La femme, cet objet au sourire si doux
- Initiateur de la discussion Alfredette
- Date de début
Dans un article j'ai entendu dire qu'un couple qui fonctionnait depuis plusieurs années l'était parce que la femme ne disait rien 
(soit disant qu'elle garderait le mystère sur sa personne et que du coup l'homme resterait éperdument amoureux)
Je trouve cela très choquant!!
Je ne veux pas devenir une plante verte !!!!!!
Pour moi une personne est belle car elle a des valeurs, est cultivée et s'intéresse à autre chose qu'à elle même.
Je dois surement me tromper lol
(soit disant qu'elle garderait le mystère sur sa personne et que du coup l'homme resterait éperdument amoureux)
Je trouve cela très choquant!!
Je ne veux pas devenir une plante verte !!!!!!
Pour moi une personne est belle car elle a des valeurs, est cultivée et s'intéresse à autre chose qu'à elle même.
Je dois surement me tromper lol
Super.
Très bon article. C'est un sujet qui me touche beaucoup.
(Attention, ce qui suit est long.)
Dans un premier temps, j'ai été, comme tant d'autres malheureusement, victime des médias. À 15-16 ans, je ne lisais pas de presse féminine papier, mais j'allais sans cesse consulter leur site Internet. Tous les jours. C'était devenu comme une sorte de bible, pour moi.
À 16 ans, j'étais mal dans ma peau et beaucoup plus fragile que je ne croyais l'être. Je prenais à la lettre tous les conseils "beauté" et "minceur" de ces sites. Ces "belles" filles (jugées d'une beauté conforme par la société, bien sûr !) qui souriaient de toutes leurs dents en croquant une pomme ou en avalant une feuille de salade, ça me faisait terriblement envie. C'était une sorte d'idéal à atteindre.
Je suis tombée dans l'anorexie mentale. Je ne dis pas que la presse féminine a été la seule cause de ma maladie, au contraire ; mais elle y a beaucoup joué. Pour essayer de dissiper mon mal-être, je me réfugiais sur ces sites qui exposent des soi-disantes "règles de vie" pour être "belle" et "mieux dans son corps". J'avais dans ma tête l'idée de "manger sain" pour enfin être désirable, correspondre à ce que la société attend. Du coup, je ne mangeais quasiment plus.
Aujourd'hui, je suis guérie. Ou presque.
J'apprends, avec l'aide de ma psy, à ne plus me juger. À être bienveillante envers moi-même. Car une dureté implacable est cassante par manque de souplesse et finit toujours par se briser. Ce qui a été mon cas.
Maintenant, j'ai complètement tourné le dos à ces magazines et sites Internet. Je suis devenue extrêmement critique vis-à-vis de ces pubs et ces médias, vis-à-vis de cette société qui ne fait que nous juger en permanence.
En gros, les jugements de la société, c'est : "la beauté et la jeunesse, c'est bien. La laideur et la vieillesse, c'est mal. Qu'est-ce qui est beau ? La minceur. Les visages lisses. Qu'est-ce qui est laid ? Les rondeurs. Les visages ridés, ou avec des trucs de travers ou qui dépassent".
"La vulnérabilité ? C'est mal. L'impuissance ? C'est mal. Le laisser-aller ? C'est mal. Le contrôle ? C'est bien. Rentrer dans les cases, se faire poser une étiquette, se taire et se comporter comme un gentil petit consommateur sans opinion ? C'est parfait."
Qui sont les médias pour juger que la vulnérabilité, l'impuissance, les rondeurs, la laideur, la vieillesse, c'est mal ? Tout ça, ce n'est ni bien, ni mal. C'EST. Tout simplement.
Si la société se montrait bienveillante, nous ne serions pas aussi durs avec nous-mêmes et les médias ne diffuseraient pas de tels images et discours.
La bienveillance, c'est juste se dire que les choses SONT. Y a pas de "bien" ni de "mal". Aucun jugement.
Mais, comme un changement entier de société, c'est très compliqué et c'est très long, essayons déjà d'être nous-même bienveillants envers NOUS. Si nous sommes bienveillants avec nous-mêmes, nous le serons avec les autres. Si nous sommes bienveillants avec nous-mêmes, nous pourrons prendre suffisamment de recul sur tous ces messages diffusés par les médias, nous pourrons avoir une distance critique et se révolter contre tout ça.
