Un
éditorial du Monde que je trouve sympa.
J'ai eu le CAPES d'anglais cette année et je me prépare donc à ma première rentrée en tant que professeur au mois de septembre.
Je sais bien que les conditions d'exercice du métier ne sont pas joyeuses, j'ai subi pendant la moitié de ma scolarité les regards de pitié des gens quand je leur dis que je veux être prof (c'est comme si je leur annonçais que je m'engageais dans l'armée en fait), je suis terrifiée par la rentrée parce que je ne sais concrètement
pas préparer un cours, mais malgré tout, je suis remplie d'énergie et je pense avoir "le feu sacré".
J'ai effectué un stage dans une école aux États-Unis, dans des conditions certes idylliques comparé à ce qui m'attend, si ce n'est en septembre, au moins l'année de ma titularisation, et malgré mon stress, malgré mon éternelle insatisfaction, j'ai passé une année extraordinaire parce que j'étais au contact d'enfants (de pré-ados pour être exact), parce que je leur transmettais un savoir, parce qu'ils me font rire (même s'il y en a dans le lot qui me font plutôt pleurer), parce que je me suis éclatée à préparer des leçons avec ma prof tutrice.
Et lors des deux mini-stages que j'ai effectué en master dans un lycée puis dans un collège, les côtés positifs ont toujours effacé les côtés négatifs.
J'ai toujours voulu enseigner, je sais que c'est ma passion, je sais que j'y trouverais toujours de bons côtés. L'enseignement de ma matière est en perpétuelle évolution (l'anglais c'est quand même un des rares moments dans une journée de classe où tu peux passer tes chansons préférées aux élèves - il suffit juste d'y trouver un objectif !), la maîtrise d'une langue est pour moi un sentiment très valorisant chez les adolescents, et on a la chance d'agir sur notre société, d'avoir un rôle utile à celle-ci.
Je compare aussi la situation des enseignants français à celles des enseignants américains par exemple, qui ont peut-être une formation meilleure que la nôtre, mais qui travaillent parfois beaucoup plus (un ami qui a enseigné les maths au Texas disait avoir 25h de cours par semaine, et puis ils ont beaucoup moins de vacances au cours de l'année) et dans des conditions parfois beaucoup plus craignos que chez nous.
Je me dis que c'est un des rares métiers où on effectue une partie de notre travail à la maison, où on a autant de vacances et il y a encore beaucoup d'autres avantages.
Tout ce que je veux en fait, c'est redorer l'image de la profession en prouvant qu'être prof, c'est un métier génial - j'espère ne jamais perdre l'énergie qui m'habite en ce moment (même si elle est mêlée à une grosse dose de stress), l'optimisme et l'humour qui me caractérisent. Ce n'est pas en se plaignant sans arrêt que les enseignants se referont une réputation auprès des français, même si le gouvernement actuel est plus favorable à nos préoccupations que le gouvernement précédent !
(Désolée si tout ça semble un peu lyrique, c'est juste que je viens de réaliser qu'en fait je suis vachement contente d'être prof - je reviens en septembre vous raconter si j'ai toujours autant le sourire !)