_lilou_;1513069 a dit :
Je suis assez d'accord avec ça.
Je trouve ça assez hypocrite de dire : "moi, à qui on ne demandera jamais de compte sur ma sexualité, étant donné qu'elle est LA norme, je me pose en chercheur (et si je trouve, là, je pourrai me poser en juge), je voudrais comprendre ce qui est si différent de moi : gêne ? éducation ? et bla bla bla".
Parce que oui, parfait, une fois qu'on le saura on aura fait progresser la science / on aura appris un truc en plus (ce serait tellement difficile de mourir sans avoir percé ce si terrible mystère...) mais surtout, on donnera un argument massue à tous ceux qui à l'heure actuelle se permettent des comportements dégueulasses envers les homosexuels.
Je mets ma main au feu que lorsqu'on aura mis le doigt sur le "gêne" (ou autre, je ne sais pas sur quoi on planche exactement en ce moment), ce qui en ressortira, c'est que l'homosexuel a une tare/un truc en moins, en plus.
C'est ça qui me fait peur dans l'idée de la recherche, de la compréhension.
J'aimerais bien voir la tête des hétéros si on leur demandait une justification de leur sexualité, sous prétexte de la COMPRENDRE.
Mais ça resterait chouette, qu'aux yeux de la loi, il y ait égalité.
Je rebondis sur un élément particulier. La recherche scientifique n'existe pas pour Trouver la vérité (c'est ce que je tiens à expliquer, à ma façon, sur mmZ). Il existe aucune théorie au monde non contre-argumentable (c'est le propre de la recherche scientifique). Jamais nous ne saurons pourquoi nous sommes hétérosexuels ou homosexuels (qui ne sont que des mots et recouvrent peu de réalité objective, si tentée qu'elle existe). Il existera des propositions, orientées selon les postulats théoriques des disciplines (en neurobiologie, en psychologie, en sociologie etc.), des lectures par rapport à un code et un filtre particulier, qui évolueront avec les moeurs, le temps. Les théories scientifiques ne sont ni vraies ni fausses, elles sont utiles ou non, profitables ou néfastes. Et surtout elles ne sont jamais fixes et déterminées.
En général, expliquer selon un point de vue tel comportement humain minoritaire est utilisé pour comprendre celui qui est plus majoritaire. Par exemple, j'ai travaillé au sein d'un groupe de travail qui s'intéressait à la question trans (et par extension à celle du genre, donc aussi aux sexualités), et un des chercheurs à un jour dit à un intervenant « très bien, nous avons avec votre travail des pistes pour comprendre plus ou moins la transidentité, mais surtout cela interroge : pourquoi les autres personnes ne sont-elles pas trans ?? ». Sigmund Freud utilisait aussi la psychopathologie pour expliquer, saisir le développement dit normal (la psychologie est extrêmement normative).
Mais personnellement je suis d'accord avec vous. Avec
Novembre, donc, notamment ! La recherche est forcément stigmatisante de façon sous-jacente. La compréhension, O.K., mais surtout, apprendre à accepter l'autre dans ses réalités, ses vécus, et les respecter. Et ça ce n'est pas une question de minorité ou de majorité. Chacun devrait être entendu et écouté comme il est, sans que les autres plaquent leurs propres vécus et le(ur)s normes sur ceux des autres. Et surtout ça serait chouette que les gens qui sortent un peu (ou beaucoup) de la norme ne soient plus considérés comme des tarés ou des malades mentaux.