Je m'excuse pour la réponse tardive, j'ai un giga bug sur mon tél qui supprime les espaces entre les mots... (D'ailleurs si quelqu'un peut m'aider là-dessus, ça m'arrangerait
Ca n'arrive que sur le forum, pas ailleurs ! Y'a qu'en supprimant le T9 et en tapant les lettres une à une que ça marche. Mais ça me prend un temps et une patience fous, donc je dois souvent attendre d'être dispo sur l'ordi pour répondre... Surtout pour une maniaque des pavés comme moi
).
@Destiel Mok´ Ca fait depuis Août, donc... 3 mois, 3 mois et demi ? Je sais que changer de pays, ce n'est pas aussi simple que de déménager dans la ville d'à côté, mais je pense que les raisons se mélangent un peu dans sa tête et du coup en ce moment, c'est pas tout rose, comme en témoigne mon message-bouteille à la mer du ras-le-bol...
@Volatile Il est en France car on voulait habiter ensemble, et comme je n'ai pas encore terminé mes études et qu'il ne faisait rien dans son pays qui le retienne, il est venu. Il n'est pas là contre son gré, il pensait réellement que c'était une bonne idée à la base. Mais voilà, il ne parle pas la langue et forcément, ça bloque tout derrière... Il broie pas mal de noir pour différentes raisons, mais celles qui reviennent en boucle c'est : je me sens inutile (financièrement, de ne pas bosser à cause du barrage linguistique et du coup je supporte les coûts du quotidien seule, et émotionnellement de ne pas pouvoir discuter avec mes amis/ma famille facilement parce qu'ils ne parlent pas couramment anglais), j'ai besoin d'être entouré de ma famille proche (ils ne sont que 3...) car sinon je ne parle à personne à part toi, j'aimerai que notre couple puis notre famille puisse financièrement se maintenir pour qu'on stresse moins et que le petit ait une meilleure vie.
Alors, je suis ABSOLUMENT POUR tout ce qu'il dit précédemment. Je comprends tout à fait tout ça, je ne lui ai jamais reproché de penser ça ou essayé de refréner ses ardeurs pour qu'il change la situation qu'il vit actuellement et qu'il déteste. Je le dis et le redis, je le soutiens inconditionnellement là-dedans, c'est pour ça que je suis partante pour qu'on reparte s'installer en Angleterre pour que :
- Il trouve du boulot et/ou touche le chômage en attendant, histoire qu'il se sente plus légitime lorsqu'il souhaite me décharger du stress que je peux subir à cause des problèmes d'argent (en effet, je finis tous les mois à découvert car on vit à deux sur ce que je touche et c'est clairement pas assez, mais je le savais bien avant qu'il vienne s'installer et je n'y ai jamais vu de problème, c'est lui qui se sent complètement mal de ne pas pouvoir faire le max pour m'aider)
- Il commence à suivre une thérapie pour enfin avancer dans la vie et se débarrasser de son anxiété sociale qui le ronge et le handicape tous les jours (même s'il fait tellement d'effort que les seuls gens au courant pour ça le sont parce que c'est moi qui les ai mis au courant)
- Avoir plus d'argent et pouvoir réaliser nos projets, évidemment que ça me fait rêver (pas dans l'ordre, avoir un aquarium, voyager un peu, avoir un bébé, se payer une jolie cérémonie de mariage)
- Surtout si ce nouveau statut met permet de placer encore plus d'indépendance vis-à-vis de mes parents, qui me soutiennent beaucoup mais qui ne sont pas toujours super emballés par mes plans donc là au moins, pas voix au chapitre...
Tous ces points font que j'ai dit oui pour partir. Sauf que depuis que l'idée a germé dans sa tête, il n'y en a PLUS QUE POUR CA. Il se lève, se couche, mange, se douche, sort en pensant à rentrer en Angleterre. C'est devenu une obsession. Au début, on pensait à partir en Janvier à la fin de mon premier semestre, mais comme il pique de plus en plus de crises sous le coup de l'angoisse qui guette, on s'est dit qu'on allait raccourcir le séjour. Alors bien sûr, j'essaye de faire en sorte qu'on parte le plus vite possible et du coup je passe mes journées pendue au tél ou à mon clavier pour faire tout ce qu'il faut car je ne peux pas partir en claquant la porte, ce serait irresponsable. Il faut donc que je mette de l'argent de côté pour l'éventuelle caution à payer en rendant l'appart, que je paye un bras pour faire vacciner nos deux chats, que je trouve un remplaçant pour reprendre ma location puisque je me sens "dans l'obligation" de trouver un(e) chouette voisin(e) à ma meilleure amie, qui est actuellement... ma voisine de palier, que je négocie avec mes profs pour passer le reste de mon année à distance, que je vende nos meubles et ce qu'on n'emporte pas pour avoir un petit pécule et s'éviter des valises à 60 euros/35 kilos pour le trajet en avion, etc.
