Il était une fois CloWe...

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Nîmes
Mon petit paradis, mon petit conte de fée, mon petit chez moi...

Pour poster mes récits, mes aventures, pour livrer un peu de moi aussi.
 
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Nîmes


                                       Je ne sais pas ce qui a bien put m'?arriver

                                      Je suis  toujours en train de me questionner

                                          La nuit venue, même dans tes bras je ne dors plus

                                          J?'essaie de te serrer fort contre moi, émue.

                                     Moi qui voulais te dire les plus beaux mots d?amour

   Moi qui pourtant ne parle que de toi, tous les jours

   Je t?'aime encore et encore, je t?'aime, tu le sais ?

   Je suis perdue, tes baisers ne peuvent m'?apaiser.

   Je ne sais pas ce que je fais en vérité

   Mais je ne peux avancer  sans savoir où j'?vais

 
Dernière édition :
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Nîmes
Elle marchait, seule, comme souvent. Comme souvent et pourtant, elle n'aimait pas ça. Il faisait sombre, il faisait noir, et la ville lui semblait si sinistre. Pourquoi avait-elle un jour décidé de quitter sa campagne? Elle n'aimait pas ce lieu, elle ne s'y sentait pas en sécurité. Et pourtant, elle était là, à presser le pas dans la pénombre. Ses muscles étaient crispés, et le moindre bruit la faisait sursauter. A tout moment, elle était prête à s'enfuir. Il ne lui restait plus que deux rues à remonter, et elle serait chez elle. Elle accéléra encore un peu le pas, repensant à ce qui l'attendait là-bas. La chaleur d'un foyer, son foyer. Quelques souvenirs aux murs, un canapé, et surtout, une porte fermée à clefs. C'était son havre de paix, là où elle se sentait en sécurité.
Elle filait, les yeux par terre, ne voulant pas regarder devant elle. Elle préférait fixer les pavés usés et ses petits pieds qui s'activaient, plutôt que de devoir croiser le regard d'un étranger. Un jour, alors qu'elle venait d'emménager, elle avait fait cette erreur. Un beau jeune homme l'avait interceptée. Des yeux noirs brûlants de passion. Elle aurait dut se méfier. Une brise légère secouait ses cheveux mi-longs, alors qu'il lui demandait ce qu'elle avait de si urgent à faire, pour marcher d'un pas si pressé. Un plat sur le feu peut-être? Il semblait si décontracté, entre chaque mot, ce n'était que sourire et douceur. Pendant un instant, elle s'était sentie si apaisée par ce contact, et même, elle s'était vue prête à changer son quotidien le temps d'une soirée. Passer du temps avec un étranger, se laisser aller, sans ce perpétuel sentiment d'insécurité. Avec finesse, l'homme commença à l'entraîner sur son chemin. Insouciante, elle l'avait suivi. Ça ne lui ressemblait tellement pas! Il l'entraînait vers une petite ruelle abandonnée, et elle se laissait faire, docile. Et puis tout s'était enchaîné, ses yeux couleurs passion s'étaient enflammés, et un vilain rictus le défigurait. Paniquée, elle s'était d'abord écartée, elle voulait courir, s'enfuir. Mais il ne la laissait pas passer. Alors, elle tenta de le pousser. Une fois, deux fois, trois fois. Lui semblait amusé, il se moquait. Elle serra la main sur son sac. Un cadeau offert par son père. Il lui disait que c'était pour lutter contre cette foutue insécurité, que ça la protégerait. Son c?ur battait la chamade, elle était affolée à l'idée de devoir l'utiliser. Mais cet homme l'angoissait tellement plus. Rapidement, elle avait ouvert son sac, et sans chercher à comprendre, avait appuyé sur la détente...

Aujourd'hui encore, ces souvenirs la hantaient. Elle l'avait échappé belle, elle le savait, mais pourtant, sans arrêt, ces paroles revenaient "Je voulais seulement vous aimer..."
 