Nous pourrons enfin lâcher prise et nous accepter NOUS. Ce que nous sommes. Accepter que chacun soit différent et que chacun puisse être heureux et bien dans sa peau. Que, OUI, on peut être bien dans sa peau en étant "gros", "laid", "vieux", et que ce sentiment n'est pas réservé à ceux qui le méritent (comme les médias le disent de manière plus ou moins explicite), c'est-à-dire les "jeunes", les "beaux", les "minces".
Courage.
Et pour un bon magazine papier féminin, par exemple, il y a Causette, "plus féminine du cerveau que du capiton".
Très bon article. C'est un sujet qui me touche beaucoup.
(Attention, ce qui suit est long.)
Dans un premier temps, j'ai été, comme tant d'autres malheureusement, victime des médias. À 15-16 ans, je ne lisais pas de presse féminine papier, mais j'allais sans cesse consulter leur site Internet. Tous les jours. C'était devenu comme une sorte de bible, pour moi.
À 16 ans, j'étais mal dans ma peau et beaucoup plus fragile que je ne croyais l'être. Je prenais à la lettre tous les conseils "beauté" et "minceur" de ces sites. Ces "belles" filles (jugées d'une beauté conforme par la société, bien sûr !) qui souriaient de toutes leurs dents en croquant une pomme ou en avalant une feuille de salade, ça me faisait terriblement envie. C'était une sorte d'idéal à atteindre.
Je suis tombée dans l'anorexie mentale. Je ne dis pas que la presse féminine a été la seule cause de ma maladie, au contraire ; mais elle y a beaucoup joué. Pour essayer de dissiper mon mal-être, je me réfugiais sur ces sites qui exposent des soi-disantes "règles de vie" pour être "belle" et "mieux dans son corps". J'avais dans ma tête l'idée de "manger sain" pour enfin être désirable, correspondre à ce que la société attend. Du coup, je ne mangeais quasiment plus.
Aujourd'hui, je suis guérie. Ou presque.
J'apprends, avec l'aide de ma psy, à ne plus me juger. À être bienveillante envers moi-même. Car une dureté implacable est cassante par manque de souplesse et finit toujours par se briser. Ce qui a été mon cas.
Maintenant, j'ai complètement tourné le dos à ces magazines et sites Internet. Je suis devenue extrêmement critique vis-à-vis de ces pubs et ces médias, vis-à-vis de cette société qui ne fait que nous juger en permanence.
En gros, les jugements de la société, c'est : "la beauté et la jeunesse, c'est bien. La laideur et la vieillesse, c'est mal. Qu'est-ce qui est beau ? La minceur. Les visages lisses. Qu'est-ce qui est laid ? Les rondeurs. Les visages ridés, ou avec des trucs de travers ou qui dépassent".
"La vulnérabilité ? C'est mal. L'impuissance ? C'est mal. Le laisser-aller ? C'est mal. Le contrôle ? C'est bien. Rentrer dans les cases, se faire poser une étiquette, se taire et se comporter comme un gentil petit consommateur sans opinion ? C'est parfait."
Qui sont les médias pour juger que la vulnérabilité, l'impuissance, les rondeurs, la laideur, la vieillesse, c'est mal ? Tout ça, ce n'est ni bien, ni mal. C'EST. Tout simplement.
Si la société se montrait bienveillante, nous ne serions pas aussi durs avec nous-mêmes et les médias ne diffuseraient pas de tels images et discours.
La bienveillance, c'est juste se dire que les choses SONT. Y a pas de "bien" ni de "mal". Aucun jugement.
Mais, comme un changement entier de société, c'est très compliqué et c'est très long, essayons déjà d'être nous-même bienveillants envers NOUS. Si nous sommes bienveillants avec nous-mêmes, nous le serons avec les autres. Si nous sommes bienveillants avec nous-mêmes, nous pourrons prendre suffisamment de recul sur tous ces messages diffusés par les médias, nous pourrons avoir une distance critique et se révolter contre tout ça.
Nous pourrons enfin lâcher prise et nous accepter NOUS. Ce que nous sommes. Accepter que chacun soit différent et que chacun puisse être heureux et bien dans sa peau. Que, OUI, on peut être bien dans sa peau en étant "gros", "laid", "vieux", et que ce sentiment n'est pas réservé à ceux qui le méritent (comme les médias le disent de manière plus ou moins explicite), c'est-à-dire les "jeunes", les "beaux", les "minces".
Courage.
Et pour un bon magazine papier féminin, par exemple, il y a Causette, "plus féminine du cerveau que du capiton".
