junebouvier;4896693 a dit :
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Calipo : Je respecte ton point de vue, même si il est diamétralement opposé au mien. Mais j'ai l'impression que tu affirmes des choses comme étant vraies, sans apporter une donnée précise ou un exemple pour illustrer tes propos ça aide pas à construire un débat.
Je te trouve aussi un peu violente quand tu dis : Le RSI et l'URSAFF sont des putains de salopards qui n'ont rien d'autre à faire que de mettre les gens dans une merde noire. C'est assez irrespectueux en fait, et ne donne pas vraiment envie d'argumenter avec toi. Peut-être pourrais-tu le dire autrement ? Je ne dis vraiment pas ça méchamment en tout cas, c'est juste pour garder un peu de civisme dans nos échanges.
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Sinon par rapport aux charges des entreprises, je voulais souligner que l'Etat peut trouver des solutions en cas de difficulté des entreprises, comme un
allègement ou une exonération d'impôts par exemple. Donc la législation s'adapte bel et bien à la réalité du terrain, dans la mesure du possible.
C'est vrai que je suis un peu violente
Mais c'est pas contre toi, c'est contre eux! J'ai un peu de mal à parler des d'affaires que j'ai pu traiter en étude car cela me gêne déontologiquement parlant (les gens nous font confiance pour qu'on les aide et c'est pour ça qu'ils nous parlent, mais je considère que c'est confidentiel).
Mais bon s'il te faut un exemple... Juin 2014, le dernier cas que j'ai eu d'erreur flagrante de l'URSSAF. Un petit couple, la cinquantaine, le mari bosse sur les chantiers et la femme s'occupe de l'administratif tant bien que mal. C'est du bâtiment, donc un secteur assez tendu. Mais bon l'entreprise suffit à faire vivre le couple et 2 salariés, c'est déjà ça.
La femme n'est pas comptable, alors elle délègue l'établissement des fiches de paie à un service spécial de l'URSSAF, qui le fait pour les petites entreprises (le TESE). Sauf que voilà, au TESE ils ont bourdé il y a un an au niveau des cotisations. Madame le voit en regardant les fiches, alors elle les prévient et demande la rectification. Rien. Deuxième lot de fiches erronées le mois suivant. Ma petite madame appelle, envoie des courriers, pas de réponse claire. ça l'inquiète un peu, mais elle continue de payer tout ce que l'URSSAF lui demande, en se disant que ça va s'arranger, que c'est interne à l'URSSAF.
Et ça dure un an. Un an pendant laquelle elle contacte régulièrement le TESE pour lui dire que quelque chose cloche, un an pendant lequel le TESE lui envoie chaque mois des fiches incorrectes.
Et au bout d'un an, l'URSSAF leur envoie une petite lettre qui exige le règlement d'un peu plus de 20 000€ pour cotisations non versées et pénalités diverses dû au défaut de paiement.
Panique à bord, évidemment qu'ils n'ont pas 20 000€ sous la main, alors ils ne paient pas, et Madame fait courrier sur courrier à l'URSSAF pour leur expliquer que tout ça c'est une erreur, que ça fait des mois qu'elle essaie de leur faire rectifier la situation.
Ben l'URSSAF les a assigné devant le tribunal de commerce. Liquidation judiciaire. Tout est terminé.
Mais eux ils n'ont pas compris. Au tribunal ça va vite, le jargon juridique est compliqué, on leur a dit qu'un mandataire a été désigné d'office, et qu'il faut y aller alors voilà, ils sont là dans ma salle d'attente. Elle a ramené tous les papiers pour me montrer, me prouver qu'ils sont honnêtes, qu'elle et sont mari ils ont toujours payé en temps et en heure, que c'est une erreur. Elle pense que je vais l'aider, elle est soulagée d'avoir enfin quelqu'un pour discuter de tout ça.
Peut être que je suis violente, mais ça rend violent d'expliquer à quelqu'un qu'il a tout perdu. ça rend violent les petites madames qui pleurent en salle d'attente quand elles comprennent que tout est fini.
Tu n'aura jamais un chiffre précis sur les erreurs de l'administration ayant causé ce type de cas. Comme je l'ai dit précédemment, ils ne sont pas exactement les champions de la prise de responsabilité, et nous on est pas là pour les recenser non plus.
Après c'est sûr que c'est un tout. Les temps sont durs, et il y a des secteurs plus sinistrés que d'autres. Mais au lieu de lever le pied pour faciliter la reprise, il me semble qu'on en rajoute couche sur couche, chacune plus obscure que la précédente.
Tu me parles aussi des solutions intermédiaires quand on est dans la difficulté. C'est vrai qu'elles existent. Mais il faut déjà y penser, comprendre qu'on y a droit, et ensuite se débrouiller pour le mettre en œuvre dans les temps. Et c'est pas si facile que ça pour les non-initiés... Dans les gérants de PME tu as quand même beaucoup de gens qui n'y connaissent absolument rien. Ils ont monté une structure pour faire leur métier, par pour remplir de la paperasse à longueur de journée. Et tous n'ont pas les moyens de payer pour que quelqu'un le fasse à leur place.
Désolée, c'était très long, mais tu voulais un exemple alors voilà! Peut-être qu'un jour je finirais comme certains de mes collègues, plus blasée et moins sensible, mais pour l'instant c'est pas le cas alors j'avoue que je m'emporte encore pas mal, alors pardon!