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Moi j?ai un chat. Pardon, j?avais un chat. Un matou noir, aux longs poils. Il faisait son roi, dans ma maison. Il gambadait, si snobinard... Un vrai pacha ! Il vivait sans aucuns soucis, car moi, j?aimais mon chat. D?un amour fort, pur, profond. Parfois, il grimpait sur moi, faisant l?inquisition d?un bisou. Parfois aussi, il sortait, flânant, chassant. Il rapportait son butin, crânant. Il ronronnait alors, montrant sa satisfaction. Mon chat grimpait, sautait, jouait, oui? Mais surtout, mon chat miaulait?
Oui voilà, j?avais un chat qui miaulait. A tout instant il miaulait. La nuit surtout? Il miaulait trop. Maudit matou bruyant ! Vilain minou ! Fatiguant, lassant? Il miaulait pour tout, trouvant toujours l?occasion d?un « Miaou » angoissant. J?aurai fui, si j?avais put, mais j?aimais trop mon chat pour ça.
Un soir, il miaula. Fort. Si fort. J?ignorais son bruit. Ma maison brûla. Aujourd?hui mon chat vit. Moi pas.
 
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Seule, au milieu de toute cette foule, je suis absorbée par ce que je contemple. Les gens passent, parlent, ne font pas attention... Mais moi, si, je l'ai vu. Je ne suis pas la seule, là-bas, une blonde, longs cheveux, mini short le fixe aussi avec son sourire mielleux. Il a une allure si rock, et ce bleu... Juste ce qu'il me fallait, parfait à mon bras, tellement accordé avec ma tenue Je le veux, il me le faut. Par tous les moyens! Une brève pensée pour mon copain. Il n'approuverait pas. Tant pis. Il n'en saura rien.

Je m'avance. La blonde aussi. J'accélère. Il me suffit d'être plus rapide, et il sera à moi. Plus je m'approche et plus je le trouve magnifique. Je ne peux pas résister à tant de beauté. Il me le faut.
Mon copain m'en voudrait. Je sais que je ne devrais pas faire ça, dans son dos, mais je n'y résiste pas. Il m'en faut toujours plus. Et celui là ne fait pas exception à la règle.
A quelques mètres à peine, je ralenti le pas, prend une allure plus décontractée. Un sourire, deux battements de cils et trois mots, l'affaire est dans le sac. Il me suit, nous nous embrassons. Je n'ai plus de remords. Je me laisse aller contre ce nouveau jouet. Nos respirations se synchronisent, je soupire, le bonheur au bout des lèvres. ... Et puis, plus rien. C'est la chute. Je me rhabille, je m'enfuis. Je ne veux pas qu'il me retrouve. Je l'ai eut, je n'en veux plus.

Et la chose se répète, sans arrêt. Je le vois, je ne veux que lui. J'ai des remords pour le chéri, je les oublie, je l'ai, je l'oublie... Inlassablement, ça se répète. Je ne suis jamais lassée de tant de conquêtes...
 
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Nous Sommes Cruels, Camille de Peretti.

Julien et Camille, deux littéraires passionnés par le livre de Laclos : Les liaisons dangereuses, endossent les rôles du Vicomte de Valmont et de Mne de Merteuil.
Quelques règles, de nombreuses " proies " à séduire, un maximum de " trophées "... Les voilà " partenaires de crime ", maîtres d'un jeu cruel dont ils tirent les ficelles en redoutables manipulateurs au travers les lettres qu'ils s'échangent et celles de leurs victimes ou amis.

Extrait: Lettre 1 Julien à Camille À Paris
Il y a des signes qui ne trompent pas, et moi je sais que nous sommes faits pour nous entendre. L'urgence me pousse à écrire cette lettre. Les épreuves du bac viennent de se terminer et peut-être n'aurai-je plus l'occasion ? même si j'ai médiocrement échoué à toutes celles qui se sont présentées à moi ces dernières années ? de savoir si oui ou non tu es celle que j'ai rêvée. Six ans à te croiser dans les couloirs de l'école sans jamais avoir osé te parler et maintenant que je dois partir, j'ai l'impression que je suis passé à côté de la plus belle histoire, de la plus belle rencontre de ma vie. Ne te méprends pas, ma démarche n'est pas celle d'un amoureux.

Dans la peau de Camille

N'est-il pas stupide? Ainsi, de croire qu'il peut sans remords, me prendre le coeur de ma Marie. Ah, je l'aime ma Marie, elle le sait comme je l'aime, et lui aussi. Sinistre Vicomte. Homme odieux. Il aurait put lui faire du mal, à ma pauvre petite Marie. Elle si douce, si intelligente, si fine et délicate. Elle est fragile Vicomte! Maudit Vicomte.
Mais puisque tu l'as voulue, alors, je te l'offre. Ta pénitence. Va, va, envole toi vers cette nouvelle proie, cette sotte blonde, cette fille de colonel. Aime la, oui, va, aime la comme j'aimais ma Marie. Mais le jeu n'est pas fini. Adieu Vicomte. Tu ne te relèveras pas. Pas cette fois.
 
