J'envisage très fortement de faire un don d'ovocytes. J'y ai assez réfléchi, et j'ai été assez rapidement favorable (environ 10 secondes après m'être posé la question). Puis j'ai réfléchi, longuement réfléchi. Les dons ne m'effraient pas, les traitements hormonaux non plus, les prélèvements, l'anesthésie non plus. J'ai pleine confiance en la médecine (tout en étant consciente des risques). Et à la réflexion, ça ne me tracasse pas beaucoup qu'un enfant se balade avec la moitié de mon ADN sans que je le connaisse. C'est réducteur, mais ça ne m'effraie pas. Je psychote pas là-dessus. C'est très serein. "Mon" enfant sera celui que j'élèverai, que j'aimerai de tout mon coeur, que je détesterai profondément, que j'aurai envie d'envoyer valser par la fenêtre. Qu'il vienne de mon ADN, de mon utérus, de celui d'une autre, qu'il me ressemble, qu'il ne me ressemble pas. C'est pas parce que quelqu'un a la moitié de mon ADN que c'est "mon" gosse, c'est pas le critère prédominant, ce sont les circonstances, c'est la suite qui font de lui l'enfant de X ou de Y.
Je me suis demandé aussi si je penserais la même chose plus tard. Puis je me suis dit que je ne pense pas changer du jour au lendemain, et que si ça peut aider, moi je veux bien. J'ai pas l'impression que cette idée s'envolera avec le temps.
En fait, le seul truc qui me rebute, c'est l'idée que je ne sois pas acceptée comme donneuse (j'ai dû m'y reprendre à 6 fois pour pouvoir donner mon sang
), et que je ferais du coup faire perdre du temps aux médecins.
J'ai pas un cycle très régulier, par exemple. Ca pourrait bien être une contre-indication. (ah, et j'ai pas encore d'enfants, mais c'est seulement conseillé) (ah, et j'ai 19 ans, alors qu'il en faut 20, mais ça peut se régler en quelques mois, ça)
Par contre je pense que j'ai pas très envie d'avoir affaire à un de mes profs si je vais dans l'hôpital qui jouxte mon campus.