Il est long le temps avec Celine...
Drôle de vie que celle où tu observes ton écran, les rangs aberrants que t'affichent Celine, le doute de savoir où tu vas aller, et pire, alors que tu ne t'y attendais plus, ce que tu vas finalement décider de faire!!! Et ça, j'avoue que je ne m'y attendais pas.
Au début j'étais très détachée et puis nous sommes le 1er août... dans 1 mois on commence les choix définitifs, il va falloir songer à rendre l'appart, à s'en trouver un autre, mais si je ne trouve rien? J'espérais, avec la fin du concours, que ce stress s'apaiserait mais il n'en est rien, il s'est fait oublié et revient au galop.
Je suis dans un mélange d'impatience (pour savoir enfin, chercher un appart) et de rejet complet (j'ai le temps, je vais bien réussir à ne pas commencer mon internat dans la rue damned). Mais que choisir? o_O
Sinon pour les neo-D4, bossez bien, mais soyons clairs: ne vous rendez pas malades par peur de ne pas réussir. L'ECN de cette année est devenue une sorte de loterie, pas pour les 2000-3000 premiers qui méritent leur place, mais pour les rangs suivants c'est un drôle de concours qui s'est joué à l'usure. T'avais pas merdé le dossier de Néphrologie et tous les autres si? Pas de bol, on l'annule. T'avais relu le cancer du poumon juste avant? Bien tenté, mais je l'annule aussi. T'avais les points au dossier d'endocrino? Lui aussi je vais l'annuler, pas de bol, et non ce n'est pas de ma faute si j'ai repris le dossier du concours blanc, c'est pas parce que je suis fainéant, en vrai c'est pas ma faute, mais dans vos gueules les petits.
Bref, la sélection s'est faite sur un désespoir sans nom pour certains jeudi matin, une journée passée à composer en se disant "s'ils ont encore donné un dossier connu d'une fac, ils annulent tout, c'est septembre". Car 2017 aura fait posé les questions qu'on ne pose pas, celles qui sont improbables: "mais ont-ils prévu des sujets de secours pour les sujets de secours? et si 2 jours ne suffisent pas, peuvent-ils nous faire revenir le week-end?". La réponse est non, pas de sujets de secours pour les épreuves de secours... et ben s'il avait fallu parier, je pariais sur l'annulation de toutes les épreuves en raison d'une nouvelle erreur et un passage en septembre. Et sur ce point j'étais ferme: si on revenait en septembre, je m'arrêtais et revenais les mains dans les poches.
Peu importe mais la sélection entre gens "égalitaires, de même niveau" s'est faite sur les larmes, le désarroi d'avoir eu tous les putains de diagnostics les jours précédents et de cocher virus zika (ou je ne sais plus quelle merde) sur un erysipele BILATERAL (ou l'inverse, je me souviens avoir été débile, ah oui, c'était un erythme noueux, d'où le caractère bilatéral). On a fait des erreurs qu'on aurait jamais faites le lundi, parce qu'on était fatigués, parce qu'on ne dormait pas la nuit en pleine canicule, et parce que sur 3 après-midis, on en a composé 2 pour rien, sous 35 degrés, sans clim à l'exception de 2-3 villes.
Donc voilà, le respect du concours n'est plus ce qu'il était, le respect des étudiants non plus. L'a-t-il été un jour? Pas sûr non, mais avec leur incompétence à composer 18 maudits dp alors qu'ils n'organisaient que leur 4ieme concours en QCM montre un mépris évident.
Alors si je n'avais qu'un message: battez-vous, mais n'oubliez pas que jusqu'au dernier jour, la sélection peut se faire surd'autres critères que les connaissances. Que vous n'avez pas démérité mais qu'à un moment donné, la tête et le corps fatigue. Qu'après 10 mois à s'arracher les cheveux sur des classifications aussi fréquentes en DP que celle de Garden, tomber sur des questions avec une pauvre fracture du col fémoral que tout le monde reconnaîtra et se retrouver à cocher: "non, c'est pas une fracture du radius, mais bien une du fémur, on s'en fout du Garden" donne envie de se pendre, un peu. Que faire le bilan après le jeudi en se disant: "bon, avec toutes ces annulations, on n'a pas eu de nephro... on n'a pas eu d'endocrino... on n'a pas eu de traumato... on n'a pas eu de gynéco -obstétrique..." et ben ça donne aussi envie de sauter dans le vide, surtout que je dois en oublier.
