Je suis en M1 didactique des langues étrangères et secondes (FLE pour les intimes
) et je pense me tourner vers le PGCE en écosse éventuellement. Si je ne suis pas prise (très peu de pris, beaucoup de candidatures) je pourrais sans problème aller vers l'enseignements aux migrés ou sur le master informatique/FLE.
Cette année j'ai déjà commencé mes stages et je me rend compte que c'est ce que je veux faire, point final. Je veux enseigner. Là, j'ai deux stages : un stage en centre de langue où j'ai deux classes, entièrement seule, chaque semaine (niveau B2-C2 et A2-B1 pour ceux qui connaissent les niveaux du CECR) et ça se passe très bien. Je suis en activité orale et je pense que ce qui fait que ça se passe bien c'est que les élèves choisissent d'être là. Dans ces classes j'ai des Erasmus en majorité, mon age aussi, et ils s'inscrivent en ligne, chaque semaine, aux cours qu'ils veulent (y a des activités écrites, orales, actualité...) et ça se passe très bien. Y a des cafouillage, comme toujours au début, mais faut improviser, faut pas avoir peur de sortir de sa zone de confort et personnellement, j'aime ça.
Ensuite pour le moment j'assiste et j'observe une prof de FLE en maison d'arrêt et dans pas longtemps je vais avoir une classe de détenus toute seule. Je n'angoisse pas trop non plus car une fois de plus, ils choisissent quand même d'être là et ils savent pertinemment que si il y a le moindre problème, ils n'auront plus le droit de venir en cours. Par contre, là, je fais du A1.1 (débutant de chez débutant) et ça peut être frustrant. Il y en a très peu qui relisent le cours ou qui prennent le temps d'apprendre les dernières leçons alors on a vraiment l'impression de stagner, il faut aussi compter ceux qui ne savent pas écrire et qui apprennent sur le tas... Mais il y a de bonnes surprises et c'est majoritairement pour ça que je veux faire ce métier : sur une classe de 15 élèves, si il y en a 1 que je sens éveillé, motivé à mort, qui a envie d'apprendre, alors ça me suffit amplement pour supporter les autres qui soupirent et qui font semblant de pas comprendre.
Et puis j'ai la chance d'avoir des professeurs géniaux en Master qui donnent envie d'enseigner et d'essayer de nouvelles techniques (l'énervement positif, pour donner envie aux élèves d'en savoir plus, la frustration qui pourrait leur donner envie de creuser les leçons et d'en demander plus), je me sens bien encadrée, dans mes lieux de stages mes référents sont très ouverts et très sympathiques, les élèves sont adorables, pour l'instant je suis sur un petit nuage. Je sais qu'un jour je vais prévoir un truc et que ça va faire un bide, ça arrive à tout le monde, mais je me prévois très souvent des plans de secours. Ca demande beaucoup de travail, mais j'aime ça.
A côté de ça, je sens bien que quelques collègues se découragent (souvent ceux qui ont du A1.1 d'ailleurs...) car ils sont ou bien frustrés, ou bien ils se rendent compte que ce n'était pas ce qu'ils attendaient. Il y a déjà eu pas mal de désertions (environs 5/6 je crois) et les stages aident je pense, à savoir si on a ça ou pas. Ensuite, pour la réalité des professeurs en france pour des français, je connais quelques profs, dont certains qui ont finit par arrêter (pas souvent à cause des élèves, mais souvent à cause de l'administration ou des parents d'élèves) et d'autres qui trouvent totalement leur compte. Je pense que chaque situation est différente mais que le gouvernement pourrait un petit peu revaloriser le métier. J'ai entendu des amis parler de la formation et ce n'était que très rarement positif finalement... C'est dommage :/ ça peut tuer une passion dans l'oeuf :/