ECM II Féministe

[doudouillitsa]

@MarieLouise Donc si quelqu'un (avec qui tu vas avoir des relations sexuelles, évidemment) te demande si tu as des IST, tu ne mentionnerais pas ton herpès ? C'est littéralement la définition d'un mensonge. On lui a demandé si elle avait une IST, elle a dit non alors que la réponse c'était oui : c'est une menteuse. Que tu trouves ce mensonge éthique, c'est une chose (que je ne comprends pas du tout mais soit), par contre le fait que tu nies que ce soit un mensonge est très étrange.

Édit rapide : même si l'herpès est généralement bénin, il peut entraîner des complications graves et multiplie par 3 le risque d'infection au VIH. Je trouve ça complètement délirant et égoïste de mentir sur des choses comme ça.

 

[HeavyMetalAngel]

Je rentre de week-end et je ne pensais pas que ma question allait faire autant réagir ! Merci à toutes pour vos réponses, je vais faire une réponse collective :
Après en avoir rediscuté rapidement avec lui : oui, elle savait qu'elle avait de l'herpès avant de le connaître. Quand elle lui a dit après plusieurs semaines de relation, il a été assez sonné (il aurait aimé être prévenu avant), et comme il l'aimait et qu'il avait l'intention de finir sa vie avec elle il s'est dit qu'il finirait par l'attraper de toute façon (ce qui n'est pas arrivé). Il n'a pas forcé pour ne pas mettre de préservatif, c'était d'un commun accord. En ce sens, je les trouve tous les deux irresponsables, IST ou pas, et je ne me suis pas gênée pour lui dire qu'il avait sa part de responsabilité dans la situation aussi, et je lui ai fait un rappel sur les conséquences potentiellement dangereuses des autres IST.
En fait j'ai eu la même réaction que @doudouillitsa, à savoir que si cela m'était arrivé je me serais sentie trahie. J'aurais quand même du prendre sur moi parce que j'aurais eu une part de responsabilité dedans (ne pas me protéger au premier rapport avec des inconnus, sur la base de la bonne foi ((ça ne veut rien dire)). C'est en y réfléchissant plus tard que je me suis demandée si ça ne rentrait pas dans la définition d'absence de consentement. Je trouve aussi que qualifier cela de viol est peut-être un peu exagéré (mais si ça se trouve, s'il l'avait su il aurait refusé tout rapport sexuel avec elle afin de ne prendre aucun risque, j'en sais rien, mais c'est un autre sujet ...). Ca a réveillé un certain souvenir (mon ex m'avait dit qu'il avait eu la gonorrhée quelques mois avant notre rencontre, qu'il avait pris un traitement mais qu'il avait vomi le cachet, et qu'il n'avait jamais été faire le test après traitement donc qu'il était peut-être encore contagieux.)
L'ex de mon ami l'a contacté plusieurs mois après leur rupture pour lui dire qu'elle avait attrapé une autre IST, et que c'était peut-être quand ils étaient encore ensemble, il a flippé et c'est pour ça qu'il m'en a parlé, il n'aurait jamais pensé à un viol ou autre, c'est moi qui ait extrapolé.

 

[Chamb]

J'ai l'impression d'avoir lu de fausses infos dans les post précédents donc petite correction d'après le site de l'OMS :
- les deux types d'herpès (HSV-1 et le HSV-2) "sont particulièrement contagieux en présence de lésions, mais ils peuvent aussi se transmettre en l’absence de symptômes visibles ou ressentis."
- "L’utilisation régulière et correcte des préservatifs est le seul moyen de prévenir l’herpès génital [. Ils] limitent le risque, mais le HSV peut se transmettre par contact avec les parties génitales ou anales qui ne sont pas recouvertes par le préservatif".

Donc : faire attention uniquement lorsque l'on est en crise ne suffit pas et le préservatif ne sert pas à rien. Par ailleurs, selon la même source, si l'herpès labial est très fréquent (2 personne sur 3 environ), l'herpès génital l'est moins (13 % de la population mondiale).

 

[Spatule]

Allez super, après Paris maintenant dans ma ville aussi on a droit aux messages anti-ivg sur les vélos en libre service !

