Vos poèmes/poètes préférés?

7 Mars 2012
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Vaux-sur-Seine
C'est vraiment un poème, mais je l'ai appris comme tel au collège
C'est Etre Jeune du Général MacArthur

ÊTRE JEUNE

La jeunesse n’est pas une période de la vie,
elle est un état d’esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l’imagination, une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années :
on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.
Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs
sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre
et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille. Il demande
comme l’enfant insatiable : Et après ? Il défie les événements
et trouve de la joie au jeu de la vie.

Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand. Réceptif aux messages
de la nature, de l’homme et de l’infini.

Si un jour, votre coeur allait être mordu par le pessimisme
et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.



D’après Général Mac Arthur 1945

et j'adore aussi Si de Rudyard Kipling
 
6 Février 2012
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Paris
Un poème de Paul Celan, que ma prof de litté nous avait fait lire il y a quatre ans, et qui n'a pas cessé de me hanter depuis

Fugue de mort

Lait noir de l’aube nous le buvons le soir
le buvons à midi et le matin nous le buvons la nuit
nous buvons et buvons
nous creusons dans le ciel une tombe où l’on n’est pas serré
Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
il écrit quand il va faire noir en Allemagne Margarete tes cheveux d’or
écrit ces mots s’avance sur le seuil et les étoiles tressaillent il siffle ses grands
chiens
il siffle il fait sortir ses juifs et creuser dans la terre une tombe
il nous commande allons jouez pour qu’on danse
Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
te buvons le matin puis à midi nous te buvons le soir
nous buvons et buvons
Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
il écrit quand il va faire noir en Allemagne Margarete tes cheveux d’or
Tes cheveux cendre Sulamith nous creusons dans le ciel une tombe où l’on n’est pas
serré
Il crie enfoncez plus vos bêches dans la terre vous autres et vous chantez jouez
il attrape le fer à sa ceinture il le brandit ses yeux sont bleus
enfoncez plus les bêches vous autres et vous jouez encore pour qu’on danse

Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
te buvons à midi et le matin nous te buvons le soir
nous buvons et buvons
un homme habite la maison Margarete tes cheveux d’or
tes cheveux cendre Sulamith il joue avec les serpents

Il crie jouez plus douce la mort la mort est un maître d’Allemagne
il crie plus sombre les archets et votre fumée montera vers le ciel
vous aurez une tombe alors dans les nuages où l’on n’est pas serré
Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
te buvons à midi la mort est un maître d’Allemagne
nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
la mort est un maître d’Allemagne son œil est bleu
il vise tire sur toi une balle de plomb il ne te manque pas
un homme habite la maison Margarete tes cheveux d’or
il lance ses grands chiens sur nous il nous offre une tombe dans le ciel
il joue avec les serpents et rêve la mort est un maître d’Allemagne
tes cheveux d’or Margarete
tes cheveux cendre Sulamith
(Traduction de Jean-Pierre Lefebvre, pour Gallimard. Si jamais ça intéresse quelqu'un la version allemande est ici Monumenta - Todesfuge )
 
24 Octobre 2011
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Lille
Demain, dès l'aube . Victor Hugo

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.​

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2 Juin 2010
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Dss
HTML :
Si je mourais là-bas...

Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier

Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté

Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -
Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

Ô mon unique amour et ma grande folie

L  a nuit descend
O n y pressent
U n long destin de sang
Guillaume Apollinaire

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Le Revenant

   	Comme les anges à ?il fauve, 
   	Je reviendrai dans ton alcôve 
   	Et vers toi glisserai sans bruit 
   	Avec les ombres de la nuit ; 
    
   	Et je te donnerai, ma brune, 
   	Des baisers froids comme la lune 
   	Et des caresses de serpent 
   	Autour d'une fosse rampant. 
    
   	Quand viendra le matin livide, 
   	Tu trouveras ma place vide, 
   	Où jusqu'au soir il fera froid. 
    
   	Comme d'autres par la tendresse, 
   	Sur ta vie et sur ta jeunesse, 
   	Moi, je veux régner par l'effroi.
Baudelaire

Et surtout...
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Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Baudelaire

Bon, c'est du vu et revu, mais Baudelaire et Apollinaire sont tout de même des génies.
 
23 Janvier 2012
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Nantes
Je suis une grande fan d'Alfred de Musset
avec de beaux poèmes et de très belles pièces de théâtre.

j'aime beaucoup le poème "A mon frère, revenant d'Italie" surtout la fin

"
Ami, ne t'en va plus si loin.
D'un peu d'aide j'ai grand besoin,
Quoi qu'il m'advienne.
Je ne sais où va mon chemin,
Mais je marche mieux quand ma main
Serre la tienne."
 