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"Je pense donc je suis" ... Quel est le sombre abruti qui a sorti pareille connerie? Je t'en foutrais moi, des Cogito Ergo Sum!
Ayant l'impression d'être perdu dans le néant, je me suis posé, là, et je me suis mis à penser. J'ai d'abord pensé sur le temps, la vie, la mort, que des choses censées et réfléchies. Et puis, un jour, mon cerveau a lâché. Je me suis mis à penser à tout, à rien, à beaucoup d'idioties, mais à penser, toujours. Je me suis mis à penser sur les gens.
"Tiens, la gonzesse, là bas, j'me la taperai bien! ...", "Oh, une grosse truie!", "Non, ne cours pas trop vite quand tu passes devant moi ma mignonne...", "Oh la paire de loches!" ...

Des pensées stupides, des critiques, des sarcasmes. Je ne pensais plus, je ruminais. Alors ma tête s'est enfoncée, elle s'est baissée, et, perdu dans mes pensées, je ne pouvais plus observer ceux qui passaient.
 
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Je ne veux pas rentrer. Je ne veux pas retourner dans cette triste réalité. Mes vacances étaient si magiques, un paradis, un rêve éveillé. Mais voilà, maintenant, ma valise bouclée, je dois me réveiller. Me sortir de cette douce torpeur.

Je ne veux pas rentrer. Parce qu'à mon retour, les problèmes m'assailleront. Retrouver toutes ces têtes de cons... Je sais déjà comment ça va se passer. D'abord mes parents, avec lesquels j'essaierai d'avoir un semblant de conversation. Qu'avez vous fait de votre mois, pendant que je n'étais pas là? Oh, un nouveau canapé, couleur vache milka, génial maman!... Vous avez redécoré le salon. Superbe... Je sais maintenant d'où me viennent ces goûts si douteux... Oui, moi, mes vacances, extra, si peu ordinaires... Et puis l'appel des copines hystériques, aux voix si stridentes qu'elles me crèvent les tympans. Doucement les filles, on se calme, on parle l'une après l'autre, et on évite de hurler siouplè... Merci. Entre temps, j'aurai peut-être croisé mon stupide voisin amoureux. A moins qu'il n'ai épié mon retour, prêt à déverser sur moi son flot de paroles. Il viendra toquer à ma fenêtre, la bouche en cœur, pour me raconter oh combien, sa dulcinée est fabuleuse, oh combien, ils s'aiment et sont heureux, et oh combien, je devrais en faire de même, me trouver un petit chéri, construire mon petit nid. Petit con. Dans 2 mois, elle t'aura trompé, largué, détruit, et tu viendras chouiner sur mon épaule, comme la dernière fois, celle d'avant, et celle d'encore avant. Et ne me dites pas que je suis aigrie! Ce n'est que mon triste retour dans cette banalité.

Je ne veux pas rentrer.
 
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Deux versions...

Une femme, c'est une cigarette. Quand elle rencontre des lèvres, elle s'illumine, brille, s'embrase et brûle violemment. Une étincelle incandescente qui toujours perdure. Quoi qu'il arrive, elle se consume. A feu doux, constamment. Elle n'en finit plus de se consumer, jusqu'à la fin.
Moi? Je suis éteinte...





Une femme, c'est une cigarette. Elle se consume. Constamment, à feu doux, parfois avec violence, quand elle rencontre des lèvres. Même le souffle du vent la fait s'embraser. Elle n'en finit plus de se consumer, jusqu'à la fin.
Alors moi, je reste éteinte.
 