 

[MarieLouise]

@Tilly. Je ne suis pas spécialiste non plus, mais de ce que j'ai compris, la transmission hors crise est possible surtout parce que la personne n'a pas identifié la crise (elle ne se sait pas porteuse, ne reconnait pas les signes, sa crise est relativement asymptomatique...). C'est comme pour un risque de grossesse par exemple : aucun message de prévention ne va dire qu'il est impossible de tomber enceinte pendant ses règles, même si c'est peu probable. Le message de prévention balaye le plus large possible.
Comme j'estime que je connais bien les crises, que je les identifie très tôt, que j'arrête tout contact dès que j'ai le moindre risque, je considère que le risque de transmission est proche de zéro (sachant qu'aujourd'hui, je peux passer plusieurs années sans crise). Juste, ça me me vient pas forcément à l'esprit lorsque je croise quelqu'un de dire "Au fait, je suis porteuse du virus HSV1, il y a un risque potentiel de contagion, je te laisse choisir de faire la bise ou non". Sachant qu souvent, ben les gens forcent beaucoup pour faire la bise, et que je n'arrive pas toujours à m'y soustraire. ça m'arrive souvent au travail par exemple et je n'ai pas le temps / le réflexe d'éviter. Si j'ai une crise, je suis en hyper vigilance, et je met un stop avant toute tentative à plus d'un mètre, mais c'est difficile d'avoir cette vigilance au quotidien.
J'essaie de trouver un équilibre entre risque et vie sociale pas trop bizarre (j'ai pas trop besoin de difficultés supplémentaires sur le sujet).

 

[Aesma]

Ça me paraitrait vraiment très bizarre et lourd de prévenir chaque partenaire sexuel·le à partir du moment où l'on est porteur ou porteuse d'un herpès génital. Je trouve que ça créé une rupture d'égalité assez nette, oui on ne raconte pas toute sa vie à un coup d'un soir, et lorsque l'on a des rapports sexuels on prend toujours un petit risque (qui est supposé modéré)

Y a certains personnes qui ont des pratiques + à risques que d'autres mais qui en contrepartie font des dépistage + réguliers, utilisent la PrEP et c'est ok. Mais oui les HPV et l'herpès planent toujours un peu.

Perso avec un ou une nouvelle partenaire j'aurais tendance à toujours utiliser des protections (ou en tous cas toujours des préservatifs, la digue non ) mais autant pour me protéger moi que l'autre, on ne sait pas de quand date son dernier dépistage, si on peut la ou le croire sur parole etc. Maintenant la réduction des risques restent une réduction des risques, sur le principe il faudrait se protéger pour tous les rapports buccaux génitaux, je connais pas tant de gens qui le fassent - je plaide coupable - par contre on avale pas, on évite pendant les menstrues, on ne se brosse pas les dents juste avant ou juste après etc.

Et pour un herpès ça impliquerait ne plus jamais avoir de rapports sans capotes ? Tu as un herpès donc tu perds le droit de procréer ? Surtout que dans ce cas on ne parle pas d'un one shot mais d'une ex-copine, donc oui la première fois iels ont eu un rapport non protégé mais iels ont probablement réitérés l'expérience après.

Et les personnes qui hurlent aux mensonges, non ce n'est pas pareil de cacher qu'on a une gono non traitée, qu'un herpès dormant, y a aussi pas mal de méconnaissance, des personnes qui pensent qu'une fois a crise passée c'est bon etc, par contre oui si ça revient plusieurs fois ensuite on s'inquiète et on va informer sa ou son partenaire régulier (sachant qu'il n'y a pas eu de transmission donc à priori la règle de ne rien faire durant les crises a été respectée)

Y a de quoi se sentir pestiféré·e à lire certains commentaires, pour l'herpès labial j'avoue que je n'y avais même jamais pensé, j'ai une très bonne pote qui en a un et fait une très grosse crise environ une fois par an depuis plusieurs années, je le sais pertinemment et pour autant je ne me suis jamais posée la question de lui faire la bise en-dehors de ses crises - je déteste la bise parce que je déteste les gens, mais pour les personnes que j'apprécie c'est + que ok.

 

[Plummpy]

Bonjour par ici!

Je viens poser des réflexions que je rumine depuis quelques semaines.

Le sachez-vous?

Les injonctions pourrissent la vieillesse. Hé oui. Même à 80 ans, on n'est pas tranquille. Chouette!

Spoiler: Perso, pas de TW

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[Plummpy]

Je rejoins @Aesma .

Et non, on ne peut pas parler de viol, parce qu'ils ont consenti tous les deux à prendre des risques: elle en n'exigeant pas la capote d'un partenaire dont elle ne connaît pas la sérologie; lui en n'exigeant pas la capote d'une partenaire dont il ne connaît pas la sérologie.

Donc... match nul, personne n'est safe dans cette histoire. Et, de mon point de vue, le problème ne se trouve pas dans l'herpès qu'elle porte ou pas. Bon déjà, choper un herpès hors poussée, c'est vraiment pas de bol, mais après? On ne peut se protéger à 100% de tout. Tout ce qu'on peut faire, c'est limiter les risques.

