J'ai vu mon père au café en fin d'aprem pour discuter de mon "orientation" l'année prochaine. Ma mère était avec lui depuis une heure quand je suis arrivée.
Pour une fois, on ne s'est pas enguelés, et pourtant ce genre de rendez-vous finit généralement de la même façon.
Mais je viens d'apprendre que mon père ne veut pas me payer un lycée hors contrat recommandé par tant de personnes (par qui j'avais un témoignage "direct" de l'établissement de l'enseignement). Il y a trois ans, il en a payé un à mon frère et qui plus est, aux tarifs plus élevés. Ce n'est même pas jalousie que je dis ça, mais simplement par dépit. Avec ma mère, ils m'ont proposé une solution alternative qui me paraît correcte et certainement plus adaptée à ma situation scolaire, mais au final, je resterai dans le même bahut que je déteste.
Enfin, je suis quand même rassurée qu'on ne se soit pas mis trop sur la gueule. Mais voilà quoi ; tout me renvoie à cette situation de merde, ce schéma à la boucle définitive. J'ai vraiment envie de pleurer, mais je suis trop crevée pour me donner en sanglots (et pourtant ça m'apaiserait).
En rentrant vers 19h30 avec ma mère, j'ai croisé mon voisin über craquant-au-sourire-de-ouf. Et putain, ça fait trois ans qu'on habite là maintenant et je suis pas foutue de me bouger pour aller voir la petite bande de jeunes qui s'est créée. Ca aussi, ça me renvoie encore à une de mes ruminations favorites ; je n'ai aucune vie sociale, je ne change pas, j'ai pas confiance en moi et ça se remarque instantanément, je ne fous rien de mes journées, je n'ai aucun "talent", ma mère et mon beau-père (et les autres...) me considèrent toujours de la même façon, et puis en fait, je me déteste, tiens.