Vos poèmes/poètes préférés?

29 Juillet 2006
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Albertine;2186759 a dit :
Marceline DESBORDES-VALMORE, Les séparés (N'écris pas...)

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon c?ur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon c?ur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon c?ur.
N'écris pas !

Boudu, ce poème me ramène complètement à mon adolescence, je m'en souviens bien, il était dans mon recueil préféré!
 
29 Juillet 2006
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Melody Nelson;1976799 a dit :
Paul Eluard <3

Ma morte vivante

Dans mon chagrin, rien n'est en mouvement
J'attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s'est séparée de ta bouche
Ma bouche s'est séparée du plaisir
Et du sens de l'amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n'avanceront plus, il n'y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il m'est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j'ai crue infinie
Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau
Pareil au tien, cerné d'un monde indifférent
J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres.

Encore un poème de mon adolescence, et celui-là était très très fort pour moi, je le connais par coeur <3
En fait ce topic me rappelle toute mon adolescence.
 
24 Octobre 2009
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Saint Etienne
J'ai découvert ce poème en lisant les fleurs du mal (c'était une volonté, je ne l'ai pas fait en cours!). J'ai eu beaucoup de difficulté à lire les fleurs du mal, mais ce poème... Il décrit une femme, parmis tant d'autres choses...
Le masque, de Baudelaire.

Contemplons ce trésor de grâces florentines ;
Dans l'ondulation de ce corps musculeux
L'Elégance et la Force abondent, s?urs divines.
Cette femme, morceau vraiment miraculeux,
Divinement robuste, adorablement mince,
Est faite pour trôner sur des lits somptueux
Et charmer les loisirs d'un pontife ou d'un prince.

? Aussi, vois ce souris fin et voluptueux
Où la Fatuité promène son extase ;
Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ;
Ce visage mignard, tout encadré de gaze,
Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
"La Volupté m'appelle et l'Amour me couronne !"
A cet être doué de tant de majesté
Vois quel charme excitant la gentillesse donne !
Approchons, et tournons autour de sa beauté.

O blasphème de l'art ! ô surprise fatale !
La femme au corps divin, promettant le bonheur,
Par le haut se termine en monstre bicéphale !
? Mais non ! ce n'est qu'un masque, un décor suborneur,
Ce visage éclairé d'une exquise grimace,
Et, regarde, voici, crispée atrocement,
La véritable tête, et la sincère face
Renversée à l'abri de la face qui ment.
Pauvre grande beauté ! le magnifique fleuve
De tes pleurs aboutit dans mon c?ur soucieux,
Ton mensonge m'enivre, et mon âme s'abreuve
Aux flots que la Douleur fait jaillir de tes yeux !

? Mais pourquoi pleure-t-elle ? Elle, beauté parfaite,
Qui mettrait à ses pieds le genre humain vaincu,
Quel mal mystérieux ronge son flanc d'athlète ?

? Elle pleure insensé, parce qu'elle a vécu !
Et parce qu'elle vit ! Mais ce qu'elle déplore
Surtout, ce qui la fait frémir jusqu'aux genoux,
C'est que demain, hélas ! il faudra vivre encore !
Demain, après-demain et toujours ! ? comme nous !​
 
