@Mimicollo Dans ce cas j'espère que les syndicats feront leur taff pour ne pas céder aux demandes irrationnelles et abusives du Medef !
Au passage, pendant que Mediapart est en libre accès ce soir, je vous conseille à toustes cet article :
https://www.mediapart.fr/journal/france/110420/ce-que-le-confinement-nous-apprend-de-l-economie
Qui nous rappelle que la crise économique aura surtout la gravité qu'on veut bien lui donner.
Le discours ambiant (celui de macron, cemui du medef) voudrait parler de la crise économique comme on parle du coronavirus : un truc inévitable qui demande des sacrifices. Or la crise économique elle est causée... ben par le système capitaliste lui-même, en fait. Mais bon forcément remettre en cause le système ça leur brise les noix.
Je ne sais pas si j'ai lu l'article en entier
Je l'ai ouvert avant minuit, puis j'ai cliqué sur "page suivante" et il était plus de minuit donc la page était à nouveau verrouillé mais j'ai l'impression que c'est la même intro que la première page
Mais bref, ce début d'article me rappelle un autre article que j'ai lu, sur la Nouvelle-Zélande qui a commencé le confinement sans avoir aucun mort et après 2-3 semaines de confinement, n'en a que 4. La Première Ministre, Jacinda Ardern, a expliqué que la stratégie de l'immunité collective était impensable pour elle car il lui paraissait inamaginable de sacrifier ne serait qu'un seul Néo-Zélandais. Ils ont lancé le confinement quand ils ne parvenaient plus à savoir d'où les nouveaux cas venaient et qu'ils en déduisaient donc que le virus circulait désormais dans la population.
Donc l'article suivant est super intéressant sur le lien entre le choix néo-zélandais et l'économie.
https://www.stuff.co.nz/business/12...yfe-worked-to-ready-country-for-covid19-fight
En fait, l'article explique que le gouvernement préparait des mesures sans trop communiquer dessus au début.
Donc les grands businessmen du pays ignoraient que quelque chose était en cours et en voyant l'évolution de la crise dans les autres pays, ils ont commencé à s'inquiéter de voir un gouvernement trop passif. Ils se sont donc coordonnés et ont commencé à passer commande à leurs frais pour du matériel médical supplémentaire. Quand ils ont vu que certains équipements étaient en rupture de stock dans le monde, ils ont cherché des PME dans le pays qui pourraient fabriquer différentes pièces ou matériel et se sont organisés avec elles pour lancer la production sans attendre la validation du gouvernement, s'engageant à payer pour le matériel si l'Etat ne le faisait pas.
Ensuite, ils sont allés trouver le gouvernement pour lui demander de lancer un confinement. Les PATRONS DES GRANDES ENTREPRISES sont allés demandés au gouvernement LE CONFINEMENT parce qu'ils avaient peur pour la population! Bon, le gouvernement avait déjà décidé le confinement, mais ils étaient prêts à argumenter devant le gouvernement pour le convaincre de le faire si celui-ci était trop réticent.
Et c'est intéressant parce qu'ils avancent à la fois des arguments humains, mais aussi des arguments économiques au confinement. Selon un des businessman interrogé, il fallait faire le confinement le plus tôt possible au lieu d'attendre le plus tard possible afin de pouvoir baisser la contamination plus rapidement, avoir moins de travailleurs absents pour maladie ou autre pendant l'activité économique, et donc reprendre le travail plus vite, car la Nouvelle-Zélande n'est pas le pays occidental le plus puissant économiquement et un confinement long serait beaucoup plus difficile à gérer.
Bon, la stratégie de la Nouvelle-Zélande est apparemment une suppression du virus, ce qui est beaucoup plus envisageable que pour la France car c'est une île de seulement 4 millions d'habitants, assez isolée des autres grands pays (tout au sud, au milieu du Pacifique, pas vraiment un hub de transport et de commerce). Du coup, l'idée du confinement plus tôt pour reprendre le boulot plus rapidement est plus réaliste en NZ qu'en France, mais c'est quand même intéressant que certains mettent justement une logique positive économiquement derrière le confinement.
Ensuite, l'article parle de toute une partie de suivi des populations par la technologie ou le fait de relever l'identité des gens dans les cafés, etc., et de l'action de ces businessman pour ça. Bon, je trouve ça clairement moins enthousiasmant et louable mais c'est aussi intéressant de connaitre les stratégies envisagées.
Par contre, ce que j'ai trouvé assez intéressant, c'est qu'en lisant l'article, j'ai l'impression que les businessman était vraiment en mode "Nos vies valent plus que leurs profits". Entre autres, il y a deux citations de grands patrons que j'ai trouvé assez différentes de celles qu'on entend chez nous (traduit par moi) :
"
En enjoignant la Première Ministre à enclencher le confinement, Tindall assure que les patrons ne réfléchissait pas à l'impact sur l'économie ou aux solutions de déconfinement.
'Pour être complètement honnête, la seule chose qui nous inquiétait c'était la mort d'un grand nombre de Néo-Zélandais, après avoir vu la situation des systèmes hospitaliers en Italie, en France et en Espagne, qui sont pourtant bons. Nous avons pensé "La chose la plus importante à faire est de mettre d'abord les Néo-Zélandais en sécurité. Nous nous occuperons du reste après ça."
"
Pendant un temps, le futur sera peut-être moins prospère, mais les Néo-Zélandais sont capables de s'en relever. J'ai été élevé dans les années 50. Je me souviens de la situation de ma famille et de celle de beaucoup de nos amis à l'école. Nous n'avions pas beaucoup d'argent, mais nous avions une belle vie, et nous avons survécu."
(La Nouvelle-Zélande n'était pas un pays super riche et moderne dans les années 50).
Je trouve ces extraits très intéressants parce qu'au final, en raisonnant ainsi, la Nouvelle-Zélande a réussi à plutôt bien contrôler l'épidémie et donc possiblement à limiter l'impact sur l'économie (le confinement était prévu pour 4 semaines, et ils semblent plutôt optimistes sur une fin de confinement après ces 4 semaines pour le moment). Peut-être que le discours de ces businessman n'est pas 100% honnête, notamment quand ils disent qu'ils n'ont pas du tout pensé à l'économie, mais ça montre quand même que ce qui parait être le "bon" discours à tenir dans le pays, celui qui est bien vu, c'est de dire que l'argent est secondaire, que ne plus être riche c'est ok pour sauver des vies. Or, je ne sais pas si cette conclusion "oui, on n'était pas super riche comme pays mais c'est pas dramatique!" pourrait être prononcé en France, sauf pour dire aux gens déjà pauvres que c'est comme ça, il faut en baver!
Bref, j'ai trouvé intéressant la mise en parallèle de ces deux articles et comment il n'est pas complètement absurde de penser que faire passer la vie humaine en premier peut tout à fait être compatible avec une économie fonctionnelle si les acteurs économiques sont impliqués!