A

Ancien membre

Guest
Le sommeil vient sans nulle joie;
Jamais ne meurt le souvenir;
Mon âme vit dans la détresse
Et les soupirs.

Le sommeil vient sans nulle paix;
Les ombres des morts que jamais
Mes yeux ouverts ne peuvent voir
Hantent ma couche.

Le sommeil vient sans nul espoir;
Son règne les fait apparaître,
Et leur dolent cortège aggrave
L'ombre funèbre.

Le sommeil vient sans nul regain
De force neuve et de courage:
J'affronte une mer plus sauvage,
Un flot plus noir.

Le sommeil vient sans nul ami
Qui m'apaise, m'aide à souffrir;
Dans tous les yeux, rien que mépris;
Je désespère.

Le sommeil vient sans nul désir
De réarmer mon coeur meurtri -
Sinon du sommeil de la Mort
Et son oubli.

- Novembre 1837

Mon plus grand bonheur, c'est qu'au loin
Mon âme fuie sa demeure d'argile,
Par une nuit qu'il vente, que la lune est claire,
Que l'oeil peut parcourir des mondes de lumière -

Que je ne suis plus, qu'il n'est rien -
Ni terre ni mer ni ciel sans nuages -
Hormis un esprit en voyage
Dans l'immensité infinie.


- Février 1838.

Tirés des Poèmes d'Emily Brönte, chez Poésies Gallimard, Traduction Pierre Leyris - édition bilingue.
 
E

Emel-

Guest
Any where out of the world
(n'importe où hors du monde)​


Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poële, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre.

Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.

«Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'aller d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!»

Mon âme ne répond pas.

«Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons?»

Mon âme reste muette.

«Batavia te sourirait peut-être davantage? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale.»

Pas un mot. -- Mon âme serait-elle morte?

En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. -- Je tiens notre affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!»

Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: «N'importe où! n'importe où! pourvu que ce soit hors de ce monde!»

Petits poèmes en prose, Baudelaire.​
 
12 Avril 2012
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Paris
Comme poètes préférés, j'ai sans aucune hésitation Baudelaire ( Anywhere out of the world<3), Supervielle, Saint John Perse..

J'ai eu un véritable coup de coeur pour les 2 poèmes (l'un de Nerval, l'autre de Vigny), respectivement Le Christ aux Oliviers, et Le Mont des Oliviers, qui sont absolument merveilleux, montrant le Fils doutant et appelant en vain son père avant l'arrivée de Judas...

Sinon j'ai une attirance toute particulière pour les épopées versifiées, et je ne me lasse pas de relire l'Enéide de Virgile ou l'Odysée d'Homère :)
 
12 Avril 2012
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Rouen
Victor Hugo

Demain dès l'aube
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Surement mon poème préféré <3

La Vie d'Emile Verharen

Il faut admirer tout pour s'exalter soi-même
Et se dresser plus haut que ceux qui ont vécu
De coupable souffrance et de désirs vaincus :
L'âpre réalité formidable et suprême
Distille une assez rouge et tonique liqueur
Pour s'en griser la tête et s'en brûler le coeur.

Oh clair et pur froment d'où l'on chasse l'ivraie !
Flamme nette, choisie entre mille flambeaux
D'un légendaire éclat, mais d'un prestige faux !
Dites, marquer son pas dans l'existence vraie,
Par un chemin ardu vers un lointain accueil,
N'ayant d'autre arme au front que son lucide orgueil !

Marcher dans sa fierté et dans sa confiance,
Droit à l'obstacle, avec l'espoir très entêté
De le réduire, à coup précis de volonté,
D'intelligence prompte ou d'ample patience
Et de sentir croître et grandir le sentiment
D'être, de jour en jour, plus fort, superbement.

Aimer avec ferveur soi-même en tous les autres
Qui s'exaltent de même en de mêmes combats
Vers le même avenir dont on entend le pas ;
Aimer leur coeur et leur cerveau pareils aux vôtres
Parce qu'ils ont souffert, en des jours noirs et fous,
Même angoisse, même affre et même deuil que nous.

Et s'enivrer si fort de l'humaine bataille
- Pâle et flottant reflet des monstrueux assauts
Ou des groupements d'or des étoiles, là-haut -
Qu'on vit en tout ce qui agit, lutte ou tressaille
Et qu'on accepte avidement, le coeur ouvert,
L'âpre et terrible loi qui régit l'univers.

Et enfin Il pleure dans mon coeur de Paul Verlaine

Il pleure dans mon coeur,
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur,
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie,
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison,
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine,
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

Ce sont les trois poèmes qui m'ont le plus marquée. Demain dès l'aube est magnifique, et puis Verlaine...j'ai appris ses poèmes dès l'enfance à l'école <3
 

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