9 Août 2008
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lorient
Phillipe Delerm
La bicyclette et le vélo

C?est le contraire du vélo, la bicyclette. Une silhouette profilée mauve fluo dévale à soixante-dix à l?heure : c?est du vélo. Deux lycéennes côte à côte traversent un pont à Bruges : c?est de la bicyclette. L?écart peut se réduire. Michel Audiard en knickers et chaussettes hautes au comptoir d?un bistro : c?est du vélo. Un adolescent en jeans descend de sa monture, un bouquin à la main, et prend une menthe à l?eau à la terrasse : c?est de la bicyclette. On est d?un camp ou bien de l?autre. Il y a une frontière. Les lourds routiers ont beau jouer du guidon recourbé : c?est de la bicyclette. Les demi-course ont beau fourbir leurs garde-boue : c?est du vélo. Il vaut mieux ne pas feindre, et assumer sa race. On porte au fond de soi la perfection noire d?une bicyclette hollandaise, une écharpe flottant sur l?épaule. Ou bien on rêve d?un vélo de course si léger : le bruissement de la chaîne glisserait comme un vol d?abeille. A bicyclette, on est un piéton en puissance, flâneur de venelles, dégustateur du journal sur un banc. A vélo, on ne s?arrête pas : moulé jusqu?aux genoux dans une combinaison néospatiale, on ne pourrait marcher qu?en canard, et on ne marche pas.

C?est la lenteur et la vitesse ? Peut-être. Il y a pourtant des moulineurs à bicyclette très efficaces, et des petits pépés à vélo bien tranquilles. Alors, lourdeur contre légèreté ? Davantage. Rêve d?envol d?un côté, de l?autre familiarité appuyée avec le sol. Et puis? Opposition de tout. Les couleurs. Au vélo l?orange métallisé, le vert pomme granny, et pour la bicyclette, le marron terne, le blanc cassé, le rouge mat. Matières et formes aussi. A qui l?ampleur, la laine, le velours, les jupes écossaises ? A l?autre l?ajusté dans tous les synthétiques.

On naît à bicyclette ou à vélo, c?est presque politique. Mais les vélos doivent renoncer à cette part d?eux-mêmes pour aimer ? car on n?est amoureux qu?à bicyclette.
 
18 Juillet 2008
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Paris
Castille;2186797 a dit :
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main

Et j'ai pleuré.

Déjeuner du matin, Jacques Prévert.

En fait, j'en ai tellement de préféré que j'en ai pris un au hasard dans tout ceux que j'aime.

C'est celui que je voulais mettre mais tu m'as devancée.

J'aime aussi l'écriture riche de Beaudelaire, mais ce court texte de Prévert, d'une simplicité absolue, est fascinant pour l'émotion -je trouve- qu'il dégage.

J'aime aussi beaucoup - rien d'original - "à celle qui est trop gaie", de Baudelaire toujours.

Je me souviens au lycée l'avoir trouvé furieusement érotique :P

"Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !

Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;

Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.

Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,

Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !"
 
9 Février 2011
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Lyon
mecaniquenocturne.tumblr.com
Allen Ginsberg est l'un de mes poètes favoris. Trop inconnus en France,c 'est pourtant l'un des précurseurs du mouvement Beatnik (50s aux USA :) ) qui amena des mouvements comme les hippies ou les punks. Symbole d'une jeunesse qui se découvre, qui s'émancipe, qui découvre la drogue, les différentes formes de sexualité (Ginsberg a été incarcéré pour homosexualité...), les voyages (Big up Jack Kerouac). Anticonformiste à souhait :)
Ses poèmes ne sont pas évidents. C'est surtout la manière dont il les lit qui est captivante!

(Au passage, son histoire à été adapté au cinéma avec James Franco mon amour dans le rôle principale)