Si vous avez ressenti une overdose en lisant la liste de ce que je dois faire, je vous comprend. Moi-même j'ai du mal à tout mener de front, du coup je priorise et j'essaye de ne pas me surmener lorsque je le sens plus mais je suis quand même épuisée. Mais du coup, monsieur voit que "ça traîne" un peu et c'est reparti pour des remarques pleines de frustration/angoisse. Il ne les dirige pas spécifiquement contre moi mais j'en prend quand même plein la gueule puisque je finis par m'effacer complètement sous son anxiété. Par exemple, il y a trois jours, je suis venu le réveiller avec des bisoux, et sa première phrase a été : "Alors, as-tu appelé le véto et posé l'annonce pour la télé ?".
Sinon, je suis un être humain aussi, je veux bien un "bonjour ma chérie" et un bisou avant que tu repartes dans ta spirale.
Bref, du coup, on s'est expliqué, il s'est excusé en m'expliquant qu'il avait passé la nuit à cogiter dessus et que du coup en se réveillant, son seul moyen de décompresser a été de me demander concrètement où ça en était pour que la soupape s'ouvre. Mais voilà, je me sens déjà coupable de pas pouvoir tout faire d'un coup, de le voir souffrir sans pouvoir y faire quoi que ce soit et du coup comme il n'a pas été hyper présent ces derniers temps, je me suis sentie hyper seule et pas du tout épaulée. Ça m'a tué de me dire que ses angoisses le submergent tellement que je ne deviens quasi plus rien dans l'histoire, quoi.
De cette discussion, il est arrivé à placer cette fameuse phrase : "Je veux pas passer Noël avec tes parents. De toute façon, je déteste voir ta famille et tes amis." J'ai pris une claque. Il s'avère qu'il disait ça non pas car mes parents et mes amis sont horribles, mais parce que le fait d'être bloqué dans la communication avec eux le rend complètement déprimé. Donc il ne veut pas passer la soirée de Noël "assis sur une chaise, sans parler, à rien faire". C'est vrai, j'ai admis que c'était pas la panacée pour lui et que c'était normal qu'il souhaitait être dans sa famille ce soir-là. Mais dans ce cas, j'aurai préféré qu'il m'en fasse part tranquillement en amont, au lieu de lâcher ça au milieu d'une dispute, comme une bombe.
J'essaye de lui répéter calmement quand il commencer à faire des remarques que je fais ce que je peux, et que c'est pas en me mettant une pression de dingue que j'arriverai à quoi que ce soit. Surtout qu'on a des résultats : mon prof référent m'a donné sa bénédiction pour partir en perfide Albion, ma meilleure amie va nous acheter la télé et quelques trucs ce qui couvrira quand même la moitié des dépenses, j'ai trouvé une véto qui se déplace à domicile pour les vaccins et elle est moins chère que tous les autres que j'ai démarché pour une visite en cabinet. Du coup on alterne entre les moments "tout va bien, on est fous amoureux et on rigole comme des bossus" et les moments "putain que tu me saoules à être aussi stressé, je te jure que si tu continues je reste ici !
".
Aujourd'hui a été une superbe journée dans l'ensemble, et c'est parce qu'il a fait un effort monstre je dois le dire. On est allé prendre un café avec ma cousine que j'avais pas vue depuis 4 ans alors qu'on avait quasi pas dormi, et après ça il m'a proposé de passer une journée en amoureux, à se balader, aller au musée, faire un peu les boutiques pour bébé et se faire un asiatique le soir. J'ai adoré. Je me suis pas sentie aussi légère depuis quelques temps, même si vers la fin sous le coup de la fatigue, on s'est un peu pris la tête parce qu'il me redisait que je pensais trop au projet bébé (ben, ouais vieux... On est en essais depuis 3 mois, j'ai un retard de règles de 3 jours et les tests sont tous chelous, tu crois quoi, que je vais faire l'autruche jusqu'à l'accouchement ?). Dans un sens il a raison, faut que j'en parle moins mais bon, j'ai pas l'impression de faire de mal à qui que ce soit en regardant le catalogue Petit Bateau tranquille dans mon coin.
C'est anecdotique de toute manière. J'ai trop raconté ma vie alors que j'aurai pu la faire courte en mode : mon copain comprend pas que j'ai des responsabilités, et je souffre de le voir mal alors que j'essaye de faire au mieux, mais lorsque le déménagement sera passé on sera comme avant (sauf qu'il m'a fait promettre de l'envoyer chez un psy et croyez-moi sur ce coup-là, j'vais pas le lâcher !
).
Pour le reste, il est parfait, y'a pas une vague, c'est ça qui est le plus frustrant. Y'a que le statu quo entre les préparatifs et le déménagement révolu qui est si douloureux à vivre, puisqu'il n'a pas beaucoup de patience et que je ne suis pas surhumaine. Et donc, pas forcément de solution pour moi, je le conçois, puisqu'il n'y a qu'en terminant cet épisode qu'on arrivera à bout des tensions...
Je pense que j'avais juste besoin de vider mon sac, et comme je me sens pas super bien sur le topic des gens en couple (sait-on jamais, on pourrait encore m'accuser de vouloir enfermer mon copain chez moi parce que j'ai tellement pas confiance en moi qu'il n'y a qu'en le séquestrant que je me sens heureuse ?), je suis venue ici... Mais je vous remercie toutes les deux d'avoir pris la peine de me répondre, j'attendais pas grand-chose et vous lire m'a fait un bien fou ! Merci beaucoup