@Khyra Je ne peux pas répondre avec certitude pour ton histoire de lecture de langues, mais je pense que ça a à voir avec le degré d'expertise. On n'y pense souvent pas, mais si on a appris à lire sa langue maternelle dans l'enfance, entre ce moment et aujourd'hui on a lu des milliards de mots dans des contextes variés. En terme de compétence, même avec une dyslexie, on est expert-e dans notre langue (ou nos langues).
Ça veut dire que dans ton cerveau, il y a déjà toute une forêt de neurones dévoués à toutes les données que tu utilises pour lire en français. Il y en a bien assez pour te permettre de lire vite, de faire peu d'erreurs et de répondre à un grand nombre de cas de figures différents. Pour l'anglais dans ton exemple, même si c'est une langue que tu comprends bien, ton niveau d'expertise est quand même bien plus bas qu'en français. Les neurones concernés sont donc bien moins nombreux et bien moins variés. C'est pourquoi tu liras moins vite, moins bien, que ça te demandera plus d'énergie et que tu vas rencontrer fréquemment des cas où aucun neurone ne va pouvoir te donner la réponse que tu cherches ("que veut dire "hulk" ?"). Quand tu tombes sur ce cas, tu es obligée de choisir une stratégie de lecture différente, comme chercher la traduction du mot sur un logiciel ou faire le parallèle avec Hulk.
En fait, tu as vraisemblablement fait de même lorsque tu as appris à lire le français, parce qu'il faut bien créer la donnée quelque part dans ton cerveau pour pouvoir la réutiliser (et il faut réactiver cette donnée régulièrement pour la pérenniser et ne pas l'oublier).
Le fait de ne pas parvenir à traduire la phrase à quelqu'un est simplement la conséquence de ton niveau de compétence dans cette langue. Entre cerner l'idée générale d'une phrase et la traduire dans un français compréhensible, il y a un écart de difficulté considérable. De la même façon que c'est très différent de savoir dire de quoi parle une émission ou un livre et d'expliquer son contenu. (D'où l'importance d'apprendre à expliquer et à reformuler quand on veut créer une connaissance solide.)