Voici un extrait de son poème le plus connu : Howl

j'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus,
se traînant à l'aube dans les rues nègres à la recherche d'une furieuse piqûre,
initiés à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne,
qui pauvreté et haillons et oeil creux et défoncés restèrent debout en fumant dans l'obscurité surnaturelle des chambres bon marché flottant par-dessus le sommet des villes en contemplant du jazz,
qui ont mis à nu leurs cerveaux aux Cieux sous le Métro Aérien et vu des anges d'Islam titubant illuminés sur les toits des taudis,
qui ont passé à travers des universités avec des yeux adieux froids hallucinant l'Arkansas et des tragédies à la Blake parmi les érudits de la guerre,
qui ont été expulsés des académies pour folie et pour publication d'odes obscènes sur les fenêtres du crène,
qui se sont blottis en sous-vêtements dans des chambres pas rasés brûlant leur argent dans des corbeilles à papier et écoutant la Terreur à travers le mur,
qui furent arrêtés dans leurs barbes pubiennes en revenant de Laredo avec une ceinture de marihuana pour New-York,
qui mangèrent du feu dans des hôtels à peinture ou burent de la térébenthine dans Paradise Alley, la mort, ou !eurs torses purgatoirés nuit après nuit, avec des rêves, avec de la drogue, avec des cauchemars
qui marchent, l'alcool la queue les baises sans fin, incomparables rues aveugles de nuage frémissant et d'éclair dans l'esprit bondissant vers les pôles du Canada,
,qui s'enchaînèrent pleins de benzédrine sur les rames de métro pour le voyage sans fin de Battery au Bronx jusqu'à ce que le bruit des roues et des enfants les firent redescendre tremblants
qui errèrent et errèrent en tournant à minuit dans la cour du chemin de fer en se demandant où aller, et s'en allèrent sans laisser de coeurs brisés,
qui allumèrent des cigarettes dans des wagons à bestiaux wagons à bestiaux wagons à bestiaux cahotant à travers neige vers des fermes désolées dans la nuit de grand-père,
qui au Kansas étudièrent Plotin Poe Saint Jean de la Croix la télépathie et la cabale hep parce que le Cosmos vibrait instinctivement à leurs pieds,
qui se sont esseulés le long des rues de l'idaho, cherchant des anges indiens visionnaires,
qui ont pensé qu'ils étaient seulement fous quand Baltimore luisait en extase surnaturelle,
qui ont sauté dans des limousines avec les Chinois de l'Oklahoma sous l'impulsion de la pluie de minuit
qui flânèrent affamés et tout seuls dans Houston cherchant du jazz sexe, soupe, suivirent l'Espagnol brillant pour converser au sujet de l'Amérique et de l'Eternité, tèche sans espoir, et ainsi embarquèrent pour l'Afrique,
qui disparurent à l'intérieur des volcans mexicains ne laissant derrière eux que l'ombre des blue-jeans et la lave et la cendre de poésie éparpillée dans la cheminée de Chicago,
qui réapparurent sur la Côte Ouest enquêtant sur le F.B.l. en barbe et en culottes courtes avec de grands yeux de pacifistes sensuels dans leur peau sombre, distribuant des tracts incompréhensibles
qui hurlèrent à genoux dans le métro et furent traînés du toit en agitant génitoires et manuscrits,
qui se laissèrent enculer par des saints motocyclistes et hurlèrent de joie,
qui sucèrent et furent sucés par ces séraphins humains, les marins, caresses d'amour atlantique et caraïbe,
qui baisèrent le matin et le soir dans les roseraies et sur le gazon des jardins publics et des cimetières répandant leur semence à qui que ce soit jouisse qui pourra, que secouèrent des hoquets Interminables en essayant de rigoler mais qui se retrouvèrent en sanglots derrière la paroi du Bain Turc quand l'ange nu et blond vint les. percer avec une épée,
qui perdirent leurs boys d'amour à trois vieilles mégères du destin la mégère borgne du dollar hétérosexuel la mégère borgne qui cligne de l'oeil dans la matrice et la mégère borgne qui ne fait rien d'autre de rester assise sur son cul et de couper les fils d'or intellectuels du métier à tisser de l'artisan,
qui copulèrent en extase et insatiables avec une bouteille de bière une fiancée un paquet de cigarettes une bougie et tombèrent du lit et continuèrent le long du plancher et dans le couloir et s'arrêtèrent au mur évanouis avec une vision de vagin et de jouissance suprême éludant la dernière éjaculation de conscience.
qui sucèrent le con d'un million de filles tremblantes dans le soleil couchant, et ils avaient leurs yeux rouges au matin mais prêts à sucer le con du soleil levant, étincelant des fesses dans les granges et nus dans le lac,
qui sortirent draguer à travers le Colorado dans des myriades de voitures de nuit volées, NC héros secret de ces poèmes-cl, baiseur et Adonis de Denver - joie à sa mémoire d'innombrables baisages de filles dans des terrains vagues et dans la cour des restaurants, dans les rangées boiteuses de cinémas, au sommet des montagnes dans des caves ou avec des serveuses maigres dans des soulèvements familiers de combinaison solitaire au bord de la route et joie spécialement aux solipsismes et aux Toilettes secrètes des stations-service et aussi dans les ruelles de la ville natale et qui se dissolvêrent dans de vastes cinémas sordides, furent transférés en rêve et se réveillèrent sur un brusque Manhattan