Zébule;3103772 a dit :
Ca me rappelle la derière fois que j'ai ouvert un Grazia, il y avait un article suintant d'aigreur sur "les filles grandes, belles et odieuses", analyses de psychologues à l'appui pour expliquer que quand on fait plus d'1m70 et qu'on est bien de sa personne, on est nécessairement méprisante, vénale et superficielle, mais en vrai c'est parce qu'on est profondément insécure
ff: 
A la limite si ça avait été second degré... mais même pas, la rédaction est quand même allée chercher une "pseudo caution médicale" pour soutenir l'argumentation. Derrière ça il y a la volonté de créer une connivence avec la lectrice, la "girl next door" un peu complexée par ses deux bourrelets en pointant du doigt ces filles de papier glacé qui ne sont pas si parfaites que ça. Que des conneries aussi grasses soient étalées avec autant d'aplomb, ça montre à quel point les lectrices sont prises pour des connes...Navajo;3103774 a dit :
Je ne suis pas totalement d'accord. Des magazines "généralistes" orientés politique, économie, culture et entreprise comme Le Point, l'Express, Capital, etc. ne sont pas classés ouvertement dans la presse masculine, mais à travers les annonceurs on voit qu'ils sont destinés à un lectorat d'hommes. Je pense aussi à un article de Capital qui donnait des conseils pour choisir son costume, et pas un seul des modèles présentés n'avait une coupe féminine.
D'ailleurs ça me fait penser qu'une fois j'étais à la BU dans le rayon presse, et sur une vingtaine de magazines consacrés à la politique, l'économie, la socio, etc. pas un seul n'avait une femme en couverture. Je me rappelle même d'un magazine spécialisé dans les RH qui faisait figurer un groupe de 4 cadres en couverture et aucune femme parmi eux...
(Je n'ai pas lu tous les commentaires, ils sont nombreux et longs et j'avais juste envie de dire ce qui va suivre, et qui manifestement sera vachement moins long que cette parenthèse...)
Il n'y a pas plus antiféministe que les magasines "féminins".
Heureusement qu'il y a madmoiZelle.
Et merci Alfrédette pour cet article.
Il n'y a pas plus antiféministe que les magasines "féminins".
Heureusement qu'il y a madmoiZelle.
Et merci Alfrédette pour cet article.
Je ne comprends pas les accusations faites à l'encontre de Madmoizelle. Je ne vais pas répéter ce qui a été très bien dit par nombre de madz. Nous vivons dans une société ou nous sommes obligées d'être en contradiction avec nos convictions, à moins de vivre dans une radicalité totale : dur d'être anticapitaliste, dur d'être féministe, dur d'être écologiste...
Je lisais la presse féminine adolescente, mais j'étais toujours très frustrée, parce que je trouvais que c'était vraiment bête et simpliste, et qu'en plus ça se prenait vraiment au sérieux dans sa bêtise.
Madmoizelle apporte ce que je cherchais dans la presse dites féminine, c'est à dire :
Des articles beauté , sauf que Madz en parle de manière très intelligente, jamais auparavant je ne me maquillais, non pas que je n'en n'avais pas envie, mais tout simplement parce que j'étais une ouiche à ce sujet, et beaucoup d'articles (sans compter le forum) m'a permis de comprendre ce que je cherchais et désirais.
La rubrique mode est vraiment atypique par rapport à ce que l'on peut trouver habituellement, avec des propositions de fringues accessibles, des bons plans, etc...
Et puis surtout, les articles un peu plus légers (people, etc) sont toujours traités avec énormément d'humour et de recul.
Et puis Madmoizelle contribue largement à élargir ma compréhension du féminisme, et je trouve ça merveilleux que ça se 'popularise' autant. C'est très rassurant et ça me redonne foi en l'humanité.
(concernant les pubs, perso je n'y fais pas attention. Lorsque l'on regarde la télé, on peut très bien couper le son ou faire autre chose pendant les pubs. Et puis sur Madz, c'est uniquement en première page donc franchement rien de bien envahissant.... et vous restez très très très libre, quand même.)
Je lisais la presse féminine adolescente, mais j'étais toujours très frustrée, parce que je trouvais que c'était vraiment bête et simpliste, et qu'en plus ça se prenait vraiment au sérieux dans sa bêtise.
Madmoizelle apporte ce que je cherchais dans la presse dites féminine, c'est à dire :
Des articles beauté , sauf que Madz en parle de manière très intelligente, jamais auparavant je ne me maquillais, non pas que je n'en n'avais pas envie, mais tout simplement parce que j'étais une ouiche à ce sujet, et beaucoup d'articles (sans compter le forum) m'a permis de comprendre ce que je cherchais et désirais.