Le vrai problème, c'est que les deux personnes sont à l'aise avec le fait de ne pas mettre de capote alors que la sérologie est inconnue. Parce que c'est un peu la base.

 

[doudouillitsa]

@Aesma Je te réponds vu que je me sens visée par les "gens qui hurlent au mensonge". Si tu vas sur le site de l'OMS, tu verras que si l'herpès labial est très majoritairement bénin (et c'est heureux), il peut entraîner des complications (dans de très rares cas) et multiplie par 3 le risque de contamination au VIH. Tant mieux si tu t'en moques, ce n'est pas le cas de tout le monde.
Pour moi, le but n'est pas de se promener avec un néon disant qu'on est porteur du HSV1, mais si un partenaire demande si on a une IST et qu'on dit non alors qu'on sait qu'on est porteur de l'herpès, c'est littéralement un mensonge, il n'y a rien de plus à ajouter et je ne comprends pas qu'on dise le contraire.
À titre personnel, je ne suis pas porteuse du HSV1 ni du HSV2, par contre je suis à peu près certaine que si mon partenaire l'était je n'en aurais pas grand chose à faire. En revanche, s'il me mentait à ce sujet (je le répète, c'est un mensonge, car dire le contraire de la vérité c'est mentir), je le prendrais TRÈS mal et je penserais à juste titre qu'il privilégie son plaisir sexuel à mon libre arbitre.

J'ajoute que les accusations de traiter les autres comme des pestiférés sont de mauvaise fois, c'est-à-dire que si t'as un rhume, j'ai pas envie de passer ma soirée avec toi, ça veut pas dire que je traite comme une pestiférée. Si t'as un herpès labial, j'aimerais bien que tu ne me mente pas sur ce sujet avant qu'on partage notre salive.

 

[Aesma]

@Tilly. & @doudouillitsa Pour moi tu as un devoir de prévention et même d'abstention durant les crises d'herpès. En-dehors, pas forcément. Si l'une de vous refuse de faire des bises à tout le monde pour limiter au maximum les risques c'est tout à fait ok, tout le monde pose les limites où iels le souhaitent, sachant qu'il y a un océan entre lécher les barres de métro & se passer les mains au gel hydroalcoolique dés qu'on touche une autre personne, une poignée de porte ou utiliser la digue dentaire, des gants à la moindre coupure, des capotes, la PrEP & enchainer les rapports non protégés sans jamais se dépister.

Le risque zéro n'existe pas, le fait de ne pas informer sa ou son partenaire sur quelque chose pour lequel on a pas de contrôle et dont les risques semblent limités ++ bah c'est pas ouf surtout si tu n'utilises pas les moyens de protections à dispo mais ça ne me paraît pas condamnable.

Pour prendre un autre exemple je disais qu'une personne séropositive sous traitement n'était pas contagieuse, donc je vois pas pourquoi elle irait dire qu'elle est séropo à chaque fois qu'elle a un rapport sexuel. PAR CONTRE, dans le cadre d'une relation longue durée oui, ça me parait logique de l'aborder parce que ça reste un truc important et du coup oui, honnêteté, confiance, tout ça - sans que ce soit nécessairement au premier date, même si tu as choisi la cerise sur Fruitz. Sachant aussi que juste en terme de proba, les risques sont quand même multiplié : 0,0001% c'est pas pareil si c'est une fois ou si c'est X fois par semaine pendant X mois/années.

 

[doudouillitsa]

@Aesma Ce que je ne comprends pas, c'est que tu sembles parler d'omission (c'est-à-dire ne pas mentionner l'herpès en dehors d'une poussée), alors que le premier témoignage parlait d'un mensonge (dire qu'on n'a pas d'IST alors qu'on en a une). Ce n'est pas la même chose et ce n'est pas juste pas ouf.

 

[Aesma]

@doudouillitsa Si tu te fais dépister régulièrement et que tu traites le moindre signe d'infection, c'est une conduite responsable et du coup oui pour moi tu fais attention et tu peux le signifier tel quel à ta ou ton partenaire. L'herpès étant dormant et l'autre n'étant pas exempt d'IST non plus c'est toujours mieux d'utiliser des protections.

Et sur le "mensonge", y a des personnes qui estiment qu'on leur a menti quand ils datent une personne grosse ou je sais pas bi et que c'était pas précisé sur son profil tinder&co. Est-ce qu'il vaut mieux le dire avant ? Perso je pense que oui parce que ça fait du tri dans les blaireaux, mais ce n'est pas une obligation, ça laisse aussi + de chances que la personne s'intéresse vraiment à nous et ne mette pas un stop sur un détail qui ne te définit pas.