(oui oui, c'est un extrait :d )
 
5 Mai 2011
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J'aime la poésie, j'ai des périodes où j'en lis beaucoup, j'apprend tout par coeur et je récite, je récite, je récite. Et en ce moment c'est le cas. D'autres on déjà cité Sylvia Plath pour des raisons que j'approuve, alors je vais pas répéter ce qui a déjà été dit. J'aime les poèmes de Jim Morrison, fan des Doors quand j'étais ado j'ai acheté tous ses recueils et je les conseille, il y a des petites phrases qui font mouche, le genre qu'on aime bien retenir et se répéter de temps en tant comme un grigri "l'instant est béni, tout le reste est souvenir" (Wilderness) et aussi il y a dans les recueils des réflexions assez profondes, philosophique, c'est un peu plus que de la poésie,
Je suis très fan d'Aimé Césaire, parce que ses poèmes ont plein de facettes, qu'ils sont sensibles mais parfois très obscurs. J'ai toujours l'impression de trouver un sens différent à ce qu'il écrit à chaque lecture, j'aime son amour des mots, j'aime avoir à chercher dans le dico quand je les lis pour apprendre de nouvelles choses, j'aime le swing de certains de ses poèmes (la série "Tam tam") j'aime la liberté qu'il prend dans son écriture, comme dans "Le cristal automatique" que je dois retranscrire en musique pour un concert (comment je vais galérer) et qui n'a presque pas de ponctuation. Je mets des liens parce que je veux pas faire un pavé déjà que c'est mal parti. J'aime aussi Leon Gontran Damas, particulièrement le recueil Pigments et Nevralgies, (Shine , Il est des nuits,) Il y a aussi Edouard Glissant, beaucoup d'auteurs antillais en fait, ils parlent d'exil, de métissage, de confusion, d'identité en fait et ça me touche beaucoup.
J'aime aussi beaucoup Dylan Thomas "N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit"
Allen Ginsberg aussi, et j'en oublie et je reviendrai!
Et un dernier pour la route de Maya Angelou,

Phenomenal woman

Pretty women wonder where my secret lies.
I'm not cute or built to suit a fashion model's size
But when I start to tell them,
They think I'm telling lies.
I say,
It's in the reach of my arms
The span of my hips,
The stride of my step,
The curl of my lips.
I'm a woman
Phenomenally.
Phenomenal woman,
That's me.

I walk into a room
Just as cool as you please,
And to a man,
The fellows stand or
Fall down on their knees.
Then they swarm around me,
A hive of honey bees.
I say,
It's the fire in my eyes,
And the flash of my teeth,
The swing in my waist,
And the joy in my feet.
I'm a woman
Phenomenally.
Phenomenal woman,
That's me.

Men themselves have wondered
What they see in me.
They try so much
But they can't touch
My inner mystery.
When I try to show them
They say they still can't see.
I say,
It's in the arch of my back,
The sun of my smile,
The ride of my breasts,
The grace of my style.
I'm a woman

Phenomenally.
Phenomenal woman,
That's me.

