Ca fait près de 10 ans que je suis sur ce forum. Il y a quelques années lorsqu'il y avait des propos très transphobes il était facile d'éviter la modération en les formulant suffisamment bien et c'était souvent les personnes trans qui risquaient le bannissement lorsqu'elles réagissaient (parfois avec violence c'est vrai).
Récemment la ligne de la rédaction semble avoir changé à ce sujet avec de nombreux articles donnant la parole aux personnes trans et interrogeant la transphobie qui structure la société. J'ai salué plusieurs fois cette initiative mais je regrette vraiment les articles comme celui-ci.
Beaucoup de médias comme Kombini ou Brut ont une image vaguement progressiste car ils mettent beaucoup en avant l'homophobie, le féminisme ou la transphobie mais en réalité la raison plus cynique de leur ligne éditoriale c'est qu'il s'agit des sujets les plus polarisants qui vont entraîner le plus de réactions et donc être les plus rentables.
Je ne dis pas que c'est forcément le cas de cet article, je suis persuadé que @Camille Abbey est bien intentionnée mais le choix d'un article relayant des tweets polémiques et transphobes risque justement d'envenimer la situation pour les personnes trans dans les milieux féministes.
Déjà parce que cela créera forcément une levée de boucliers niant la transphobie des tweets voir de la personnalité relayée (souvent connue pour sa défense des droits des femmes évidemment). Cela participe à donner une image de martyr à la personnalité, à placer le sujet du débat sur la transphobie ou non de ses propos. Toute intervention des personnes trans risque d'accentuer encore plus cette position "pour" vs "contre". C'est important d'éviter une fausse polarisation entre droits des personnes trans contre ceux des femmes (comme l'explique cette tribune ).
Ensuite c'est bien sûr important d'expliquer la dangerosité de tel propos Xphobe mais pour cela il est important de le décortiquer, de l'analyser dans un contexte historique et politique. Parce que c'est ça qui compte : la portée de ces propos sur des droits.
C'est quoi le Gender Recognition Act par exemple ? C'est ce qui permet aux personnes trans de changer leur état civil et qui est révisé pour faciliter la procédure en ne demandant plus deux années sous le genre nouveau ou un certificat de dysphorie. Ne pas pouvoir changer d'état civil représente un danger pour toutes les personnes trans ne pouvant pas le faire.
L'opposition à cette révision se base sur l'idée fausse que des hommes cis prétendent être des femmes trans pour aggresser des femmes cis ou que des personnes cis pensant de personnes trans regrettent leur choix. C'est une réthorique classique qui s'inscrit dans un contexte de panique morale au Royaume-Uni où tout l'espace médiatique est envahi par un violent backlash en réponse aux récentes avancées des droits des personnes trans. Et ça marche : les droits des enfants trans ont été restreints, le fameux Gender Recognition Act a été freiné.
Je me fous que telle chanteuse tweet contre une autre personnalité. Ce qui m'importe en tant que personne trans c'est de montrer que des propos similaires s'inscrivent dans un contexte où ils ont un réel impact.
Parce que j'en ai marre de ces "débats" sur des personnalités quand on parle en réalité de droits, je n'en peux plus de m'époumoner à relayer des vidéos ou des articles quand ce type d'article participe à polariser les personnes trans comme une simple question dans les milieux féministes. J'avoue qu'en lisant les commentaires je me suis dit "ah shit here we go again" et j'ai vraiment hésité à supprimer mon compte. Je ne devrais sans doute pas réagir à chaud, je devrais sûrement écouter tous mes ami.e.s trans qui me conseillent de m'éloigner des milieux féministes mais si je commente je suppose que c'est parce que je crois toujours au dialogue, dans le fond.
Récemment la ligne de la rédaction semble avoir changé à ce sujet avec de nombreux articles donnant la parole aux personnes trans et interrogeant la transphobie qui structure la société. J'ai salué plusieurs fois cette initiative mais je regrette vraiment les articles comme celui-ci.
Beaucoup de médias comme Kombini ou Brut ont une image vaguement progressiste car ils mettent beaucoup en avant l'homophobie, le féminisme ou la transphobie mais en réalité la raison plus cynique de leur ligne éditoriale c'est qu'il s'agit des sujets les plus polarisants qui vont entraîner le plus de réactions et donc être les plus rentables.
Je ne dis pas que c'est forcément le cas de cet article, je suis persuadé que @Camille Abbey est bien intentionnée mais le choix d'un article relayant des tweets polémiques et transphobes risque justement d'envenimer la situation pour les personnes trans dans les milieux féministes.
Déjà parce que cela créera forcément une levée de boucliers niant la transphobie des tweets voir de la personnalité relayée (souvent connue pour sa défense des droits des femmes évidemment). Cela participe à donner une image de martyr à la personnalité, à placer le sujet du débat sur la transphobie ou non de ses propos. Toute intervention des personnes trans risque d'accentuer encore plus cette position "pour" vs "contre". C'est important d'éviter une fausse polarisation entre droits des personnes trans contre ceux des femmes (comme l'explique cette tribune ).
Ensuite c'est bien sûr important d'expliquer la dangerosité de tel propos Xphobe mais pour cela il est important de le décortiquer, de l'analyser dans un contexte historique et politique. Parce que c'est ça qui compte : la portée de ces propos sur des droits.
C'est quoi le Gender Recognition Act par exemple ? C'est ce qui permet aux personnes trans de changer leur état civil et qui est révisé pour faciliter la procédure en ne demandant plus deux années sous le genre nouveau ou un certificat de dysphorie. Ne pas pouvoir changer d'état civil représente un danger pour toutes les personnes trans ne pouvant pas le faire.
L'opposition à cette révision se base sur l'idée fausse que des hommes cis prétendent être des femmes trans pour aggresser des femmes cis ou que des personnes cis pensant de personnes trans regrettent leur choix. C'est une réthorique classique qui s'inscrit dans un contexte de panique morale au Royaume-Uni où tout l'espace médiatique est envahi par un violent backlash en réponse aux récentes avancées des droits des personnes trans. Et ça marche : les droits des enfants trans ont été restreints, le fameux Gender Recognition Act a été freiné.
Je me fous que telle chanteuse tweet contre une autre personnalité. Ce qui m'importe en tant que personne trans c'est de montrer que des propos similaires s'inscrivent dans un contexte où ils ont un réel impact.
Parce que j'en ai marre de ces "débats" sur des personnalités quand on parle en réalité de droits, je n'en peux plus de m'époumoner à relayer des vidéos ou des articles quand ce type d'article participe à polariser les personnes trans comme une simple question dans les milieux féministes. J'avoue qu'en lisant les commentaires je me suis dit "ah shit here we go again" et j'ai vraiment hésité à supprimer mon compte. Je ne devrais sans doute pas réagir à chaud, je devrais sûrement écouter tous mes ami.e.s trans qui me conseillent de m'éloigner des milieux féministes mais si je commente je suppose que c'est parce que je crois toujours au dialogue, dans le fond.
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