Le sujet du revenu de base me passionne et j'y place beaucoup d'espoir, mais je suis loin d'être une pro du sujet et je suis présentement sous décontractant musculaire, donc désolée si c'est pas clair.
@Anera Concernant la différence entre Paris et les autres régions (ou même entre le Sud (mon dieu, le prix de l'immobilier dans le sud
) et les autres régions)...l'idée de plafonner les loyers a déjà été évoquée dans le sujet, ce qui peut être une piste. On peut également imaginer que les gens iraient s'installer dans d'autres régions. Ou concevoir un revenu de base par région, avec un minimum, et en fonction du coût de la vie, telle région aurait un peu plus, telle autre encore un peu plus et Paris beaucoup plus.
Et pour ce qui est de "y aura-t-il assez de gens pour travailler/les gens vont-ils travailler"...cela me fait penser aux familles qui déscolarisent leurs enfants et les laissent libres de leurs apprentissages. Généralement, ces gens-là rapportent qu'il faut en moyenne un à deux ans à un enfant qui vient de quitter l'école pour revenir à son état normal, pour redevenir curieux, avoir envie d'apprendre, de travailler, de redécouvrir des matières "scolaires". Pendant ces un à deux ans, le gamin va juste vouloir jouer et faire ce qui peut apparaître comme "n'importe quoi", se coucher n'importe quand, se lever n'importe quand, manger des "cochonneries", et répondre "Non, trop pas" à la vue de tout ce qui peut rappeler quelque chose de scolaire. En fait, il rattrape juste le temps perdu. Il teste pour voir si c'est vrai, s'il est vraiment libre maintenant. Il fait ce qu'il a fantasmé de faire pendant ces années scolaires : rester au lit, ne "rien" faire (mais je pense qu'on ne fait jamais vraiment "rien", c'est impossible, surtout pour un enfant), jouer, manger des frites matin/midi/soir. Et puis progressivement, il va se reconnecter à son instinct et à ses besoins naturels : il mangera de lui même ce dont il a besoin, de la quantité dont il a besoin, il va retrouver SON rythme de sommeil naturel (qui n'est pas forcément dormir entre 20h30 et 7h30)...et il va retrouver une envie plus "pure", si l'on peut dire ainsi, d'apprendre, dénué de compétition, d'obligation, de norme. Alors oui, si ça se trouve, il ne fera pas de maths pendant 5ans. Mais peut-être qu'un jour, il se dira qu'il a envie de passer son bac S, ou qu'il en aura besoin pour faire les études/le métier de ses rêves. Et il trouvera certainement la motivation et l'envie d'apprendre tout ce qu'il faut pour ça. Peut-être qu'il y arrivera même mieux que s'il l'avait fait à l'âge où tout le monde le fait. (Ou peut-être pas. Peu importe tant que lui est satisfait de ce qu'il fait/vit.)
Je pense que le revenu de base générera exactement la même chose chez les adultes que la déscolarisation chez les enfants. Sauf que ça risque de prendre plus de temps pour que les gens reviennent à un état naturel où ils ont envie de faire des choses (parce que l'être humain n'est pas naturellement oisif), parce qu'ils ont encore plus d'années de conditionnement derrière eux, donc encore plus d'envies de glandouille à rattraper.
Donc bon, j'imagine qu'il faudra un moment d'adaptation, et surtout, d'accompagnement (psy, surtout) de la population. Mais l'avantage, c'est que personne n'avançant au même rythme, il y aura toujours des gens plus avancés sur le chemin pour tirer les autres vers le haut, accompagner, donner des tuyaux, et surtout, montrer que ça peut marcher. Sans compter que tous ceux qui seront enfants/pas encore nés lors de la mise en place du revenu de base n'auront pas la même manière de fonctionner, ils n'auront en principe pas besoin de ce temps de "n'importe quoi" parce qu'ils n'auront pas été privé de liberté (enfin, ça implique de revoir la vision de l'enfance actuelle, et la scolarité, mais à mes yeux, je n'envisage pas le revenu de base sans ça, cela me semble aller de soi), donc eux pourront faire tourner la société...et les vieux de la vieille se seront sûrement déjà remis en état de marche à ce moment-là, ou ne tarderont pas/plus à le faire.
Bon, je m'endors vraiment trop, je vais m'arrêter là, j'espère avoir été compréhensible quand même.