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Une chambre d'hôtel. Un lit baldaquin. Des draps vert et or. Deux corps nus, lovés l'un contre l'autre. Lui, un jeune agent immobilier, qui depuis peu tirait les rênes de sa propre agence. Elle, elle finissait juste ses études. Pas encore de boulot, mais elle s'en foutait, elle l'aimait. Lui, aussi il l'aimait. Et il aimait sa vie. Marié à une jolie femme, deux petits garçons de 2 et 4 ans, et une maîtresse, la plus belle de toutes. Il se sentait en pleine confiance, en pleine réussite. Alors, hier, quand elle l'avait appelé, il avait trouvé une excuse bidon et avait fui le domicile familial le temps d'une soirée. Du moins, c'est ce qu'il croyait.
Elle aussi, elle croyait que tout lui souriait. Cet homme, dans son lit, lui plus séduisant d'entre tous. Il lui laissait la liberté de vivre, elle pouvait aller et venir. Elle le voyait quand elle voulait, il lui suffisait de demander. Elle était heureuse avec lui. Et chaque retrouvailles lui semblait plus merveilleuse que la précédente. Cette vie lui plaisait.
Tant qu'elle se mentait...
Car qui voudrait d'un bonheur partagé? Elle ne s'était jamais approché du domicile familial. Le voir, lui, heureux, avec sa belle épouse pendue à un bras, ses deux mômes dans l'autre. Peut-être même un foutu clebs à ses pieds... La simple idée lui donnait envie de gerber.
Elle ne voulait plus de ce bonheur partagé, et il était grand temps pour lui qu'il prenne ses responsabilités. Cette nuit. Maintenant. Tout de suite.
Doucement, elle se dégagea de l'étreinte de son compagnon. Il ne rechigna pas, n'eut pas la moindre réaction. Sur la table, les cadavres de leur soirée. Oh oui, elle l'avait fait boire. Tant et tant que la petite goutte de drogue passera inaperçue. Et lui ne se rendra compte de rien. Il ne résistera même pas. Ne sentira rien.
Avec précaution, elle ouvrit le tiroir de sa table de chevet. Depuis le début, il l'attendait. Ce couteau, un cadeau qu'il lui avait fait, il y a quelques semaines déjà. Il ne savait alors pas à quel point cette lame lui serait utile... A l'aide du drap, elle se saisit de l'arme. Elle se surprit elle-même par la précision de son geste. A croire qu'elle était faite pour ça. Elle qui ne trouvait pas de boulot, qui s'était paumée dans les études, peut-être que finalement, elle avait là sa voie? ? Dommage...
Elle s'approcha de lui. Il semblait toujours dormir aussi profondément. Tant mieux, ce serait plus facile. Elle, elle tremblait. Quand elle le voyait, ainsi, son air angélique. Elle vint se blottir contre son corps, sentir sa chaleur, une dernière fois. Elle prit sa main dans la sienne, celle qui tenait le couteau. Il fallait que ce soit lui qui le tienne...
Il se laissait faire comme une marionnette. Pauvre garçon. Peut-être ne l'avait-il pas mérité. Il était encore temps de reculer, mais ce serait se résoudre à vivre avec des regrets. De la peine, de la tristesse, de la douleur aussi... Non, elle ne pouvait pas partager son bonheur. Elle ne le voulait plus. Alors non, elle ne reculerait pas.
Elle amena leurs deux mains, et l'arme, sur le torse de l'homme endormi. Côté droit. Pointe vers le haut. Elle tenait le tout fermement. Alors, dans un dernier élan de désespoir, elle se jeta sur son aimé, et l'embrassa, tandis que la lame, elle, s'enfonçait profondément dans son c?ur.
Elle ne pouvait vivre ainsi, avec cet amour partagé. Alors elle allait mourir, et lui, lui serait accusé. Car c'était sa faute, après tout, si elle s'était donnée la mort!
 
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C'est quand même bizarre la vie... C'est fait de tout pleins de petites choses, qui comme ça, se suivent et s'enchaînent. Des évènements, qui, mis bout à bout, font de vous Quelqu'un. Ça me fait un peu penser à ces « livres dont vous êtes le héros ». Souvent, c'est une suite de hasards, on se contente de lancer des dés, pour trouver la clé...
Regardez moi, aujourd'hui, je suis sublime, et je monte tranquillement ces marches, sous le regard de tous. Alors qu'hier, c'est à peine si je savais qui j'étais... Je n'étais Personne, je me cherchais encore.



Je m'étais assise sur ce banc, face à l'affiche. Une affiche toute particulière, deux mains, quelques lignes "Place your hand here. Have stranger place hand here. Remove hands when no longer strangers"... Cela faisait quelques jours qu'elle était là, et moi, intriguée, je venais m'y poser, depuis le début. Mettre ma main sur cette empreinte?? Vous n'y songez pas?! Non, moi, je préférais regarder. Rester assise des heures, et voir les gens défiler était une de mes activités favorites. Je vivais par procuration. Je les voyais, tous, et je m'imaginais être eux.