La rubrique mode est vraiment atypique par rapport à ce que l'on peut trouver habituellement, avec des propositions de fringues accessibles, des bons plans, etc...
Et puis surtout, les articles un peu plus légers (people, etc) sont toujours traités avec énormément d'humour et de recul.
Et puis Madmoizelle contribue largement à élargir ma compréhension du féminisme, et je trouve ça merveilleux que ça se 'popularise' autant. C'est très rassurant et ça me redonne foi en l'humanité.
(concernant les pubs, perso je n'y fais pas attention. Lorsque l'on regarde la télé, on peut très bien couper le son ou faire autre chose pendant les pubs. Et puis sur Madz, c'est uniquement en première page donc franchement rien de bien envahissant.... et vous restez très très très libre, quand même.)
@Myriam H. : Sans prendre part au débat, un dernier point sur la forme : ça n'a aucun sens de dire qu'il y a 25% d'écart entre les salaires des hommes et des femmes. Les femmes gagnent 20% de moins que les hommes et les hommes 25% de plus que les femmes, mais on ne peut pas parler d'écart avec les pourcentages, ça ne veut rien dire, c'est tout à fait incorrect mathématiquement parlant. (je crois savoir que @Sophie-Pierre Pernault s'est déjà arraché les cheveux là-dessus, haha, RÉPANDEZ LA BONNE PAROLE)
Dies Irae;3104890 a dit :
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris (les maths, moi, et le reste de l'univers)... du coup si je remplace par "un salaire de 20% inférieur à celui des hommes", ça marche ?
Oui tout à fait, auquel cas on parle d'un nombre de points.skaperla;3104945 a dit :sauf en parlant d'écart entre deux pourcentages
Oui ça marche ! Et pour que ça impressionne plus, on peut dire que les hommes ont un salaire supérieur de 25% (la magie des maths : deux nombres différents pour recouvrir une même réalité, haha)Myriam H.;3104951 a dit :
Je me revendique féministe de la première heure et pourtant je ne vois pas vraiment les choses comme ça.
J?avoue, je lis souvent les magazines féminins. Je n?ai pas l?impression que ce sont des injonctions à tout acheter ni à tout faire. Je les achète en connaissance de cause, je sais ce qu?il y a dedans.
OUI ça ne parle que de mode et beauté, de choses dites « futiles » (bien que pour moi les vêtements soient très importants, et d?ailleurs ça me saoule un peu cette idée de la fille superficielle parce qu?elle aime les fringues et les chaussures, mais bref.) Et alors ? On le lit et après on passe à autre chose non ? Je le lis dans les transports pour passer le temps avant d?aller en réunion. Ca ne m?empêche pas d?enchaîner sur un sujet très technique (je bosse dans un bureau d?études dans le bâtiment). Je ne prends que ce que je veux dans ce que je lis. Evidemment que tout n?est pas à appliquer à la lettre. Quand tu lis Auto-plus, on ne t?oblige pas à acheter toutes les voitures présentées. Ce n?est pas parce que je lis Grazia donc que ma vie ressemble à 100% à ce qu?il y a dedans.
J?avoue, je lis souvent les magazines féminins. Je n?ai pas l?impression que ce sont des injonctions à tout acheter ni à tout faire. Je les achète en connaissance de cause, je sais ce qu?il y a dedans.
OUI ça ne parle que de mode et beauté, de choses dites « futiles » (bien que pour moi les vêtements soient très importants, et d?ailleurs ça me saoule un peu cette idée de la fille superficielle parce qu?elle aime les fringues et les chaussures, mais bref.) Et alors ? On le lit et après on passe à autre chose non ? Je le lis dans les transports pour passer le temps avant d?aller en réunion. Ca ne m?empêche pas d?enchaîner sur un sujet très technique (je bosse dans un bureau d?études dans le bâtiment). Je ne prends que ce que je veux dans ce que je lis. Evidemment que tout n?est pas à appliquer à la lettre. Quand tu lis Auto-plus, on ne t?oblige pas à acheter toutes les voitures présentées. Ce n?est pas parce que je lis Grazia donc que ma vie ressemble à 100% à ce qu?il y a dedans.
Dies Irae;3104964 a dit :
Bon du coup j'ai juste mis "un écart salarial en notre défaveur". Mais merci de l'info, j'y penserai la prochaine fois que des pourcentages apparaissent dans un article !
