J'aime la plupart des poèmes de Max Jacob. (Et puis avoir eu Picasso comme parrain pour son baptême, la classe )
Plaintes d'un prisonnier
Perchez les prisons sur les collines
Nous aurons la respiration saline
Ça nous consolera de la discipline
Barbe-Bleue est ici depuis une huitaine
Avec ses beaux-frères, avec Croquemitaine
"Anne, ma sœur, ne vois-tu rien venir
Regarde la mer bleue, regarde l'avenir !
- Je ne vois que l'aumônier et le médecin
Ils arrivent dans le bois de pins
Et leur aspect
Me rend perplexe et circonspect
Faut-il me donner la fièvre jaune
En me frottant le nez avec la paume
Ou une fluxion de poitrine
En buvant mon urine."
La fille du geôlier et le récidiviste
Des résultats du steeple ont consulté la liste
Comme près des colonnes il y avait du vent
Ils ne le lurent pas plus avant
Et la belle a fait un enfant.
Un entomologiste qui est sous les verrous
Étudie à son gré la punaise et le pou ;
Nous avons un préfet, un notaire, un abbé,
Les malheureux, ce n'est pas bête,
Ont fait de la cloison un piano alphabet
Ils se disent tout ce qui passe par la tête.
- Moi, je n'ai jamais pu l'apprendre -
D'hommes à femmes des choses tendres.
Prisons, volière des doigts muets
La muse est un oiseau qui passe
Par les barreaux de ma prison
J'ai vu son sourire et sa grâce
Mais n'ai pu suivre son sillon.
Adieu muse, va dire aux hommes
Ce soir de fête en la cité
Que dans les prisons où nous sommes
On meurt de les avoir aimés
Plaintes d'un prisonnier
Perchez les prisons sur les collines
Nous aurons la respiration saline
Ça nous consolera de la discipline
Barbe-Bleue est ici depuis une huitaine
Avec ses beaux-frères, avec Croquemitaine
"Anne, ma sœur, ne vois-tu rien venir
Regarde la mer bleue, regarde l'avenir !
- Je ne vois que l'aumônier et le médecin
Ils arrivent dans le bois de pins
Et leur aspect
Me rend perplexe et circonspect
Faut-il me donner la fièvre jaune
En me frottant le nez avec la paume
Ou une fluxion de poitrine
En buvant mon urine."
La fille du geôlier et le récidiviste
Des résultats du steeple ont consulté la liste
Comme près des colonnes il y avait du vent
Ils ne le lurent pas plus avant
Et la belle a fait un enfant.
Un entomologiste qui est sous les verrous
Étudie à son gré la punaise et le pou ;
Nous avons un préfet, un notaire, un abbé,
Les malheureux, ce n'est pas bête,
Ont fait de la cloison un piano alphabet
Ils se disent tout ce qui passe par la tête.
- Moi, je n'ai jamais pu l'apprendre -
D'hommes à femmes des choses tendres.
Prisons, volière des doigts muets
La muse est un oiseau qui passe
Par les barreaux de ma prison
J'ai vu son sourire et sa grâce
Mais n'ai pu suivre son sillon.
Adieu muse, va dire aux hommes
Ce soir de fête en la cité
Que dans les prisons où nous sommes
On meurt de les avoir aimés