Pour l'instant je n'en vois qu'un qui pourrait entrer dans ta définition de "livre-source" : Requiem, d'Antonio Tabucchi. Bien qu'il ne me rappelle ni d'où je viens, ni où je vais, ni pourquoi je suis là, j'ai l'impression, à chaque lecture de ce bouquin, d'avoir une longue discussion avec un ami intime, où j'en apprends toujours plus sur moi-même, et à la fois d'avoir face à moi un portrait presque précis de mon être profond. Le récit en lui-même est une énigme, basée entièrement sur un rêve, ou sur une pensée, et pourtant c'est dans ce mystère même que j'arrive le plus à me retrouver. Les contours sont imprécis, indistincts (un peu comme mes pensées et mes réflexions, en fait !) et à la fois très concrets : le thème de la nourriture revient souvent, ansi que celui du voyage, du souvenir, de l'Art - on évoque le fameux tableau de Bosch, La Tentation de Saint Antoine, sachant que je suis une monomaniaque de Bosch et du mythe de Saint Antoine ! -... et ces thèmes sus-cités me sont chers, et font partie intégrante de ma vie ; la nourriture et le voyage sont pour moi un réconfort et un plaisir lié à la découverte du renouveau ; le souvenir et l'Art sont à la fois un moyen de m'enrichir, de revenir sur moi-même, et de me rattacher au monde (et de m'en détacher en fait, surtout).