Je rejoins la discussion...
@jorda J'imagine qu'interdire de faire les courses passerait très mal auprès de la population. D'abord, cette autorisation de sortie même restreinte est une liberté individuelle qui nous reste. Avant de la supprimer totalement pour gérer l'épidémie, il faudrait peut-être verbaliser systématiquement les personnes qui l'enfreignent puis la restreindre encore un peu (2 sorties max dans la semaine par exemple : et voilà que je pense à des cartes style cartes de rationnement : chaque passage en commerce est tamponné et si on a dépassé le nombre de passages autorisés dans la semaine,
on est refoulé dès l'entrée). J'avoue que je me fais du souci pour nos libertés.
Et si dans les grandes villes on peut se faire livrer (et encore, au prix du sacrifice des livreurs Uber, Deliveroo qui sont déjà exploités hors épidémies et mesures exceptionnelles et qui sont encore plus mis en danger aujourd'hui), ce n'est pas le cas dans les plus petites villes et dans le rural. Dans le coin où j'ai grandi, il y avait un restaurant pour plusieurs communes sur une trentaine de kilomètres du nord au sud, moins de 10 000 habitants...j'imagine mal cette crêperie fournir tout le coin pendant des semaines (les autres restaurants sont à au moins 15 km).
La Corée du Sud semble avoir géré l'épidémie sans confinement total (il y a un article de Mediapart sur le sujet).
Je ne suis pas sortie depuis lundi et j'ai l'impression que le confinement est plutôt respecté dans mon pâté de maisons : aucun enfant dehors dans la cour commune aux immeubles malgré le temps radieux, j'ai dû voir en tout et pour tout 5 personnes traverser la cour (dont le postier et une femme de ménage). Je n'entends plus les voitures sur le boulevard derrière.
@Pouquette Je prête beaucoup attention aux propos des représentants syndicaux et dans certains coins, les usines tournent, trop souvent au mépris de la protection des ouvriers (ça rejoint l'article posté par
@skärgård). Il n'y a qu'à voir dans l'EN. Le message de vendredi dernier de la rectrice de l'académie de Versailles appelait tous les enseignants à se rendre dans leur bahut lundi matin...
J'ai surtout envie de hurler après nos dirigeants qui ont sacrifié l'hôpital public depuis des années. Rendre hommage aux soignants en les applaudissant d'accord, mais quand on aura recouvré nos libertés de circulation, de réunion, de manifestation, si l'on ne se saisit pas chacun de notre part de souveraineté, celle que l'on possède en tant que citoyen d'une république démocratique pour reconstruire, étendre la république sociale, alors, alors on n'a rien compris. Quand j'écris ça j'imagine des millions de gens dans la rue pour demander de l'argent pour notre formidable Sécurité sociale, qui nous protège en ce moment, malgré ses défauts et dysfonctionnements. J'imagine un bouleversement dans les urnes qui porte au pouvoir des personnes qui veulent vraiment mettre en œuvre les principes de la République et qui n'ont pas des dollars et des dividendes à la place du cœur.
Et à mon échelle, je ferai tout pour ça. En attendant, je respecte rigoureusement le confinement, j'ai un oeil sur l'état de nos libertés et j'essaie du mieux possible de faire classe à mes lycéens qui n'ont pas d'ordi, pas d'imprimante (ou un seul poste pour toute une famille).