Décidément la première année de fac...
J'avais choisi philo avec les encouragements de mon prof de terminale, et j'ai échoué au second semestre, bon, alors, oui y avait pas la compensation des semestres, ni d'ailleurs des UE ni de rien du tout, sinon j'aurais eu l'année, mais je l'aurais peut être eue aussi si j'avais cessé de considérer que mes capacités devaient suffir à me garder la tête au dessus de l'eau, si je ne me m'étais pas octroyée une semaine de vacances supplémentaire en février, si j'avais oublié les sorties trois fois par semaine et le nouveau boyfiend bossant en trois/huit (avec lequel je suis toujours 2 ans 1/2 après) mais surtout, si j'avais adhéré à l'esprit fac de philo, inspiré par les profs et imité (d'après moi, imité, pas mieux) par les étudiants.
ça a été dur.
Mais oui, voilà, non, je n'aimais pas la fac de philo, c'est clair, c'est net. Je n'y étais pas chez moi, donc je préfèrais être chez moi, avec des proches dont les réalités chômeuses et assediceuses, quand pas ouvrières, rendait l'exercice philosophique un peu surréel.
Je n'aime pas qu'on me demande d'être intelligente, d'avoir de l'esprit. J'en ai si je veux. Si tu me le demande, t'as rien, un mur. Un sourire à la rigueur, mais j'ai peur d'être bête, donc je refuse de prouver mon intelligence à qui que ce soit.
J'ai déçu mon prof de philo, mais il avait ces attentes là, et ça m'a empêché aussi de discuter avec lui au fur et à mesure de ce qui me travaillait et me troublait. Je lui en veux un peu, encore.
Enfin, la philo m'a inspiré... la géographie , qui me correspond cent fois mieux. En philo, c'était comme si j'avais privilégié une moitié de moi et mis l'autre de côté, là je me sens entièrement nourrie. Et le master 2 que je vise est transversal, appartiens à la fac de philo, mais est ouvert aux géographes. J'ai pas dit mon dernier mot.
Et puis quand j'ai eu mon bac mention bien, j'en avais rien à foutre presque. Depuis que j'ai échoué, je savoure la réussite, la vraie, celle qu'on a méritée parce qu'on a bossé et que c'est ce boulot qui est reconnu.