Après le débat "Mademoiselle" versus "Madâââme", voila l'utilisation (ou pas) de l'appellation "girly"...
J'avoue avoir été sceptique devant la lecture de cet article (et le billet virulent, mais ô combien compréhensible, de
Tanxxx) et pour me faire une idée plus précise, j'ai demandé l'avis de mon libraire de compagnon.
Comme il me l'a si bien expliqué, le fait est que le public a évolué depuis quelques années... Le blog BD a apporté une sorte de renouveau dans le monde éditorial, ouvrant de nouvelles voies aux jeunes auteurs qui se seraient trouvés refoulés à la porte des grandes maisons d'édition auparavant. Il y a aussi un petit côté exhibitionniste dans ce genre de cas, maîtrisé plus ou moins par son auteur dans la mesure où il ou elle choisit de publier ce qu'il souhaite sur internet.
Et c'est là qu'apparaît le blog dit "girly"... Là où Boulet ou encore Lewis Trondheim se contente de tranches de vie et d'humour plus ou moins potaches (sans trop ou peu s'étaler sur leurs vies privés), Pénélope Bagieu, Margaux Motin ou encore Diglee vont en faire une sorte de journal intime illustré et qui plus est, accessible à tous...
Et c'est là que commence le problème : on se rend compte qu'une grande majorité des blogeuses BD qui ont suivis ont plus ou moins copiés le style de leurs prédécesseuses, voulant à tout prix nous conter leur vie soit-disant palpitante.
Et ne le nions pas, Diglee est un excellent exemple : là où la demoiselle se contentait de poster des croquis de nu de sa période étudiante en école d'art, elle va radicalement changer de fusil d'épaule et commencer à nous parler de sa petite vie, de ses amis et, bien entendu, de ses amours tout en adaptant la pointe du stylet de sa tablette graphique à un style de dessin plus épuré et de ce fait, plus accessible. Et il n'y a qu'à voir le tollé de réactions quand elle annonce avoir rompu avec son Renard d'homme pour se rendre compte que, hélas, nous sommes toutes plus ou moins voyeuristes dans l'âme. A croire que notre cerveau est désormais conditionné par la télé-poubelle avec leur show reality de notre triste époque.
Espérons que, comme toutes les modes, ce genre sexiste qui rabaisse la gent féminine à la potiche soit-disante urbaine branchée et qui claque un smic en fringue en assouvissant sa période post-anorexique à coups de macarons Ladurée (huhuhu, j'ai cité une marque, je peux faire un blog girly moi aussi !!!) s'usera plus ou moins avec le temps...