Même si je n'ai pas démérité, qu'en dehors de jeudi et mes choix catastrophiques de bout en bout (j'en étais à un stade tel que j'aurai pu diagnostiquer un cancer de prostate à une femme de 50 ans, voyez), j'en garde le souvenir d'un beau gâchis. Une année de sacrifices (ou 6 ans de sacrifices?) et une libération volée. Celle où tes copains qui s'étaient mobilisés pour venir fêter la fin des épreuves avec toi te disent "ils annulent? .... je suis de garde jeudi soir, je pourrais plus être là", celle où au lieu de manger des bières et siroter un barbec en plein cagnard tu te retrouves, sans trop savoir pourquoi, alors que c'est officiellement fini, à chialer dans ta voiture sur les 10 minutes qui te séparent de chez toi et que tu te dis que tu ne t'en remettras jamais, que c'est pourri, qu'ils te volent tout, même tes putains de vacances. J'ai eu ce gros regret à la fin, celui de pleurer, de n'avoir aucune force pour faire quoique ce soit, alors que ça faisait 2 mois que je me demandais si le 21 juin, j'irai au barbec ou si je ferai le tour de la ville pour profiter de la fête de la musique.
En tout cas c'est fini. Je ne sais pas ce que je déciderai dans 1 mois en scrutant les places diminuer par ci et par là, mais je sais que pour rien au monde je ne l'aurai refait. Je remercie le ciel de ne pas m'avoir fait rêvé de devenir cardiologue ou radiologue, de m'avoir donné des rêves à ma hauteur, des rêves qui à en croire Céline me sont encore accessibles.
Et le Ffi se passe bien, j'apprends chaque jour, je réalise que l'ecn ne sert pas à grand chose à part à ramener m science sur 2-3 surveillances de plaquettes et autres règles médico-légales en disant "ah, nouvelles recos!" et de réaliser que dans un an seulement, les nouveaux internes 2018 me diront "ah non! nouvelles reco!". Drôle de vie.
En tout cas tout le monde se fout de ton classement, il semblerait que ce qui compte est de survivre à la D4, le numéro n'a aux yeux des autres aucune importance... voire même pour soi-même, car le lendemain je disais "j'ai fini tant" et un ami de me corriger "mais non t'as fait 100 places de moi, qu'est-ce que tu racontes?" "ah bon? t'es sûr? oh ben c'est une chouette nouvelle ça".
Drôle de vie que celle où tu observes ton écran, les rangs aberrants que t'affichent Celine, le doute de savoir où tu vas aller, et pire, alors que tu ne t'y attendais plus, ce que tu vas finalement décider de faire!!! Et ça, j'avoue que je ne m'y attendais pas.
Au début j'étais très détachée et puis nous sommes le 1er août... dans 1 mois on commence les choix définitifs, il va falloir songer à rendre l'appart, à s'en trouver un autre, mais si je ne trouve rien? J'espérais, avec la fin du concours, que ce stress s'apaiserait mais il n'en est rien, il s'est fait oublié et revient au galop.
Je suis dans un mélange d'impatience (pour savoir enfin, chercher un appart) et de rejet complet (j'ai le temps, je vais bien réussir à ne pas commencer mon internat dans la rue damned). Mais que choisir? o_O
Sinon pour les neo-D4, bossez bien, mais soyons clairs: ne vous rendez pas malades par peur de ne pas réussir. L'ECN de cette année est devenue une sorte de loterie, pas pour les 2000-3000 premiers qui méritent leur place, mais pour les rangs suivants c'est un drôle de concours qui s'est joué à l'usure. T'avais pas merdé le dossier de Néphrologie et tous les autres si? Pas de bol, on l'annule. T'avais relu le cancer du poumon juste avant? Bien tenté, mais je l'annule aussi. T'avais les points au dossier d'endocrino? Lui aussi je vais l'annuler, pas de bol, et non ce n'est pas de ma faute si j'ai repris le dossier du concours blanc, c'est pas parce que je suis fainéant, en vrai c'est pas ma faute, mais dans vos gueules les petits.
Bref, la sélection s'est faite sur un désespoir sans nom pour certains jeudi matin, une journée passée à composer en se disant "s'ils ont encore donné un dossier connu d'une fac, ils annulent tout, c'est septembre". Car 2017 aura fait posé les questions qu'on ne pose pas, celles qui sont improbables: "mais ont-ils prévu des sujets de secours pour les sujets de secours? et si 2 jours ne suffisent pas, peuvent-ils nous faire revenir le week-end?". La réponse est non, pas de sujets de secours pour les épreuves de secours... et ben s'il avait fallu parier, je pariais sur l'annulation de toutes les épreuves en raison d'une nouvelle erreur et un passage en septembre. Et sur ce point j'étais ferme: si on revenait en septembre, je m'arrêtais et revenais les mains dans les poches.
