça se passe dans ces cas-là, il y a un plafond ? Premiers enfants arrivés, premiers servis et les autres n'auront pas de pension ? Mini-pension pour chaque enfant histoire de ne pas demander à l'homme de filer tout son salaire à ses différents enfants ?
En revanche, je pense qu’il faudrait que l’état soit plus actif pour forcer les hommes à payer leur pension dans les cas où l’homme reconnait sa paternité, typiquement les divorces.