Je regardais les gens passer, mais peu s'arrêtaient. Ils n'osaient pas se confronter à l'étranger. Cette affiche, elle avait le pouvoir de leur renvoyer leur propre image, et ça, ça les effrayait. Et si personne ne venait??
Il s'en trouvait quand même, qui se lançaient. Et à chaque fois, quelqu'un venait. C'était intéressant à regarder, les rencontres étaient parfois étonnantes. Deux hommes, deux femmes, un homme une femme, un grand-père un enfant. Toutes les combinaisons étaient envisageables. J'y ai même vu une cougar en chasse, une fois! Moi-même, j'espérais pouvoir faire mon marché. Si un bel Apollon décidait de jouer le jeu, je me serais précipitée. Même arrêté, ses cheveux voleraient avec légèreté, ils danseraient dans le vent. Et ses yeux, doux, me dévisageraient. Ses fines lèvres, comme un appel au viol, dévoileraient de sublimes dents blanches, étincelantes. Un bel Apollon j'vous dis, pas un des ces types en carton!

Mais c'est une tout autre rencontre que je fis ce jour là, en réalité. J'étais assise, j'attendais, me demandant qui oserait s'arrêter, quand une silhouette m'interpella. Un clochard, âgé, boîtant. D'une main, il tenait un bâton, de l'autre une bouteille d'alcool. Il devait certainement puer à dix kilomètres à la ronde, car tous les passants s'écartaient. Sans pour autant le regardaient. Le type semblait souffrir le martyr, il grimaçait, avançait lentement, difficilement même. Mais pas un ne s'en inquiétait. Après tout, des vieux clodos saouls, il n'est pas rare d'en croiser... Moi non plus, je ne m'en inquiétais pas trop. Il semblait quand même vraiment mal. J'en avais même décroché mon regard de l'affiche, m'attendant à ce qu'à tout moment, il s'écroule. Il avança ainsi, quelques mètres, et, à hauteur de l'affiche, tituba. Il s'approcha du mur, et, sans lâcher sa bouteille, posa sa main sur l'empreinte. Je ne sais pas trop si c'était voulu, ou s'il avait juste fait ça pour ne pas tomber. Je le voyais, me tournant le dos, la main gauche sur l'affiche, l'autre tenant toujours sa canne. Peut-être était-il intrigué. Comprenait-il le message?


Cinq bonnes minutes passèrent, sans qu'il ne bouge pas. On aurait put le prendre pour une statue, s'il n'y avait pas eut sa respiration haletante. Et les gens, eux, continuaient de passer, sans regarder. Moi, mes yeux le fixaient, attendant une suite. Comme pris dans un de stupides feuilletons télé, qui passent toujours dans l'après midi, ces feuilletons sans intérêts auxquels on est scotché. Chaque fois qu'une personne marchait dans sa direction, mon estomac se nouait, comme angoissé par la suite de l'aventure. Mais à chaque fois, ils continuaient leur chemin, pas un ne s'arrêtait.
Alors, j'ai décidé de devenir actrice de mon propre film. J'allais y jouer un rôle. Je me suis levée, et tout naturellement, suis venue me poser à côté du SDF, ma main droite sur le mur. Il se retourna, l'air vaguement surpris. Il me dévisagea, et tout doucement, me sourit. Ses iris, d'un bleu cristallin, baignaient dans un océan de rouge, les yeux injectés de sang. On était bien loin du beau gosse au sourire parfait, là, j'avais plutôt droit à un vieil édenté. Son visage était parsemé de cicatrices et de puits profonds, dévasté par l'alcool.
Je n'eut guère plus de temps pour détailler plus attentivement son faciès, car déjà, il repartait. J'eus envie de lui courir après, de lui dire d'attendre, que nous devions parler pour ne plus être des étrangers. Alors, il se retourna, m'offrant au passage un dernier sourire, et se contenta d'un mot. Merci.


Aujourd'hui, je suis en haut de ces marches, dans ma belle robe de mariée. Et je repense à ce jour, où tout a commencé. Ce maigre sourire et le bonheur qu'il m'a procuré. Cette satisfaction, mon engagement auprès des gens en difficulté, ma rencontre avec ce stupide avocat qui voulait détruire un immeuble squatté. Mon combat contre cet homme. Et maintenant notre union.

Non, nous ne sommes pas étrangers. Dès l'instant où nos regards se sont croisés. Merci, Monsieur qui n'a qu'une dent. Merci, Monsieur aux yeux de cristal. Qu'importe comment je l'appelle, nous ne sommes de toute façon pas étrangers.
 
