Le Vatican a manqué à ses obligations internationales vis-à-vis de la protection de l'enfance, dans les affaires d'abus sexuels sur des mineurs commis par des prêtres, estime le rapport annuel d'Amnesty International publié aujourd'hui.
«Le Saint-Siège n'a pas suffisamment respecté ses obligations internationales sur la protection des enfants», souligne l'ONG qui a consacré pour la première fois un chapitre spécifique au Vatican dans son rapport annuel.
Amnesty mentionne les «preuves croissantes d'abus sexuels concernant des enfants commis par des membres du clergé ces dernières décennies et l'incapacité persistante de l'Eglise catholique à faire face à ces crimes de manière appropriée».
Le pape a reconnu ces abus lors de ses visites dans les pays concernés, tels que l'Irlande, Malte et le Royaume-Uni, et a exprimé ses regrets, note l'organisation de défense des droits de l'Homme. L'Eglise a par ailleurs renforcé la loi canonique (sa propre loi) sur le sujet, mais cette dernière «ne comporte par d'obligation pour les autorités ecclésiastiques d'informer les autorités civiles en vue d'une enquête criminelle», observe l'ONG. De plus, «le secret est obligatoire pendant la procédure».
A cause de l'omerta, celle des enfants, de leurs parents et du clergé, il est impossible de savoir exactement combien de pédophiles ont sévi dans l'Eglise de France. En octobre 2010, l'archevêque de Paris, monseigneur Vingt-Trois, annonçait quelques chiffres. Il y a, selon lui, aujourd'hui, 9 prêtres emprisonnés, 51 mis en examen et 45 en liberté après avoir purgé leur peine. Ce qui donne une centaine de prêtres pédophiles recensés par l'Eglise en France. Christian Terras, directeur de la revue catholique Golias, a calculé de son côté le nombre des prêtres pédophiles qui ont été signalés ces vingt dernières années par la justice. Il en compte 220.
Pour lui, il reste beaucoup à faire : "L'Eglise prend lentement conscience qu'il faut sortir de cette culture d'omerta. En 2000, les évêques de France ont publié un texte qui condamne la pédophilie. Mais il reste du chemin à parcourir : des infos inquiétantes nous remontent de plusieurs diocèses où des prêtres pédophiles, à leur sortie de prison, ont été réintégrés en paroisse et sans qu'aucune mesure ne soit prise pour la sécurité des enfants." (Les Inrocks)
Rappelons qu'en 2004, une étude indépendante du John Jay College of Criminal Justice de New York rendue publique par l'Église catholique américaine établissait à 4 400 le nombre de prêtres accusés d'abus sur des mineurs aux États-Unis entre 1950 et 2002, soit 4 % de l'ensemble des 110 000 prêtres en fonction pendant cette période. Le nombre de mineurs victimes de ces abus est évalué à 11 000.
Une circulaire du Vatican aux évêques du monde entier, avec des «lignes directrices» à suivre face aux cas de pédophilie au sein de l'Église, doit être publiée lundi prochain.
Enfin !
«Le Saint-Siège n'a pas suffisamment respecté ses obligations internationales sur la protection des enfants», souligne l'ONG qui a consacré pour la première fois un chapitre spécifique au Vatican dans son rapport annuel.
Amnesty mentionne les «preuves croissantes d'abus sexuels concernant des enfants commis par des membres du clergé ces dernières décennies et l'incapacité persistante de l'Eglise catholique à faire face à ces crimes de manière appropriée».
Le pape a reconnu ces abus lors de ses visites dans les pays concernés, tels que l'Irlande, Malte et le Royaume-Uni, et a exprimé ses regrets, note l'organisation de défense des droits de l'Homme. L'Eglise a par ailleurs renforcé la loi canonique (sa propre loi) sur le sujet, mais cette dernière «ne comporte par d'obligation pour les autorités ecclésiastiques d'informer les autorités civiles en vue d'une enquête criminelle», observe l'ONG. De plus, «le secret est obligatoire pendant la procédure».
A cause de l'omerta, celle des enfants, de leurs parents et du clergé, il est impossible de savoir exactement combien de pédophiles ont sévi dans l'Eglise de France. En octobre 2010, l'archevêque de Paris, monseigneur Vingt-Trois, annonçait quelques chiffres. Il y a, selon lui, aujourd'hui, 9 prêtres emprisonnés, 51 mis en examen et 45 en liberté après avoir purgé leur peine. Ce qui donne une centaine de prêtres pédophiles recensés par l'Eglise en France. Christian Terras, directeur de la revue catholique Golias, a calculé de son côté le nombre des prêtres pédophiles qui ont été signalés ces vingt dernières années par la justice. Il en compte 220.
Pour lui, il reste beaucoup à faire : "L'Eglise prend lentement conscience qu'il faut sortir de cette culture d'omerta. En 2000, les évêques de France ont publié un texte qui condamne la pédophilie. Mais il reste du chemin à parcourir : des infos inquiétantes nous remontent de plusieurs diocèses où des prêtres pédophiles, à leur sortie de prison, ont été réintégrés en paroisse et sans qu'aucune mesure ne soit prise pour la sécurité des enfants." (Les Inrocks)
Rappelons qu'en 2004, une étude indépendante du John Jay College of Criminal Justice de New York rendue publique par l'Église catholique américaine établissait à 4 400 le nombre de prêtres accusés d'abus sur des mineurs aux États-Unis entre 1950 et 2002, soit 4 % de l'ensemble des 110 000 prêtres en fonction pendant cette période. Le nombre de mineurs victimes de ces abus est évalué à 11 000.
Une circulaire du Vatican aux évêques du monde entier, avec des «lignes directrices» à suivre face aux cas de pédophilie au sein de l'Église, doit être publiée lundi prochain.
Enfin !