Peu importe mais la sélection entre gens "égalitaires, de même niveau" s'est faite sur les larmes, le désarroi d'avoir eu tous les putains de diagnostics les jours précédents et de cocher virus zika (ou je ne sais plus quelle merde) sur un erysipele BILATERAL (ou l'inverse, je me souviens avoir été débile, ah oui, c'était un erythme noueux, d'où le caractère bilatéral). On a fait des erreurs qu'on aurait jamais faites le lundi, parce qu'on était fatigués, parce qu'on ne dormait pas la nuit en pleine canicule, et parce que sur 3 après-midis, on en a composé 2 pour rien, sous 35 degrés, sans clim à l'exception de 2-3 villes.
Donc voilà, le respect du concours n'est plus ce qu'il était, le respect des étudiants non plus. L'a-t-il été un jour? Pas sûr non, mais avec leur incompétence à composer 18 maudits dp alors qu'ils n'organisaient que leur 4ieme concours en QCM montre un mépris évident.
Alors si je n'avais qu'un message: battez-vous, mais n'oubliez pas que jusqu'au dernier jour, la sélection peut se faire surd'autres critères que les connaissances. Que vous n'avez pas démérité mais qu'à un moment donné, la tête et le corps fatigue. Qu'après 10 mois à s'arracher les cheveux sur des classifications aussi fréquentes en DP que celle de Garden, tomber sur des questions avec une pauvre fracture du col fémoral que tout le monde reconnaîtra et se retrouver à cocher: "non, c'est pas une fracture du radius, mais bien une du fémur, on s'en fout du Garden" donne envie de se pendre, un peu. Que faire le bilan après le jeudi en se disant: "bon, avec toutes ces annulations, on n'a pas eu de nephro... on n'a pas eu d'endocrino... on n'a pas eu de traumato... on n'a pas eu de gynéco -obstétrique..." et ben ça donne aussi envie de sauter dans le vide, surtout que je dois en oublier.
Même si je n'ai pas démérité, qu'en dehors de jeudi et mes choix catastrophiques de bout en bout (j'en étais à un stade tel que j'aurai pu diagnostiquer un cancer de prostate à une femme de 50 ans, voyez), j'en garde le souvenir d'un beau gâchis. Une année de sacrifices (ou 6 ans de sacrifices?) et une libération volée. Celle où tes copains qui s'étaient mobilisés pour venir fêter la fin des épreuves avec toi te disent "ils annulent? .... je suis de garde jeudi soir, je pourrais plus être là", celle où au lieu de manger des bières et siroter un barbec en plein cagnard tu te retrouves, sans trop savoir pourquoi, alors que c'est officiellement fini, à chialer dans ta voiture sur les 10 minutes qui te séparent de chez toi et que tu te dis que tu ne t'en remettras jamais, que c'est pourri, qu'ils te volent tout, même tes putains de vacances. J'ai eu ce gros regret à la fin, celui de pleurer, de n'avoir aucune force pour faire quoique ce soit, alors que ça faisait 2 mois que je me demandais si le 21 juin, j'irai au barbec ou si je ferai le tour de la ville pour profiter de la fête de la musique.
En tout cas c'est fini. Je ne sais pas ce que je déciderai dans 1 mois en scrutant les places diminuer par ci et par là, mais je sais que pour rien au monde je ne l'aurai refait. Je remercie le ciel de ne pas m'avoir fait rêvé de devenir cardiologue ou radiologue, de m'avoir donné des rêves à ma hauteur, des rêves qui à en croire Céline me sont encore accessibles.
Et le Ffi se passe bien, j'apprends chaque jour, je réalise que l'ecn ne sert pas à grand chose à part à ramener m science sur 2-3 surveillances de plaquettes et autres règles médico-légales en disant "ah, nouvelles recos!" et de réaliser que dans un an seulement, les nouveaux internes 2018 me diront "ah non! nouvelles reco!". Drôle de vie.
En tout cas tout le monde se fout de ton classement, il semblerait que ce qui compte est de survivre à la D4, le numéro n'a aux yeux des autres aucune importance... voire même pour soi-même, car le lendemain je disais "j'ai fini tant" et un ami de me corriger "mais non t'as fait 100 places de moi, qu'est-ce que tu racontes?" "ah bon? t'es sûr? oh ben c'est une chouette nouvelle ça".