Bijour !
Vos expériences avec l'année sabbatique sont hyper intéressantes !
Voici la mienne, un peu vidounette...
Je suis dans ce que j'appelle "une année sabbatique contrainte". Après avoir eu mon bac l'an dernier, je suis partie étudier le marketing et la communication dans une école privée que j'avais choisie malgré moi (comprenez : ils ont lourdement insisté lors des portes-ouvertes pour que je dépose ma candidature, en me mettant des étoiles plein les yeux).
La désillusion est arrivée très très vite. Déjà que j'étais seule dans une ville que je ne connaissais pas comme le fond de ma poche, l'école ne m'a pas plu, tant au niveau des cours (sauf deux-trois qui étaient intéressants et qui faisaient vraiment "cours", et encore, par rapport à certains diplômes, on avançait très doucement) que de la mentalité (entendre et voir la question de l'argent de partout, je m'y attendais mais pas à ce point). Il manquait du sérieux, de la créativité, et d'autres trucs que je n'aurais jamais trouvés là-bas. Je continuais à m'investir, mais pour la bosseuse que je suis à la base, je ne trouvais pas mon bonheur et ça me démoralisait à mort, surtout que tous les soirs je retournais dans ma cage à poule de studio, qui se trouvait juste à côté (plus déprimant que ce quartier, en plus, tu meurs). Puis, j'ai dû être hospitalisée d'urgence pour me faire opérer, youpi.
Après deux semaines de convalescence, je suis revenue en cours, mais je savais que je ne pourrais pas tenir l'année là-bas, alors je partais dans l'optique d'au moins finir ce semestre... et je n'ai même pas fini la semaine. Je suis restée, en gros, pendant les deux-tiers du semestre là-bas (je tiens à préciser qu'ils ont mis plus d'un mois à comprendre que j'étais revenue après mon hospitalisation, puis que je voulais partir).
Quatre problèmes majeurs se sont heurtés à moi, outre mes déprimes qui se sont faites plus récurrentes (à cause de soucis personnels) : j'ai perdu beaucoup de sous, avec ma maman, en allant là-bas et je suis mineure. Donc les voyages et les jobs, surtout dans mon patelin, c'était fichu d'avance. Le troisième hic est un truc très idiot : je me suis mal renseignée sur la réorientation au 2e semestre, mais vu mon peu de cursus, je ne pouvais faire qu'une admission en semestre décalé, et il n'y avait rien près de chez moi sauf un DUT Informatique, mais je ne l'ai su que trop tard. Et le quatrième hic, c'est le fait qu'il n'y ait absolument rien à faire du côté de chez moi pour une fille de mon âge (sachant que je peux pas passer mon permis avant un bon moment, merci la crise convulsive).
J'ai quand même fait quelque chose de ces six derniers mois : je me suis renseigné davantage sur le diplôme que je veux faire maintenant, j'ai appris quelques bases des cours proposés dans le cursus auquel je prétends, j'ai fait des recherches sur des métiers qui m'intéressent, j'ai monté mon dossier APB, j'ai essayé de voir quelques proches et depuis
3 4 mois (edit: mauvais calcul de ma part mais ça change pas grand chose au récit), je suis en thérapie pour remédier à mon hypersensibilité, mon mal-être, mon rapport avec les autres et avec moi-même. Je faisais aussi quelques bannières, j'avais même créé une page sur FB, puis à force, j'ai arrêté (pas le moral à cause de trucs pas agréables qui sont arrivés dans ma vie, ni l'inspiration).
Cette "année sabbatique", je ne l'avais avant tout pas prévue, mais elle me permet de faire table rase sur certains points. J'aimerais franchement reprendre des études, et j'espère être prise là où je l'ai souhaité, parce que je ne me vois pas du tout revivre une année comme celle-ci, ni rester plus longtemps sans un environnement et des études stimulants.
C'est un peu la période de stress en ce moment car les phases d'admissions approchent et mon vœu concerne une filière sélective, ce qui est risqué quand on est une Post-Bac (bawi, car les futurs bacheliers sont prioritaires, et même si j'ai leur âge, je me fais un peu bisou
). Et si je ne suis pas prise, je ne sais pas du tout comment je vais rebondir, parce qu'il n'y a rien qui ne me tente plus que ça, surtout à la fac (trop de monde, trop de théorie, je ne peux pas). Je suis raplapla, encore plus ces derniers temps, en passant du tout au rien en peu de temps (ce qui a été une sacrée gifle dans la face), mais je compte me ressaisir, reste à savoir comment.