20 Mai 2010
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Ils marchaient tous les deux, main dans la main... Elle se sentait si bien à ses côtés, elle n'en revenait pas d'avoir une telle chance. Elle n'avait pourtant rien de spécial, de tout petits yeux, des genoux un peu cagneux. Timide, elle avançait toujours en rentrant les épaules, voûtant son dos par la même occasion... Le tout lui donnait une démarche un peu gauche.
Mais voilà, il l'avait choisi, elle. A la soirée de l'école, quelques jours plus tôt, il s'était approché d'elle, lui avait glissé quelques paroles gentilles, l'avait entraîné au milieu de tous. Ils avaient dansé, ils s'étaient amusés, et ils s'étaient embrassés. Un baiser plein de douceur, de tendresse, un moment magique, unique. Depuis, il ne la quittait plus, et elle, elle ne se lassait pas de sa présence. Luc était peut-être un des garçons les plus beaux qu'il lui ai été donné de rencontrer. Des yeux bleus amoureux, des traits fins. Quand il souriait, une cicatrice sur sa pommette gauche se dessinait, un accent circonflexe charmeur... Oui, elle, en adoratrice de lecture et d'orthographe, elle trouvait charmant un accent circonflexe. Ce garçon était fait pour elle. Et elle se moquait des gens, qui partout autour d'elle, le décrivait comme bizarre.

Il lui avait promis une surprise, un petit coin de paradis pour une balade romantique. Bon, ce n'était pas tout à fait ce à quoi elle s'était attendu, il y avait une odeur désagréable, qui à mesure qu'ils marchaient se faisait plus oppressante, des ronces qui sans arrêt agrippaient son jupon, mais après tout, chacun sa vision du paradis. Et elle, à ses côtés, elle avait l'impression d'y être. Plusieurs fois, une racine lui coinça le pied, elle manquait de s'écraser sur le sol, recouvert d'une boue visqueuse, mais toujours, il la rattrapait avec douceur. Luc était parfait. Il n'y avait pas d'autres mots. La nuit tombait doucement, petite touche rendant l'ambiance plus amoureuse encore.
FLOC...FLOC... Les voilà qui pataugeaient dans une vase gluante... Mais elle s'en moquait, son jupon était de toute façon déchiré, alors elle n'était plus à ça près. L'odeur commençait quand même à être de plus en plus insupportable. Elle tenta de poser son nez près du cou de son amoureux, tout en marchant, ce qui n'est pas un exercice évident... Il sentait bon le printemps. Jamais aucun des garçons qu'elle n'avait connu auparavant n'avait un parfum pareil. C'était enivrant.

« Nous y sommes »

Luc dévoila ses dents blanches qui étincelèrent, même dans le noir du marécage! Ce jeune homme était magique. A côté de lui se tenait une barque. Il y avait de la vase partout, des trous dans les parois, mais miraculeusement, l'engin flottait... Il semblait vraiment fier de son effet.

« Ne t'avais-je pas promis le paradis? »

Il mit un pied dans la barque, et tendit une de ses mains à son amoureuse, l'aidant à monter. Elle était trop heureuse de vivre pareil moment pour s'offusquer de l'insalubrité des lieux. Ni même du mauvais état de l'embarcation. Elle avait confiance. Elle s'installa donc dans la barque, et Luc la rejoint, armé d'une rame. Il rama, rama, rama, et bientôt, la rive fut loin derrière eux. Ils étaient peut-être bien à deux mètres du bords.
Elle sentait l'air frais qui doucement se posait sur son visage, et l'odeur pestilentielle qui lui chatouillait les narines. Elle sentait l'eau, qui doucement, montait sur ses pieds, ses jambes, venait imbiber son jupon... Son jupon?! Effarée, elle regarda son prince. Il grimaça légèrement...

« Je... je crois qu'il y a un petit problème... »

Il n'avait plus cet air calme et serein, son visage laissait plutôt place à de la panique. Ils coulaient. Paisiblement. Mais elle s'en foutait. Ils étaient là, tous les deux, amoureux. Et puis le bord n'était qu'à deux mètres, en trois coups de brasse, ils auraient regagné la rive.

« Je... je crois qu'il va falloir nager... Tu... Tu peux m'aider? »

Et elle, trop heureuse de pouvoir sauver son ange, lui prit la main. Ils nageaient, côte à côte. Enfin nager. Elle, oui, d'une jolie brasse pleine d'élégance. Lui, on aurait plutôt dit une nage de petit chien frisé...
Très rapidement, ils rejoignirent la terre ferme. Quel moment fabuleux. Elle n'en revenait pas, de la chance qu'elle avait...
 

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