Now you understand
Just why my head's not bowed.
I don't shout or jump about
Or have to talk real loud.
When you see me passing
It ought to make you proud.
I say,
It's in the click of my heels,
The bend of my hair,
the palm of my hand,
The need of my care,
'Cause I'm a woman
Phenomenally.
Phenomenal woman,
That's me.
 
8 Mai 2010
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strasbourg
Je suis admirative de toutes celles qui sont suffisamment à l'aise en anglais pour être touchées par la poésie anglaise. Je ne peux que dire que ça sonne bien et je suis toujours déçue de ne pas en saisir toutes les nuances comme en français.

Sinon j'aime par dessus tout Prévert et un peu moins tous les auteurs de poésie "classique".

Les enfants qui s'aiment

Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour

Jacques Prévert


 
31 Mars 2008
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Hasnon
Je n'ai jamais été très fan de poésie, mais j'avais étudié ce poème l'année dernière en cours de français, et il m'avait marqué. Je le trouve vraiment magnifique :


Veillée d'Avril de Jules Laforgue

Il doit être minuit. Minuit moins cinq. On dort.
Chacun cueille sa fleur au vert jardin des rêves,
Et moi, las de subir mes vieux remords sans trêves,
Je tords mon c&#339;ur pour qu'il s'égoutte en rimes d'or.

Et voilà qu'à songer me revient un accord,
Un air bête d'antan, et sans bruit tu te lèves
Ô menuet, toujours plus gai, des heures brèves
Où j'étais simple et pur, et doux, croyant encor.

Et j'ai posé ma plume. Et je fouille ma vie
D'innocence et d'amour pour jamais défleurie,
Et je reste longtemps, sur ma page accoudé,

Perdu dans le pourquoi des choses de la terre,
Écoutant vaguement dans la nuit solitaire
Le roulement impur d'un vieux fiacre attardé.
 
9 Septembre 2010
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Lyon
Pseudo inconnu;1396687 a dit :
Harmonie du Soir de Baudelaire, tout d'abord :

[Voici venir les temps ou vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir
Valse mélancolique et langoureux vertige

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige
Valse mélancolique et langoureux vertige
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige
Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige

Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
Du passé lumineux recueille tout vestige
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir.]

J'ai toujours adoré Baudelaire, et ce poème on le retrouve dans Hell, qui m'a encore plus émue que quand je l'avais lu auparavant. (Oui j'ai chialé comme une m**de en lisant Hell je peux pas l'expliquer, c'est comme ca :s)

Vous m'avez donner envie de relire de la poésie. Je viendrais mettre un petit post avec plein de poèmes!!
 
19 Octobre 2008
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marseille
Oh oui!Je suis en pleine exaltation poétique en ce moment (ahem,demain Bac Blanc sur la poésie).
Alors,ce sont des poèmes assez connus mais vraiment magnifiques:

"Aube" d'Arthur Rimbaud (Je sais pas pourquoi c'est en violet)

J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.



"L&#8217;Invitation au Voyage" de Baudelaire
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,

Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux

Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.


Et un petit Verlaine pour terminer :

"Après trois ans " de Paul Verlaine


Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle

De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,

Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.

Même j'ai retrouvé debout la Velléda,

Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.



Voilà,mes poèmes/poètes préférés.Je repasserai poster un poème surréaliste un d'ces quatre;



 
6 Juillet 2010
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Lille
J'apporte ma modeste contribution avec une petite poésie sur la Seine de Prévert (eh eh on apprenait ça en primaire)

La Seine a de la chance
Elle n'a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source
Tout doucement, sans bruit,
Sans sortir de son lit
Et sans se faire de mousse
Elle s'en va vers la mer
En passant par Paris.
La Seine a de la chance
Elle n'a pas de souci
Et quand elle se promène
Tout au long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse, immobile et sévère
De haut de toutes ses pierres
La regarde de travers
Mais la Seine s'en balance
Elle n'a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et s'en va vers le Havre, et s'en va vers la mer
En passant comme un rêve
Au milieu des mystères
Des misères de Paris.
 

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