@DianeSeleneHecate
Hello et d'abord tout plein de soutient, c'est pas humain ce que tu vis
.
Je ne sais pas où tu en es dans ta thèse alors je vais supposer que tu es avant la moité parce que si tu es vers la fin sans savoir comment poser tes congés je te plains de tout mon coeur, ça veut dire qu'il y a de gros dysfonctionnements dans ton encadrement et ton labo.
Donc oui tu as au moins droit à 5 semaines de congés par an. Pour vérifier, tu peux regarder ton contrat de travail, il doit y avoir des infos dessus. Tu as quel type de contrat? (CNRS, CIFRE, Université, autre?)
Dans ce lien
https://www.education.gouv.fr/bo/2009/47/esrh0927264c.htm qui parle des
doctorants contractuels des établissements publics d'enseignement supérieur ou de recherche
Il est dit pour un.e doctorant qui travaille que pour la recherche un total de 1607h travaillées par an.
Si tu comptes 5 semaines de congés, 1607/(52-5)/5 = 6.84 h de travail par jour 5 jours par semaine. Et je n'ai pas compté les jours fériés. Ca c'est la loi, et ok en période de rush on peut être amené.es à bosser plus que ça mais là tu es bien au delà. Ce n'est pas normal.
Donc, oui prends des vacances. Comme dit par d'autres, tu peux aller voir le personnel administratif de ton labo si tu ne sais pas comment poser tes congés, et tu peux aussi en parler avec les autres doctorant.e.s. Si ton ou ta directeur-ice de thèse t'empêche de prendre tes congés (pour une raison qui ne sera jamais valide ), je te conseille de porter la situation devant ton labo, l'école doctorale, les syndicats, parce que again, ce n'est pas normal. (mais dans un deuxième temps, dans un premier temps j'irais chez le médecin me faire arrêter).
Personnellement je pense que ce n'est pas de vacances dont tu as besoin, c'est d'un arrêt de travail. Une de mes amies et coloc a eu le déclic pour aller chez le médecin quand on a commencé à parler de possible burn out. Je n'ai pas retrouvé le site où il y avait la description des signes du burn out, mais ici ils y sont aussi :
https://www.viata.fr/burn-out-signes. C'est dur d'aller voir un médecin, mais quand on est épuisée et stressée, que le professionnel de santé en face de toi te demande "qu'est-ce qui vous amène", ça va probablement faire sortir ton épuisement.
C'est pas toi qui n'est pas assez bien pour y arriver, c'est la vie, personne ne peut tenir le rythme que tu décris, ce n'est pas humain.
Ca c'est la phase 1 : sortir, couper ta situation de travail, et c'est pas une fuite de ta part, c'est légal de prendre des congés, c'est légal d'avoir un arrêt de travail (et ton employeur ne peut pas demander la raison de ton arrêt de travail), c'est ta santé qui est en jeu
Phase 2 : réorganiser le fonctionnement
Tu dis que tu voudrais 1 mois de coupure sans impact sur la durée de ta thèse. Si tu en es là, c'est que tu estimes que tu ne peux terminer ta thèse dans le temps qu'il te reste non?
Je dirais que tu n'es pas très bien encadrée si tes encadrant.e.s ne te font pas lever le pied, et si ton planning est si serré que ça. En fait si tu es quasiment en fin de thèse, il n'y a pas le choix : il faut que tu t'arrêtes là, pour pouvoir recharger les batteries, prendre du recul, sinon tu vas exploser (imploser? tout est possible). Et il vaut mieux une thèse avec 1 mois en moins de recherche inefficace parce que tu ne peux plus réfléchir qu'une thésarde encore plus mal que ce que tu es actuellement. Il n'y a pas de thèse parfaite, la recherche on pourrait ne jamais s'arrêter, ton sujet tu ne pourras jamais en venir complètement à bout et déclarer "il n'y a plus rien à dire là dessus". Donc tu peux t'arrêter sans aller toujours un peu plus loin (mais oui c'est duuuur)
Si chaque semaine tu as une grosse deadline, c'est qu'il y a un souci avec la répartition du travail
. Je te suggère plusieurs choses:
- tu recycles des communications (ne pas présenter un truc complètement différent à chaque fois, c'est normal, les publics sont différents, on peut répéter et ajouter une petite chose en plus) pour parer au plus pressé si tu t'es engagée et ne te sens pas de ne pas y aller.
- tu réduis ta participation aux colloques confs etc. Peut être que ça te semble dur parce que tu t'es engagée à le faire, mais en vrai, personne ne te reprocherait de ne pas participer à quelque chose parce que tu es au fond de ton lit avec 40 de fièvre. C'est donc possible de dire non, d'annuler sa participation, voir que quelqu'un d'autre présente pour toi.
Tout mener de front en faisant des nuits blanches ce n'est pas possible.
Dans tous les cas, un entretien avec tes encadrant.e.s s'impose pour établir un plan de travail réaliste, et de planifier aussi tes périodes de vacances. Réaliste hein, pas on rajoute au max des trucs parce que "oui mais ça c'est quand même très intéressant". C'est peut être très intéressant, mais pas réaliste.
Petit point fin de thèse :
Je pense (mais faut vérifier les règles de ton école doctorale, je ne sais pas si c'est une disposition nationale) que tu dois déposer ton manuscrit avant la fin des 3 ans de ton contrat, si tu n'as pas eu d'avenant à ton contrat. En fait il faut être sous contrat pour déposer. Par contre tu peux soutenir en étant au chômage. Et tu peux demander un avenant à ton contrat s'il y a des "
circonstances exceptionnelles concernant les travaux de recherche du doctorant contractuel le justifient (article 7). Ces « circonstances exceptionnelles » sont des aléas, de nature scientifique ou technique, qui auraient freiné l'avancement des travaux." (extrait du premier lien officiel).
Est-ce que tu as des gens avec qui parler de ta situation? De ce que tu vis? Est-ce que c'est un comportement normal dans ton labo? (est-ce que tu es dans un labo français d'ailleurs? j'ai l'impression que oui à cause des 3 ans fermes).
N'hésite pas à venir ici pour nous dire comment ça va
. Je répète, tu n'es pas dans une situation normale, et ce n'est pas de ta faute. Je suis docteure maintenant
(pas en médecine héhé) mais prends soin de toi, la recherche, c'est accessoire, ta vie, c'est essentiel. Je t'envoie plein de courage